Enfer Céleste
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# Qu'avec le Vent Céleste ricane l'Enfer ~
 
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 Elio Carolis__"Night will take you down" [U.C]

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Elio Carolis
# Second du Clan Nuage

Elio Carolis


Messages : 36
Date d'inscription : 02/03/2010
Localisation : Pas très loin va =)
Humeur : Joyeuse

# Ascension #
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MessageSujet: Elio Carolis__"Night will take you down" [U.C]   Elio Carolis__"Night will take you down" [U.C] I_icon_minitimeMar 2 Mar - 22:31

# Identité

" I'm this Jester who stole your trust and make this your dead with a smile.//Je suis ce Bouffon du roi qui vole ta confiance et en fait ta mort avec un sourire."



MusicPlaylist
Music Playlist at MixPod.com


Meurs sans plus rien avoir à montrer
Pendant que je suis dans cet enfer parfait


Pour être sans cesse froid à l'intérieur
Et rêver que je suis vivant


    #Nom :

    Carolis. « Oui, il n’y a aucun rapport entre mon nom et le clan nuage. Cela n’empêche rien évidemment. Puis de toutes manières, il n’a même pas de racines avec le mot « vent », clan dont il est issu initialement. Comme quoi le nom ne fait pas la vocation, éh. De toutes manières, peu de gens connaissent mon nom. Je ne sais même pas si je l’ai mentionné à la cheftaine. J’suis pas sure que j’lui donnerais le bon de toutes manières, éhéh. »

    #Prénom :

    Elio. « Il n’y a aucunes raisons, mais j’aime mon prénom. Encore une fois, peu de personnes le connaissent. C’est dommage. J’aime quand ce « éh » sonne limpidement dans la bouche des gens, pour se refermer sur un « lio » chantant. Cela me fait automatiquement sourire. Et sourire c’est bon pour la santééééééééééééééééééé ♫. »

    #Âge :

    22 ans. « Je suis plus vieux que la chefeuuuh, je suis plus vieux que la cheeeeefeuh * danse*. Je sais pas si elle le sait d’ailleurs ! A vrai dire je mens aussi sur mon âge donc je sais plus trop à qui j’ai dis le véritable et à qui j’ai donné une fausse date de naissance. Je suis né un jour où ce serait été « l’hiver » si l’on avait été sur Terre. Enfin je crois… »

    #Clan :

    Actuellement membre du Clan Nuage, seulement depuis deux ans. # Second " C'est étonnant hein ? =D"


# Précisions


    #Caractère :

    « Ce que je pense de moi-même ? Je pense que c’est un secret, une énigme. Et si tu trouves la réponse, deux choix se présenteront à moi. Te laisser le droit de me détruire, ou t’éliminer de ce monde. Pour l’instant, je n’ai jamais eu de chance avec la première proposition… »

    Il n’est pas simple de disséquer un caractère. De l’étaler sur une table d’opération comme on empilerait organes et os. L’âme est souvent représentée par une sorte de gaz, une fumée insaisissable ou bien par un spectre qui traversait n’importe quoi. Si le caractère d’Elio devait être un gaz, réellement, ces particularités seraient innombrables. Seuls quelques points importants sortiraient du lot, des facultés trouvées par des scientifiques attentifs. Trop attentifs. Si le surnom du jeune homme est « Le bouffon », celui de « caméléon » lui conviendrait également à ravir. Parce que personne ne connaît le même Elio Carolis, si on a eu la chance qu’il nous donne son prénom. Parce que lui-même ne se comprend pas entièrement et parce que son caractère est tout simplement polyvalent. Un véritable acteur, portant tantôt le masque du bouffon heureux, tantôt le masque du bouffon triste.

    « Elio est un mystère. J’ai eu la chance de découvrir son prénom, un peu par hasard. Et alors que je l’avais toujours vu me sourire, j’ai vu dans son unique œil vert un éclat de folie. Il m’aurait tué pour ça si je ne lui avais pas donné en échange une information sur moi de la même valeur. Je serais bien morte à cette heure-là. Maintenant, c’est un très bon contact, et il dit souvent m’adorer. Comme quoi… »

    Jean qui rit :

    -Celui qui blaguait sans cesse, l’adulte qui avait sans cesse le sourire collé au visage. Un sourire qui témoignait d’un tel bonheur, d’une telle sincérité qu’on ne pouvait pas l’ignorer. Ce sourire était si poignant que chacun ou chacune à qui il était adressé ne pouvait s’empêcher de lui en retourner un, par réelle amitié comme par un réflexe provenu d’on ne savait où. Il aimait faire rire les gens, leur donner confiance en lui. Il aimait leur faire croire qu’ils se rapprochaient alors qu’aucuns liens ne se créaient. Et il était drôle le bougre. Parce qu’il correspondait parfaitement à son rôle de fou du roi. « Je suis celui qui te divertira jusqu’à ce que la mort vienne te prendre ».
    - Celui qui écoutait les autres, qui aimait s’asseoir auprès d’autrui et le réconforter, l’aider à aller mieux même. Il ne forçait jamais personne à se confier. C’était étrange mais, il était là quand ça n’allait pas, et il se posait simplement, vraiment simplement, comme s’il était normal de se poser là alors qu’on allait mal. Et il sortait ses clopes, en allumait une, simplement. Alors, on parlait. On parlait et, le fait de parler à lui, cela faisait énormément de bien. « Parce que ce n’est pas parce que je suis un assassin que je dois empêcher les autres d’être heureux avant de mourir. »
    -Celui qui devenait parfois fou, qui d’un coup éclatait de rire, se levait et dansait n’importe comment. Le personnage un peu trop agile peut-être, qui se mettait alors à marcher sur les mains, à jongler, ou encore à fourrer cinq clopes dans sa bouche d’un même trait. Il n’était pas fou, loin de là, mais parfois, il se lâchait. Parfois, toute cette mélancolie qui résidait dans son unique œil s’évaporait et c’était le fantôme d’un garçon si drôle qui venait pour quelques instants. « Parce que le ridicule n’a jamais tué personne. »
    -Celui qui semblait plus mature, qui avait grandi au moins difficilement, mais en tout cas, de manière à ce que l’autonomie ne lui soit pas inconnue. Et donc, celui qui était plus fréquentable. Il avait une capacité d’analyse bien plus élaborée que celle d’autres du même clan. Il n’avait pas peur des mêmes choses, s’éloignait quand il fallait, revenait quand le temps était venu. Et il n’avait pas besoin de s’expliquer à chaque fois. Parce qu’il s’assumait, parce qu’il savait exactement où aller. « Si tu prends le mauvais virage, t’es mort. »
    -Celui qui savait être discret, qui n’avait jamais le mort de trop, ni même la blague qui irritait. Il paraissait parfois trop parfait, jusqu’à ce que l’on remarque ses défauts, son côté trop renfermé sur lui-même, cette touche étrange qui dérangeait. Et dans ces cas-là, on ne le voyait plus durant quelques jours, jusqu’à ce que ces défauts soient oubliés. Il savait comment s’y prendre pour ne jamais être de trop ou ne jamais manquer. A vrai dire, il ne manquait jamais, parce que son absence ne se manifestait que par une brise de vent qu’il n’avait pas stoppé de son corps. « Je n’aime pas m’imposer, je laisse ça aux éclairs ».

    « Le rouquin ? Ah le p’tit gamin qu’a créché un peu dans not’ chez nous avec le mecton bizarre ? Bah il était bein mignon. Il avait les yeux un peu trop cruels mais à part ça, il avait un très beau sourire. Il rigolait tout le temps et tout les aut’ gamins l’aimaient bien. Le jour où il est parti, il a simplement souri. Les autres ont tous pleuré. Lui il souriait encore… »

    Jean qui pleure :

    - Celui qui calculait tout, à qui rien n’échappait pas même le moindre petit soupir entre deux mots. Il faisait attention à tout ce qui l’entourait, parfois même trop. Ce trait de caractère est un fait un entraînement qu’il a suivi durant énormément de temps. Et maintenant encore, il lui arrive de se focaliser sur une seule chose et d’en oublier de faire attention au reste. Lui ne se méfie pas par contre, et son masque tombe parfois, durant quelques secondes, mais quelques secondes de trop. « On m’a dit que même l’écureuil avec son gland pouvait me crever l’autre œil. »
    - Celui qui s’appliquait, qui prenait son métier comme un loisir et qui prenait de la passion à ce que chaque « mission » soit une œuvre d’art, une partie de plaisir. Il aimait à compter ses fioles de poisons/somnifères souvent, à vérifier que leur contenu n’avait pas tourné, à astiquer ses armes, prévoir chaque mouvement qu’il fera. Il aimait parfois laisser une phrase ou quelques mots sur les lieux du crime, comme la signature d’un peintre sur sa toile. Lorsque sa tâche n’était que de ramener des informations capitales, il aimait tout retenir, et de manière machiavélique, tout redonner à celui qui l’avait engagé. L’expression de son visage changeait alors du tout au tout, passant de cette joie sereine à une neutralité effrayante. Et c’était lorsque le voleur effectuait son travail que son œil brillait de la manière la plus délicieuse et la plus terrifiante à la fois. « L’art est une passion pour laquelle on donnerait même un cœur ».
    - Celui qui aimait aussi être seul, partant parfois pour plusieurs jours avant de réapparaître, sans jamais donner plus d’explications. Il y aura toujours dans une journée d’Elio Carolis, une heure ou deux où celui-ci sera tout seul. Et l’adulte pourrait parfois agir démesurément s’il ne peut pas avoir son temps de loup solitaire. De renard solitaire. De bouffon qui prépare son prochain numéro. « La solitude est le meilleur médicament de l’âme. Ou pas ».
    - Celui qui se protégeait de tous maux, qui refusait de s’attacher à quiconque parce que chacun était une potentielle proie. Il avait essayé, il avait réussi sûrement, mais il n’y arrivait pas. Avoir une relation, amitié ou amour, cela signifiait pour lui, la perdre dans l’instant d’après. Surtout lorsqu’il y avait à choisir entre une relation et une vie. Il vivait dans une carapace hermétique, où rien ne pouvait l’atteindre. Et personne n’avait encore réussi à percer cette carapace, à arracher ce masque. « C’est pas parce que je blague que j’aime. »
    -Celui qui possédait aussi des défauts. Bien sur. Il était assez têtu et grognon. Un peu comme un enfant. Mais cet entêtement lui avait déjà valu des problèmes. Camper sur ses positions était une chose qu’il savait très bien faire. Se remettre en question, il le faisait toujours, mais pas sur ce sujet. Ce qui peut paraître paradoxal. Elio est le parfait exemple du mot « paradoxe », « dualité ». C’était un être compliqué, qui, loin de se présenter comme un martyre dont les expériences étaient impossible à avoir vécu, ne comprenait pas lui-même la nécessité de parler de ceci pour s’exorciser et évoluer. A cause de cela, l’adulte stagne sur des souvenirs qui l’empêchent d’exploiter son talent d’assassin à fond. Parce qu’il y aura toujours ces blocages, ces cris dans sa tête. « Pff, n’importe quoi ».

    « Il me terrifie. Je n’ai travaillé qu’une fois avec lui, et pour moi, ça n’a été que voir la faucheuse elle-même s’abattre inévitablement sur chaque personne que nous avions à tuer. Je n’ai pas compris pourquoi on m’avait demandé d’être son coéquipier. Je n’ai pas compris pourquoi j’étais encore vivant après cela. »


    Anecdotes :

    Elio a peur des autres. Il a peur des relations humaines en fait plus particulièrement. Mais il a aussi une peur atroce du jour. Enfin, c’est une peur assez relative. Il déteste le jour parce qu’il se sent vulnérable. Mais sa peur la plus étrange, est cette frayeur qu’il éprouve lorsqu’il voit un oiseau. Leurs yeux, leurs ailes, leur liberté peut-être… Tout cela lui fait peur.
    Il a de meilleurs réflexes du côté d’où il ne voit plus que de l’autre. Et pourtant il est déséquilibré car il se base encore trop sur son œil encore voyant.
    Les couleurs préférées du jeune homme sont le vert et l’orange. Pâles.
    Son met préféré est la pomme verte. Par contre il ne supporte pas de manger trop de viandes, ça finit par l’écoeurer.
    Lorsqu’il s’énerve, il est encore plus calme que d’habitude. Seuls son œil devient un vrai torrent vert de haine.
    Souvent, il dort un œil ouvert. Et il ne peut pas changer d’œil puisqu’il n’en a plus qu’un.
    Et il fume quelque fois.


    #Physique :

    Le jeu des goûts et des couleurs. Un jeu où la réponse onirique d’un parfait inatteignable n’est qu’un pas de l’autre côté de l’imagination. L’apparence n’était qu’un masque de plus, avec lequel on jouait avec subtiles manières. Un jour, mendiant, un jour aristocrate, pour enfin passer du pirate au romantique. Un coup de ciseau et tout se change. Un coup de pioche dans la statue qui se forge, et tout est changé. Elio n’était que le fruit d’un jeu en perpétuel mouvement. Il était tantôt la représentation éphémère de la beauté dans son plus simple apparat, puis la laideur l’emplissait pour se jouer d’un œil trop attentif, trop attaché à sa personne. Par une posture, par une attitude, par une manière de voir, par une main mise de telle ou telle façon. Comment décrire l’apparence physique du fou qui s’amuse avec ? Que faire d’un détail qu’on pensait réel et qui se transforme tout d’un coup ? Qui était Elio en réalité ? Ce jeune adulte un peu n’importe comment ? Ce mendiant laid et faible ? La brise d’un sourire enfantin ? N’était-il en réalité que l’acteur d’une immense pièce de théâtre ? Non. Il y en avait des moments où il était lui. Parce qu’il était un être humain. Parce que la perfection des acteurs n’était pas quelque chose qu’il avait intégré. Parce que vivre parfois comme l’on est permet de se retrouver. Qui verrait sa véritable allure, à part les yeux des nuages omniscients ? Et si l’on était pour quelques instants, ces nuages qui l’observaient sans le distraire ?

    Il marchait. La différence entre plusieurs Elio qui marchent est la motivation qui anime ses jambes. Lui n’avait aucuns buts. Rien ne l’obligeait à se mouvoir, ce qui dénuait sa démarche de toutes attitudes artificielles ou professionnelles. Aucune grâce superflue, aucune légèreté dans le mouvement qui soit pédante. Il marchait tout simplement. Sa silhouette était celle d’un adulte qui portait le poids du monde sur les épaules sans jamais s’en retrouver affaissé. Il n’y avait que cette légère flexion sur ses épaules qui trahissait sa mélancolie habituelle. L’entraînement d’assassin déformait pourtant cette attitude banale, en lui conférant une certaine fluidité dans les pas. Un rythme régulier qui, bien que lent, ne faisait pas mou. Il était prêt à n’importe quel inconvénient. Il avait les mains dans les poches. Une attitude d’adolescent dit « cool » qui, sur cet individu qui fumait tranquillement en marchant, rendait comme celle d’un voyageur. En effet, l’Elio sans but est un Elio voyageur. La plupart de ses vêtements sont amples et pratique pour marcher, avec, pour ses préférés, des accros. Il aime à porter des pantalons beiges, des bottes de marche et n’importe quoi en haut, du moment qu’il a son écharpe, son cache-œil noir et une écharpe bien grande. Mise à part cette silhouette d’adulte qui ne paraissait ni bodybuilder ni maigre, on distinguait des jambes taillées pour l’endurance plutôt que pour la vitesse. Puis, des hanches démarquées, habituées à être mobilisées pour l’esquive ou pour se faufiler dans n’importe quel endroit. Un torse où abdominaux ne manquaient pas, mais où les pectoraux semblaient très peu développées, ou du moins, pas pour le maniement d’armes telles que la faux ou l’épée. Ses bras non plus ne semblaient pas assez forts pour des tâches trop physiques. Et pourtant, on voyait bien qu’il était capable de soulever des poids considérables. Si l’on remontait lentement, on pouvait distinguer un cou, qui était peut-être un peu trop long. Un coup de sentinelle, habitué à guetter, à se tenir droit durant un temps illimité ou parfois dans des positions incongrues. Un coup qui était appuyé par des épaules plus développées que la moyenne, des épaules de celui qui portent des sacs sans cesse. Puis on arrivait au visage.

    Les lignes de cette contrée étaient on ne pouvait plus masculines. Une mâchoire qui loin d’être dissymétrique avait ce carré si attirant, prolongé par un menton presque triangulaire, un peu trop agressif chez Elio. Le teint était celui d’un sable voyageur, un sable qui ne s’enfermait que très peu. Il était cependant plus pâle sur les joues, ces parties un peu creuses de l’assassin. Il avait des pommettes, creusées par les nombreux sourires par lesquels il dévoilait ses dents blanches et entretenues. A ce moment-là, il ne souriait pas. Ses lèvres étaient pincées dans une attitude de neutralité parfaite. Le jeune homme avait des lèvres assez attirantes. Pleine sans l’être trop, elles étaient tracées d’une ligne qui traduisaient elles aussi une masculinité prononcée. Avec cette couleur foncée qui les unissait totalement avec son teint. Et qui les gardait discrètes par rapport à ses yeux. Mais avant de parler des yeux d’Elio, il faut passer par ce nez. Ce nez digne de la droiture grec, et qui n’était pas au goût de tous. C’était un nez franc, un nez qui sans être fin n’était pas grossier. Un nez qui avait sûrement du être cassé, car il était légèrement dévié. Mais cela avait de son charme. De toutes manières, la seule chose que l’on remarquait chez Elio, c’était ses yeux. Enfin, son œil. La forme de celui-ci lui donnait un air mystérieux et félin qu’on ne retrouvait nulle part ailleurs. Mais le plus intéressant était cette couleur, d’un vert émeraude qui plus que saisissant, était transperçant. Il y avait des éclairs jaunes à l’intérieur, ce qui donnait un peu plus d’acidité encore à ce regard qui avait la sale manie de fixer. De hanter. Et ce n’était le pouvoir que de l’œil gauche, puisque le droit était caché derrière un bandeau noir. L’œil blessé de l’adulte n’était vraiment pas beau à voir. Déchiré, il n’avait gardé du vert initial, qu’une trace pâle en son milieu. Laiteux, il était condamné à fixer à jamais droit devant lui, comme un spectre spectateur de la violence dont il avait été victime. Elio détestait le montrer. Ce cadavre qui avait perdu en consistance ce que lui avait gagné en douleur. Car l’organe mort lui provoquait des douleurs, parfois, même souvent. Des douleurs qu’il avait mis longtemps avant de réussir à cacher. Fort heureusement, son cache-œil était solide, et il faudrait de la volonté pour réussir à approcher Elio assez pour retirer de sa propre main son bandeau. Ce serait bien un des rares moyens de le mettre en colère. Ses sourcils se fronceraient alors. A ce moment, ils étaient tout simplement un appui roux arqué au dessus de ses cils. Son front se plisserait, alors qu’il était maintenant serein, barré d’une unique petite ride, celle du souci. Il s’agiterait dans tout les sens, bougeant ses innombrables mèches rousses qui retombaient alors devant ce front serein, le cachant presque entièrement. Souvent, l’adulte mettait un bandeau supplémentaire pour coiffer ses cheveux d’une manière différente.

    « Elio est beau. C’est indéniable. Il a cette manière originale d’être, mais son physique est typiquement masculin. A moins que, son œil et ses cheveux sont tout de même originaux. Moi j’aime bien. Je trouve que ce type à l’allure d’un chevalier errant en fait. Une certaine noblesse qu’il cache d’habitude mais en même temps, un poids que moi-même je ne connais pas. Alalala, si il apprend que j’ai dis ça, je suis bonne pour lui filer une troisième info sur moi pour pas qu’il me tue… »
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Elio Carolis
# Second du Clan Nuage

Elio Carolis


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MessageSujet: Re: Elio Carolis__"Night will take you down" [U.C]   Elio Carolis__"Night will take you down" [U.C] I_icon_minitimeSam 6 Mar - 14:47

# Histoire


    Chapitre 1 :

    De 0 à 6 ans.
    Personnages:
    • Aléa Caelum: sa mère- décédée
    • Lionel Carolis: son père- décédé
    • Viviana Lelwood: la grand-mère-décédée
    • Olivia: Sa prof'- ?



    D’où venait-il réellement ? Qui étaient ses parents ? Se souvenait-il au moins de la couleur de leurs yeux, du visage de sa mère lorsqu’elle l’avait pris dans ses bras, où de la sensation d’une main rugueuse de père sur sa petite tête de rouquin ? Rien. Il n’y avait aucuns souvenirs concrets dans la tête de l’assassin. Juste des faits, des bribes racontées ci et là, des bribes qu’il avait gardé. Des pans déchirés de sa vie auxquels il s’accrochait pour essayer de comprendre. Né d’une mère du clan Nuage, d’un père du clan Vent. Une mère qui l’avait élevé, qui était morte alors qu’il avait deux ans. Un père qui l’avait recueilli, avant de connaître une fin toute aussi tragique. Une enquête. Tous les deux avaient été assassiné, tué par des Foudres certainement. Enfin, ça n’était qu’une hypothèse qu’on lui avait donnée. Tué par des Foudres hein… En tout cas, il ne se souvenait de rien. Pas de sourires, pas de gestes maternels ni paternels, pas de bonbons. Quelle était cette image qu’il gardait parfois ? Du sang. Une scène traumatisante pour un gamin de deux ans. Une main, celle qu’il aurait du gardé en souvenir sur sa tête, détachée du corps auquel elle appartenait. Puis, un tronc. Et la tête. Où était le reste dans ce sanglant tableau surréaliste ? Elio ne se souvenait plus. Elio avait fui, avait couru sans jamais s’arrêter, à travers gratte ciels, étalages de quartiers commerçants et autres endroits. Pour un moment tomber. Tomber de fatigue comme de désespoir. Son petit corps se convulsant en même temps que la fièvre le gagnait. Quel était ce monde dans lequel on l’avait cruellement jeté alors qu’il n’était rien ? Parce qu’à deux ans, il n’avait été vraiment rien. Juste un corps qu’on avait bousculé pour passer, prenant pour un chien ou un mendiant en train de crever. A partir de là, le rouquin ne se souvenait pas de grand-chose. Il avait sûrement du perdre connaissance. On lui avait raconté la suite. Perdu dans cet amas de gens, une vieille femme l’avait pris dans ses bras et, difficilement, l’avait ramené chez elle. Il ne comprenait pas pourquoi elle avait fait cela, pourquoi elle avait décidé qu’il ne mourrait pas sur cette route, orphelin depuis quelques minutes, mais il lui devait la vie. A deux ans, on ne survivait pas de ses propres moyens. En tout cas, pas Elio. A deux ans, lui était de ces gamins qui ne savent pas s’exprimer correctement et qui ne saurait pas demander ce dont il a besoin. De plus, la vieille femme, une fois qu’il s’était réveillé et qu’il avait réussi avec difficulté à lui expliquer ce qu’il s’était passé, l’avait adopté. De manière pas très légale il fallait l’avouer, mais ça, ils s’en fichaient. Ils étaient juste content, elle, ancienne institutrice qui pouvait enseigner de nouveau et lui, orphelin qui se reconstruisait dans un cocon aux vieilles odeurs de lait et de livres. Il aurait pu vivre ainsi éternellement. Seulement, la vieille femme ne l’était pas, éternel. Et, alors que le rouquin entamait sa sixième année d’existence, elle attrapa une maladie étrange. On fit venir des membres du Clan Etoile, Elio raconta tous les livres présents dans la maison, mais rien n’y fit. Et elle perdit la vie dans un joli soupir. Le petit garçon qu’il était ne pleura pas. Il accepta. En réalité, il ne s’était pas vraiment attaché à la vieille femme. Elle ne lui en avait pas laissé l’occasion. Pour une raison étrange, elle avait toujours dit que s’attacher c’était avoir mal. A vrai dire, il ne savait pas. Il ne s’était pas encore attaché…

    La vie prit un tournant beaucoup moins poétique pour le voyageur. Parce qu’il n’existait pas quarante bonnes femmes prêtes à adopter les enfants qui courraient la rue. Et lui n’était sûrement pas le seul à vagabonder parmi les étalages en cherchant une raison à la vie. Mais ce fut à ce moment-là qu’il comprit la vie. Du moins, certaines doctrines auxquelles il se fie. Tout d’abord, il découvrit que sourire apportait beaucoup de chose. Notamment, des miches de pains quand la faim le tiraillait ou une discussion quand il se sentait seul. Ensuite, il s’initia lui-même au vol. Une pomme était si vite tombée dans une poche. Un bijou s’en allait si facilement lorsque le vendeur était occupé par plusieurs clients. Bijou qui se revendait si aisément. Cette époque ne fut pas un gouffre sans fin. A vrai dire, l’enfant se découvrit une certaine aisance dans cette manière d’être. N’avoir aucunes attaches, pas de mères qui l’obligent à rester à côté d’elle. Mais plus que cela, voler lui plaisait énormément. Et il aurait continué toute sa vie si ça n’avait pas un jour mal tourné.

    Parce qu’il n’avait jamais volé à cet étalage, il avait décidé ce jour qu’il essaierait, quand bien même la tête du vendeur lui faisait peur, quand bien même il y avait toujours ces gens bizarres autour, quand bien même cela ne lui servirait à rien. Alors il s’était approché, gentiment, et il avait analysé. Les gens bizarres ne regardaient jamais autre part que devant eux. Le vendeur dormait quasiment debout. Et les marchandises n’étaient autres que des papiers. Des papiers qui étaient accrochés ensemble. S’il voulait en prendre, ce serait le tout et pas un seul. Calmement, le rouquin attendit que des clients arrivent. Puis, il s’approcha, adoptant la démarche la plus gracieuse qu’il pouvait tout en étant un enfant sans entraînement. Ses petites mains s’abattirent sur une liasse de papiers et il prit ses jambes à son cou. Malheureusement, les gens qui regardaient droit devant eux ne le faisaient pas pour rire. En moins de temps qu’il fallait pour le dire, Elio se retrouva poursuivie par des adultes. Des adultes qui avaient de trèèèèèèèèèèèèèès longues jambes. Alors, il pria dans sa tête pour être un super héros et courir comme le vent, il pria pour que qu’un géant l’emporte et lui sauve la vie, il pria pour que ces sabres qu’il avait vus soient des faux. Mais ses prières ne furent pas exaucées. Alors qu’il tournait entre deux personnes pour essayer de semer les grandes jambes dans un amas de gens dans lequel il se débrouillait mieux, le rouquin percuta une jeune femme. Grande, elle semblait avoir une trentaine d’années. De longs cheveux noirs tombaient délicieusement dans son dos, coupés courts sur son front en deux mèches qui dévoilaient ses yeux bruns d’une incroyable profondeur. Elio Carolis, six ans, connu pour la première fois l’effet d’un coup de foudre. Et cela avait été plus fulgurant que lorsque les éclairs s’écrasaient réellement sur l’Enfer Céleste.

    « Que fais-tu gamin ? Pourquoi tu cours dans une foule comme celle-là ? Heiiiiiiiiiiiiiiiin ? Tu vois pas que je suis en train de chercher un putain de gamin roux inconnu qu’est censé appartenir au Clan Nuage et dont on a perdu la trace et qui sans ce putain de testament serait pas important DU TOUT ? Heiiiiiiiiiiiin ? »

    Elle n’avait jamais haussé la voix. Dans le murmure des mouvements de ses lèvres, c’était pourtant une pure colère qui s’était infiltré jusque dans le petit corps du rouquin qui en était tombé en arrière. Ses grandes pupilles émeraude s’étaient ouvertes en grands, alors qu’il assimilait ce flot de questions auxquelles il aurait donné bien volontiers une réponse s’il avait pu. Seulement, là, il était légèrement occupé. Les gens étranges arrivaient. Il fallait absolument qu’il s’en aille s’il ne voulait pas se faire décapiter sur place. Alors, lentement, avec une aisance qu’il ne s’était jamais soupçonné, il s’était levé et, d’une voix claire et fière il avait répondu.

    « Merci, moi aussi enchanté. Elio Carolis, qui fuit prestement. »

    Puis il s’était mis à courir. Il se souvenait qu’un autre petit garçon s’était fait un abri pas très loin de la place du marché. Et il savait que c’était là son seul salut. Il n’eu pas le temps d’entendre alors la femme dire « Putain il est roux ! ». Il courait avec son image dans le cœur et cela seul lui donnait une aisance extraordinaire. Une aisance et un bonheur si magnifiques qu’en tournant encore une fois, il crut être sauvé. Mais il percuta une nouvelle personne. Les sourcils froncés, il se releva, lorsque tout d’un coup, le sol quitta ses pieds (ou ses pieds quittèrent le sol qui sait) et il se retrouva nez à nez avec la femme qu’il avait déjà percuté.

    « Vous êtes combien comme ça ? »
    « Tu t’appelles Elio Carolis ? C’vrai c’mensonge ?

    -Bah oui, je mens pas moi ça sert à rien.

    - Bien sur que oui ça sert. Allez j’t’embarque j’ai deux trois trucs à te dire.»

    Sans qu’il n’ait pu répliquer, la femme le reposa par terre, attrapa le paquet de feuille qu’il tenait dans ses mains qu’elle lança aux gardes et le tira derrière elle. Elio ne comprenait plus tellement ce qu’il lui arrivait. Mais en tout cas, il était heureux. Parce que cette main qui serrait la sienne, elle signifiait que quelque chose allait changer. Et si changer signifiait vivre avec cette étrange créature, alors il s’en accommodait parfaitement. Après tout, il ne possédait rien, donc il n’y avait rien à perdre. Et il y avait cette prestance qu’il voulait acquérir.

    Elle ne l’avait pas emmené bien loin. Mais cet endroit était le plus vide de toute la place du Clan Vent. Il n’y avait même pas d’animaux pour les écouter. Même pas une seule vie à part les leurs. Elio comprit rapidement que l’enjeu était plus important. Et la femme ne laissa pas le temps au suspens de s’installer. Elle s’assit sur la marche d’une habitation qui était laissée à l’abandon et planta ses yeux dans ceux du petit Vent. Elle le sonda durant à peine deux secondes, et un grand sourire étira ses lèvres de vipère. C’était ce qu’elle lui inspirait. Une vipère, calme et dangereuse. Mais si attirante…

    « Ecoute ‘tit. T’es ma mission. Ta mère était du clan Nuage, et tu es destiné à être un assassin, va savoir pourquoi. Y’a même un imbécile qu’a décidé qu’on devait te former comme un second. Mais, rêve pas, tu le seras pas. Parce que tu es un Vent pour l’instant. Enfin bref. Donc à partir de main’nant j’suis ton prof. J’vais essayer de tirer le meilleur de toi. J’espère que ça te plaira malgrè tout. »

    Elle sourit cette fois-ci d’une manière différente. Un seul coin de ses lèvres remonta, dévoilant des dents blanches qui rappelèrent à Elio un loup. Elle avait quasiment fermé les yeux, et sa main était passée sous son nez rapidement, dans un tic canin qui tira un sourire chez le rouquin. Ebouriffant ses cheveux il répondit très sérieusement.

    « Si tu m’apprends à voler, si tu m’apprends à vivre par mes propres moyens, alors j’accepte. Comment tu t’appelles ?

    - C’est parfait, c’était déjà dans mon programme ça. Comment je m’appelle ? Devine. »

    Il la regarda longuement, scrutant le moindre de ses détails pour essayer d’entendre le nom qu’ils criaient au vent. Sa combinaison noire laissait une partie de son épaule dénudée. Une toute petite partie. Seulement, Elio y devina un tatouage. Un O, suivi de ce qu’il pensait être « livia ». Alors, très sérieusement il répondit.

    « J’ai lu un livre où la personne qui s’était tatouée le prénom sur l’épaule l’avait modifié en un autre. Ton prénom comporte un o, un l, un i, un v, un autre i, et un a. Mais tu ne t’appelles pas Olivia. Et tu as sûrement du faire la même chose dans ton dos.

    - [Grossièreté], une partie de plaisir que ça va être ! Exactly p’tit j’me suis inspirée de ce bouquin. Continue à beaucoup lire. Et concernant mon identité, pour l’instant tu m’appelles Olivia. Et p’tit, j’vais t’apprendre une valeur. Après tu l’utilises sur moi ou pas, comme tu veux. Le vouvoiement. On vouvoie une personne qu’on admire, qui nous apprend la vie, qui compte énormément à nos yeux dans un niveau de respect qu’on ne comprend pas soi-même. J’veux que tu te payes le culot de ne vouvoyer que qui tu voudras. Même les chefs de clan ne méritent le vouvoiement que si tu les respectes réellement. Ok ?

    - Z’avez totalement raison. »

    Elle ricana, se leva, et lui tapota le derrière de la tête. Puis elle s’en alla, sans rien dire de plus, sans qu’Elio ne comprenne. Il savait juste qu’il la reverrait. Et que, même si quelque chose avait changé, il devait se débrouiller par lui-même. A six ans, le rouquin venait de trouver celle qui lui donnerait une raison de vivre.

    « Olivia est apparu dans ma vie aussi brutalement qu’une morsure de serpent. Elle a longtemps été une évidence pour moi. Quand j’étais un gamin, je pensais qu’elle était une sorte de fée un peu originale qui ne proférait que des grossièretés. En tout cas, elle a toujours été un mystère. Un mystère qui m’a donné la vie pour de vrai. »



    Chapitre 2 :
    6à13 ans

    « Hey gamin, esquive »

    Il leva la tête, juste assez rapidement pour voir une pierre arriver droit sur son front. Etonné, stupéfait même, il n’eut que le temps d’ouvrir la bouche en un large « o » avant que l’objet ne percute assez violemment son front.

    « Ça pique. »

    Constata le jeune garçon dans un ton neutre à faire glacer le sang. Ses yeux se posèrent sur une Olivia qui pleurait de rire, quasiment allongée par terre.

    « Si ça c’est esquiver bah [grossièreté] moi j’suis la reine d’Enfer Céleste. »

    Il haussa un sourcil, un sourire se dessinant lentement sur des lèvres d’un élève qui n’avait aucune fierté de lui-même, aucun ego blessé. Juste l’admiration, la joie de voir cette personne sourire.

    « Donc le but c’est qu’à la fin j’esquive les balles des Tempêtes ?
    - Yep, t’as tout compris gamin, j’vois que mes cours de « prendre les bonnes infos et déduire les bons trucs » ça commence à marcher.
    - Merci à vous. »

    - - - - - - - - - - - - -

    Ils déambulaient tranquillement dans l’allée marchande du Clan Vent. Rien ne semblait être original par rapport à ces nombreuses fois où ils avaient marché de la sorte, discutant de choses et d’autres, Olivia formant l’esprit du jeune garçon qui devenait de plus en plus perspicace. Il était en train de questionner sa maîtresse sur ces progrès lorsque celle-ci montra du menton un homme.

    « J’te donne cinq minutes pour me dire le plus de chose possible sur lui. »

    Le rouquin hocha la tête et ses yeux se posèrent sur l’homme qui semblait faire ses courses. Démarche fière mais agressive, coupe de cheveux qui au-delà d’être guerrière était typique du clan auquel appartenait le gars. Il était plus grand que la moyenne, plus gros musculairement parlant aussi.

    « Il est du Clan Foudre, et a privilégié l’aspect physique à l’aspect agilité. Il fait pas dans la dentelle j’pense aussi au niveau du dialogue. Non ?
    - Regarde le mieux que ça. Il est du Clan Etoile. Regarde ça se voit sur ses mains. Il a peur de tout autour de lui, regarde ses yeux qui bougent partout. Il se sent réellement pas en sécurité. Son aspect physique est un peu cassé par le fait qu’il boitille de la jambe droite. Tu le vois tout ça ? »

    - - - - - - - - - - - - - - - - - -

    « Qu’est-ce que tu lis ?
    - « Comment éviter de se prendre des pierres dans la tête sans s’en rendre compte » en cinq volumes.
    - Ouais en fait c’est plus « le Clan Nuage pour les nuls »
    - Même pas drôle.
    - Et sérieusement qu’est-ce que tu lis ? »

    - - - - - - - - - - - - - - - -

    « Hey gamin…
    - Esquive c’est ça ? »

    La pierre arriva, aussi vite qu’une flèche tirée de son arc. Mais lui avait été plus rapide. Il mouva sa hanche, de manière à se tourner légèrement vers la droite, puis, pencha sa tête sur cette même droite. La pierre siffla non loin de son oreille, et il sut que l’apprentissage était encore loin d’être terminé.

    « Pas mal quand même. »

    - - - - - - - - - - - - - - - - -

    « Poignard, dague, petit pistolet à une balle. »

    A chaque nom, une nouvelle arme. A chaque appellation, de nouveaux scénarios qui se créaient dans la tête d’Elio. Il hochait la tête, retenant peut-être la moitié de ce qu’Olivia disait. C’était presque instinctif pour lui. Ce qui l’intéressait, c’étaient ces multitudes de fioles. Où la femme avait-elle dégoté cette pièce ? Il ne savait pas. Mais tant qu’il y était, il voulait tout apprendre.

    « Et ça ? »

    Elle se tourna d’un seul geste, aussi rapide qu’un songe. Peut-être avait-elle craint qu’il ait touché à ces fioles si précieuses. Rassurée sur ce sujet, elle se mit à sourire, de cette manière énigmatique qui lui était si particulière.

    « Les meilleurs outils mon p’tit pote. Les meilleurs. Là Somnifère, là poisons. Celui-là provoque des coliques c’est fait à base de… »

    - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

    Coups. C’était l’art de plonger sa main au bon moment dans l’amas d’air qui séparait de son adversaire. C’était l’exacte traduction de l’entraînement, de la rigueur et de l’art. Lorsque Olivia frappait, elle était danseuse étoile. Lorsque Elio frappait, il était un vulgaire ours aux manières pataudes.

    « Non, plus droite ta main. Fait corps avec l’espace, utilise le entièrement. Sois le cercle autour duquel on tourne sans jamais pouvoir atteindre le milieu. Sois la mousse qui encaisse sans rien ressentir. Sois vent, qui flue et reflue. »

    Une nouvelle fois, il frappa, son poing partant dans une ligne imparable. Elle para. Avec un soupir appuyé d’un sourire éclatant, le rouquin répondit par un coup de pied. Un coup dont il avait pris l’initiative puisqu’elle travaillait pour l’instant sur ses bras. Il donna un coup de hanche pour donner de la puissance à sa frappe puis, se dirigea droit vers la hanche de la brune. Elle para. Avec un aussi grand sourire.

    « T’as cru que t’étais un moine du kung-fu ? Jolie initiative mais là t’es trop bancale j’te fais tombé quand je veux. »

    Et il s’écroula sur les fesses.

    - - - - - - - - - - - - - - - - -

    « [Grossièreté] t’as encore trouvé un bouquin que t’as pas lu dans le tas ?

    - Non je relis le traité sur l’armement du monde avant l’Enfer Céleste. Je l’avais pas très bien compris. Puis, ça me donne des infos sur les Clans.

    - La problématique, comment Attila le Hun fait-il pour comprendre le fonctionnement d’une arme à feu ? »

    Ils éclatèrent de rire. Et se firent prestement renvoyés de la bibliothèque pour la énième fois depuis qu’Elio avait mis les pieds là. Depuis ses six ans, jusqu’à ses douze ans. Six années de sa vie passées à lire tous les livres disponibles. Pas un ne manquait.

    - - - - - - - - - - - - - - -

    « Hey »

    Il esquiva. Dans un seul geste, et à peine le mot terminé, son corps s’était tourné, évitant entièrement et largement l’énorme pierre qui siffla à quelques centimètres de lui. Tranquillement, il tourna la page du livre qu’il était en train de lire et leva les yeux vers Olivia. Avec un petit sourire, il constata le tas de pierre qui était posé à côté d’elle. Il n’avait pas fini. En reposant les yeux sur son livre, il entendit le sifflement de la deuxième pierre qui arriva vers lui, et qu’il évita encore. Par jeu, il sauta par-dessus la troisième.

    Il y en eu treize.

    « Ça va, ça va. Tu t’améliores. »

    - - - - - - - - - - - - - - -

    Ils courraient. Leur jogging n’était pas un événement habituel et ce jour-là, ils courraient trop lentement pour qu’il soit réellement un entraînement. En fait, ce jour-ci, sur ce chemin-là, Olivia lui demanda de restituer toutes ses connaissances. Tous les enseignements qu’elle lui avait apportés, tout ce qu’il avait tiré dans les livres, tout ce dont il était capable. Analyser un homme en cinq secondes, sortir plusieurs poignards dans sa main en nommant toutes leurs capacités, se battre de manière fluide. Tout. A douze ans, Elio Carolis se comportait déjà comme un bon petit assassin. Seulement, il n’avait jamais encore affronté un terrain réel. Jamais il n’avait vraiment assassiné, fait ingérer ses poisons ou effectué toute autre technique sur une réelle personne. Mais Olivia n’avait pas l’intention de l’y mettre encore. Il était trop jeune, les événements bougeaient trop sur l’Enfer Céleste. Et même si il était talentueux, même si elle aimait être avec lui, lui enseigner toutes ces choses, elle ne voulait pas encore le faire passer au stade supérieur. Risquer de faire de lui un être sans âme, un monstre de technique. Risquer de perde cette lueur dans ses yeux verts. Elle ne voulait pas. Mais en même temps, elle allait le payer. Cher.

    Chapitre 3 :
    de 13à14

    Qui aurait cru qu’un jour comme celui-ci serait la perte d’un univers ? Qui aurait pu imaginer seulement le drame qui allait déchirer la vie d’Elio ? Pas de pluie adaptée à un moment tragique, pas d’ambiance lourde comme dans un film mélodramatique. Rien. Un matin normal. Une journée habituelle. Olivia était arrivée à huit heures du matin. Lui, prêt, l’attendait déjà dehors. Puis ils avaient couru. Longtemps. Comme tout les jours. Ils avaient beaucoup discuté à propos des faux ce jour-là. Le jeune rouquin dissertant sur le fait que cette arme était totalement maladroite. Sa maîtresse lui exposant tous les bons côtés qu’elle possédait cependant. Ils n’avaient pas senti l’avertissement du vent. Ils n’avaient pas fait attention à ce climat trop étrange. Le cri de leur âme leur disant de faire demi-tour. Rien ne les avait assez averti. Et ils couraient vers la décadence aussi insouciants que des enfants.

    Se jeter dans la gueule du loup.

    Le midi, ils avaient déjeuné rapidement dans un petit coin. Un repas basé essentiellement de fruits, ce qu’ils préféraient. Olivia avait beaucoup ri. De son éclat cristallin, elle avait illuminé ces quelques minutes, illuminé le cœur de son disciple, comme à chaque fois. Puis ils étaient partis. Elio avait beaucoup grandi. Dorénavant, ils s’entraînaient de manière beaucoup plus efficace. Et Olivia disparaissait tôt l’après-midi, laissant au garçon le loisir de choisir son emploi du temps. Du coup, ils se dépêchaient un peu plus. Cette fois-ci, ils attaquèrent directement avec un entraînement au combat. Le roux virevoltait, planait, retombait, glissait, dansait. Elle était le vent, un grêlon tombé pile dans son cou, le feu puis le nuage, insaisissable. Alors il essayait de l’atteindre, toujours plus fort, toujours plus déterminé. Elle souriait, provocatrice, tirant ce rictus animal sur les lèvres du voleur. Au final, il ratait un coup, alors, ils se regardaient et ils rigolaient. Encore une fois, il apprenait une nouvelle technique, une nouvelle posture, une nouvelle manière de changer son habitude pataude en un quotidien cristallin. Puis ils repartaient. Elle voulait lui montrer quelque chose.

    Avancer, toujours plus, dans ce piège qui n’attend que son pied.

    C’était l’heure. Il fallait qu’elle parte. Un geste de main, un sourire, le dernier de la journée. Quelques joutes envoyées pour que lui ne perde pas ce rictus. Puis, elle se retournait, et c’était déjà comme un immense mur qui les séparait. Elio restait toujours un peu, pour la regarder s’évaporer entre les murs, la regarder être tout simplement. Et ce qu’il vit là fut différent des autres jours. Elle avait trébuché. Elle avait trébuché. Trébucher… Il trembla de tout son corps et son regard se dirigea là où celui d’Olivia s’était posé quelques secondes plus tôt. Un homme. Une cigarette. Un pistolet. Il y a des moments où le cerveau n’est pas de taille avec l’instinct. Des moments où l’entraînement n’est rien face à la réalité. Des moments où, lorsque Olivia était blessée, Elio était prêt à tout et n’importe quoi. Peut-être plus n’importe quoi que tout. D’un bond presque empli d’adrénaline, le roux se dirigea vers un mur. Qu’il enjamba tant sa détente fut plus grande qu’à l’ordinaire. Puis, il escalada, plus vite et plus légèrement qu’une colombe qui s’envole. Il y était presque, il l’avait presque ce type, ce monstre de calme et de poudre. Mais alors que ses jambes le propulsaient encore plus haut, Olivia déchira l’air de sa voix. Un cri de désespoir

    « Il est là pour toi imbécile ! »

    Il n’avait pas compris. Il voulait la sauver. Alors il continua, toujours plus haut et lorsqu’enfin il fut au même niveau que le tireur, il vrilla ses yeux émeraudes dans les siens, d’un gris neutre impressionnant. Il s’arrêta quelques instants. Une poussière de seconde, pour le regarder lui qui était un danger. Un long manteau noir en cuir. Un chapeau de cow-boy, un visage plein de cicatrices. Le cliché même de l’assassin redoutable. Redoutable hein. La balle partit d’un seul coup, comme si elle n’avait attendu que cela. Trop rapide, trop irrésistible. L’appel de la Mort dans un objet minuscule. Puis le flash de l’entraînement. De la vie de tout les jours. Elio esquiva, presque automatiquement. Et lorsque sa tête suivit d’un seul mouvement la course de la Mort, il se rendit compte qu’Olivia s’en était sortie. Parce qu’elle était quasiment arrivée. Petit à petit, il découvrit que la cible n’avait jamais été sa maîtresse. Alors, un soupir de soulagement incroyable le traversa en même temps que la stupidité de son geste. Pas de sourire sur son visage. Parce que quelque chose allait partir aujourd’hui. L’insouciance venait de se prendre une baffe. L’insouciance vit la deuxième balle partir, et sut qu’elle ne l’esquiverait pas celle-là. Pas d’appui sur le pied gauche. Pas d’énergie dans les bras. Il tenta tout de même.

    Je suis fatigué. Tout en moi est fait du même plomb qui enrobe cette chose qui va m’ôter la vie. J’ai terriblement envie de dormir. S’il te plait pardonne moi, je t’aime. Pardonne-moi, je ne vis que par toi. Je ne veux pas que tu disparaisses entièrement. Tu as le droit d’être une ombre, mais pas l’ombre d’un corps mort. Je suis terriblement fatigué. Est-ce que c’est ça la vie ? Est-ce que m’entraîner m’a empêché de faire face à la réalité ? Esquive Elio. Esquive Gamin. C’est une pierre devant toi. Esquive.

    Il n’esquiva pas. Et d’un seul coup, ce fut le noir dans son œil gauche. Explosion de douleur. Il tomba mollement à genoux, sur un sol trop dur. Doucement, il porta sa main à son œil, alors qu’une ombre le dépassait et qu’un gémissement d’agonie lui rappela que lui avait échappé à la mort. Enormément de sang sur sa main. Enormément de fatigue. Il ne pleura pas. Il n’avait plus de yeux pour pleurer. Il leva la tête, incrédule. Olivia se pencha, lentement, et posa sa main sur son front.

    « Relève toi p’tit pote. C’est normal. Tu as encore tellement à apprendre. Allez, relève toi, c’est ma faute. S’il te plait n’abandonne pas. Retrouve toi dans les ténèbres. Que ta déchéance fasse de toi l’être le plus magnifique de cette journée. C’est dans ta faiblesse que tu dois puiser ta force. Tu es fort, tu es beau. Elio, relève toi, je t’en prie. »

    Il ne comprenait pas. Tout était flou. Mais qu’est-ce que c’était que ça ? Il grimaça. Il perdait. Il coulait. Olivia, ne me laisse pas. Le roux tendit la main, chercha la lumière dans ce trou immense. Mais elle ne la lui prit pas. Et il se mit debout tout seul. Tout seul, ses deux pieds reprirent contact avec le sol. Tout seul, il se rendit compte de tout ce sang qui s’échappait de lui. Tout seul, il retrouva Olivia, dans son œil sauf. Tout seul alors, il fit un pas vers elle avant de sombrer totalement. Tout seul il sombra avec un sourire sur les lèvres.

    Non, je n’abandonne rien.

    **

    La salle était blanche. On aurait pu se croire dans un hôpital, dans ces endroits où tout le monde se réveille après qu’un événement tragique ne soit arrivé au corps. Mais cette salle était tout sauf anesthésiée des sentiments de son propriétaire. C’était une chambre où la lumière semblait s’être pelotonnée dans un coin pour resplendir tranquillement sans laisser un seul coin d’ombre. En fait, Elio pensait que c’était ça. Il n’aurait même pas pu dire qu’il distinguait les tâches de lumière dans son œil gauche comme s’il avait une paupière refermée à jamais. En fait, pour lui, le monde avait perdu en grandeur. En réalité, il ne savait pas si il y avait de l’ombre un peu à gauche de lui. Il ne savait pas si quelqu’un allait entrer, ou si il était déjà surveillé. Des bribes de son entraînement lui revenaient, et il sentait bien qu’il était seul. Il jeta un œil (à quoi bon jeter les deux ?) à la fenêtre non loin de lui. Depuis combien de temps était-il réveillé ? Cinq minutes peut-être. Penser pratique. Où était-il ? Il ne savait pas. Une chambre blanche, peu meublée, une sorte de mini hôpital en plus chaleureux. Avec des fleurs. Un petit rictus étira ses lèvres. Clan Etoile. Ou pas. Olivia pouvait très bien l’avoir emmené chez un ancien du clan étoile qui aurait élu domicile autre part. Sûrement en terrain neutre. Bref. Il ne savait pas. C’était elle qui l’avait emmené ici. Il en était sur. Ensuite… Qu’allait-il devenir ? Qu’était-il devenu… Le monde n’était peut-être pas l’endroit le plus beau qui puisse être, mais il en avait quand même perdu une moitié. Il leva sa main gauche. La leva-t-il vraiment ? Le rouquin tourna la tête pour vérifier que tel était bien le cas. Oui, elle était bien en l’air. Il la porta à son œil, posant l’autre dans le vide. Un tournant qui n’avait jamais été dans la probabilité des avenirs possibles. Que faire après ? Que devenir ? Et si… Et si Olivia l’abandonnait ? Si elle décidait qu’il n’était plus apte à devenir assassin ? Et si elle le méprisait ? Le menton de l’adolescent se mit à trembler. Ses lèvres suivirent le mouvement, et alors, il se mit à pleurer. Etrangement, quelque chose coula également de son œil mort. Un œil qu’il n’avait même pas senti entouré d’un espèce de bandage blanc. Une larme de ce cadavre coula sur son doigt. Il tourna la tête. Une larme mêlée de sang. Celle qui déclencha tout. Il ramena ses genoux contre son torse, s’assit dans ce lit où il sentait maintenant qu’il était relié par une perfusion, et détruit cette digue qui l’empêchait alors de pleurer. Il ne voulait pas continuer comme ça. Il voulait revenir en arrière. Il ne pourrait jamais être assassin, il n’avait pas de liens mis à part Olivia. Ces pensées traversaient son esprit à la vitesse d’un coup de tonnerre, illustrées par cette vision de la mort en marche. Ce souvenir resterait à jamais gravé sur son visage. Jamais la balle n’arrêterait de le hanter, alors même qu’elle n’était plus ancrée dans son corps. Cette balle avait annihilé son futur. Il se mordit la lèvre. Trop fort. Bientôt, le sang ne coula plus d’en dessous de son bandage, mais également de sa bouche, comme symbolisant tout cet espoir qui s’envolait de son être. Et, épuisé, il s’endormit dans cette position.

    « C’est bon, me r’garde pas comme ça, j’sais très bien qu’il retrouvera jamais la vue. Il en a pas b’soin pour ce qu’il va faire. Moi là tu vois c’que j’veux savoir c’est comment ça se fait qu’il a eu la force de se mettre dans c’te position alors qu’il était sensé ne plus bouger pendant trois mois. »

    Pendant un instant, il crut être sourd. Parce qu’il n’entendit pas l’homme qui répondait à Olivia. Mais très vite, un sourire étira ses lèvres, alors qu’il se rendait compte qu’encore une fois, elle avait juste anticiper une réaction pour être en paix. Cependant, il reprit très vite son sérieux. Il avait mal au dos, à l’œil, il n’avait qu’une envie, c’était bouger. Seulement, il ne pouvait pas, alors qu’elle était là. Il ne se sentait pas encore prêt à savoir que dorénavant il se débrouillait seul. Seulement, il allait mouriiiiiiir s’il ne se déplaçait pas. De toutes manières, elle lui dirait bien, un jour ou un autre. Alors, doucement, le jeune homme releva la tête, fixant de son regard éteint droit devant lui, incertain de ce qu’il verrait. Pas le bonheur de la retrouver sur son visage. Il avait horriblement peur. Il était horriblement mort. Si bien que, l’homme qui était avec Olivia sursauta en croisant son regard. Et tandis qu’il dépliait ses jambes, sa maîtresse haussa un sourcil. Quand il croisa ses yeux, Elio perdit cette déstabilisante neutralité. Ce fut un enfant perdu qui se heurta au mur d’une adulte peu expressive. Il ne voulait pas en voir plus. Aussi lentement que lorsqu’il avait déplié ses jambes, il prit les couettes du lit, et se glissa à l’intérieur. Avant de sombrer.

    Une main ébouriffa ses cheveux. Elio sourit. Olivia était venu pour aller s’entraîner. Il s’étira de tout son long, pensant être dans sa petite chambre de bonne. Puis ouvrit les yeux. Son rictus s’effaça rapidement, quand la réalité du monde scindé en deux se heurta à sa volonté. Son œil gauche ne s’ouvrirait plus. L’adolescent porta sa main à son cadavre, avant de soupirer, pour se remettre. Alors c’était le moment. Alors elle allait l’abandonner là, après ce sommeil qui avait paru cinq minutes.

    « Pas cinq minutes gamin, deux semaines.

    - Tricheuse… »

    Il se redressa lentement. Quelques vertiges le prenaient. Il avait, à vrai dire, assez faim. Heureusement, la tricheuse lui tendait une brioche entière. Sans s’étonner de l’aliment, il le prit délicatement avant de l’entamer avidement, après un léger remerciement. Après tout, si elle voulait faire durer le suspens…

    « Qu’est-ce que tu comptes faire, après ? »

    Il s’arrêta net. Releva la tête qu’il tourna à 90° pour la voir. Cette fois, cette question ne le fit pas pleurer. Il réussit même à tirer un sourire. Un sourire, exemple de la parfaite oxymore de la peine gaie.

    « Je sais pas. J’avais jamais envisagé que tout ça pourrait m’arriver.

    - Je refuse que tu ne saches pas.

    - A quoi bon savoir ? Vous allez partir…

    - J’en ai pas l’attention. T’es toujours mon élève.

    - Un élève handicapé ?

    - Un élève qui sera meilleur que tout le monde, parce que la vue n’est qu’un handicap là où nous exerçons.

    - ça veut dire que vous n’allez pas m’abandonner ? »

    A nouveau, l’enfant qui avait besoin de l’adulte…
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Elio Carolis
# Second du Clan Nuage

Elio Carolis


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MessageSujet: Re: Elio Carolis__"Night will take you down" [U.C]   Elio Carolis__"Night will take you down" [U.C] I_icon_minitimeMer 21 Avr - 20:33

    Chapitre 4 :
    De 14à19 ans

    Elio mit longtemps à sortir de la « pièce blanche ». Et malgré le temps passé là-bas, son œil ne cessa jamais de le lancer. Comme si jamais la balle ne s’effacerait réellement de lui. A vrai dire, cela le faisait sourire. A quoi bon guérir une douleur qu’il gardait malgré tout dans le cœur ? Cela ne le perturbait pas. Avoir mal c’était, après tout, un bon moyen pour rester éveillé le plus longtemps possible. Rester éveillé le plus longtemps possible… Son cerveau se mettait déjà à raisonner de nouveau par mécanisme d’entraînements. Seulement, cela allait changer. Olivia allait modifier la cadence de leur séance. Le rouquin avait, d’après elle, une technique infaillible. Il était tant de développer l’âme du travail. Et il avait à apprendre à vivre sans sa vision. Autre point. Sa maîtresse avait insisté pour qu’il sorte. Qu’il se fasse « une vie ». Sans jamais donner sa vraie identité, elle voulait qu’il découvre des gens, qu’il s’intéresse de plus en plus à comment se mêler à la population. Après cela, il serait prêt. Lorsqu’elle aurait décidé qu’Elio Carolis était devenu l’assassin le mieux dissimulé, alors elle l’emmènerait au Clan Nuage. A vrai dire, ça n’était pas le point qui lui faisait le plus envie. Il voulait apprendre. Apprendre et vivre sa vie. Le roux avait quitté cette période studieuse de son adolescence où il ne connaissait que certains marchands et habitués de la bibliothèque. Perdre la moitié d’un élément essentiel lui avait greffé une nouvelle vision des choses. Il voulait réellement connaître des gens. Tester les paroles de la grand-mère qui l’avait recueilli tellement longtemps. S’attacher. Trouverait-il cela important ?

    **

    « Excuse-moi, est-ce que cette place est prise ? »

    Dangereusement. Il posa ses doigts sur ce mot, leva les yeux de son livre pour les poser sur l’adolescente qui s’assit devant lui. Il avait soupçonné que le fait de se placer seul à une table d’un café lui permettrait de rencontrer des gens, mais à cette vitesse, c’en était presque douteux. Presque sans s’en apercevoir, il se raidit légèrement, et surveilla cette jeune fille qui sortait une multitude de feuilles et de crayons. Analyser. Qui était-elle ? Cheveux lâchés, longs, ondulant légèrement, bruns. Yeux arrondis, pétillants, bleus. Silhouette trop fragile. Elle semblait une poupée qu’un coup aurait fracassée. Apparemment, le même âge que lui. Il se détendait lentement alors que chaque détail de la jeune fille le frappait par l’innocence et la fragilité qu’il en ressortait. Un petit sourire éclaira même ses lèvres alors qu’il reprenait sa lecture.

    « Irina Vellgro et toi ?

    - Nathan Restiny »

    **

    « Surtout, n’aie pas peur de fermer ton œil droit. C’est plus facile au départ de s’habituer à se passer des deux plutôt que d’un. Il faut que maintenant, tu sentes tout ce qui t’entoure, que tu sentes de toutes les manières qui existent pas seulement avec ton nez. Que tu entendes mieux que quoique ça soit. Que ta main capte autant d’informations que ton œil sur les autres. Tu saisis ? Quand tu auras réussi, tu seras même meilleur que moi. Et alors, on passera à certaines choses plus sérieuses. »

    Il ferma son œil.

    **

    « Hey Nathan, ça te dit de sortir avec nous ce soir ?

    - Non désolé, je dois m’occuper de ma sœur ce soir.

    - Oh trop bête, on va trop s’éclater. Une prochaine fois hein ! »

    Elio offrit un large sourire au garçon qui venait de lui parler. Irina l’avait très vite intégré à une sorte de groupe, où chaque individu était différent de l’autre. Le personnage de Nathan semblait s’y intégrer de manière assez facile comme il pouvait le voir par le naturel avec lequel les gens venaient autour de lui, collait une partie de leur corps contre le sien, pour mieux se tenir, pour la convivialité. Cela le rendait presque heureux. Presque, parce qu’il ne pouvait pas s’attacher à eux. Il les prenait quasiment tous pour des sujets d’expériences, ne les trouvait, pour certains, pas intéressants. C’était sûrement normal que dans un groupe tout le monde ne s’aime pas à la folie. Mais, il se sentait tellement distant. Il n’avait tellement pas envie de s’accrocher à eux, alors qu’ils ne savaient pas réellement qui il était. A vrai dire, quelques uns sortaient du lot. Irina, par la distance qu’elle entretenait elle-même avec les autres, Marc parce qu’il le faisait énormément rire et Claire, parce qu’elle semblait tout comprendre d’un seul regard. C’était d’ailleurs perturbant. Enfin, ces trois-là étaient en même temps, ceux qu’il connaissait le mieux. En conclusion, quelque part, il avait du mal avec les relations humaines. En fait, il avait parfois peur que certains ne sortent un poignard et l’attaque à l’œil droit. Ou d’autres bêtises du genre. Il était beaucoup trop méfiant. Beaucoup trop dans son projet d’analyse. Conscient qu’il devrait plutôt se laisser porter. Le roux avait tellement peur d’avoir mal encore une fois. Il soupira légèrement, tandis qu’une petite main se posait sur son épaule. Des cheveux violets, une bouche pulpeuse, un piercing. Des yeux soulignés de noirs. Claire.

    « Nathan, tu en veux une ?

    - Oui, merci »

    Il tendit la main et attrapa le petit objet déjà fumant. Une cigarette. Le seul acte un peu fou et non calculé. En réalité, le futur assassin devenait déjà dépendant de la nicotine. Dépendant, mais d’une manière assez étrange. Une seule lui suffisait par jour. Et il ne dépassait que rarement ce quota. Une seule, comme le seul verre de vin qu’on conseillait. Un peu trop et on était saoul. Lui voulait éviter cela tout de même.

    **
    « Tu es à ma droite, pas très loin, et tu as un objet froid dans la main. »

    Et tu vas m’attaquer. Mais ça c’est inutile à dire. Je t’attends. Parce que j’ai compris qu’il est pointé vers le bas, ton poignard, j’ai compris que tu vas sauter. Tu vois, tu viens de courir, trois pas qui ont résonnés comme trois secousses dans tout mon corps. Oh, tu as disparu. Comme c’est drôle. Comme c’est dur. Dur de ne plus se reposer sur la facilité d’un œil qui donne des informations essentielles. Drôle de retrouver tout cela de manière si profonde dans les autres sens. Dur de te sentir disparaître et de devoir anticiper. Ah, je t’ai entendu. A gauche. Je t’esquive, tu danses, et je te suis. Et je décide d’ouvrir mon œil. J’ai envie de te voir danser. Mais tu sais, même l’œil ouvert maintenant, je ne l’utilise plus tellement. Je suis devenu aveugle mais profondément entendant, profondément sentant. Malgré tout, j’aime les couleurs du monde. Heureusement je peux les voir. A chaque touche de bleu, je ressens une immense gratitude envers cet œil valide. Aujourd’hui, j’ai envie d’aller plus loin. Comprends, je n’veux plus jouer à l’élève handicapé. Je suis bientôt adulte, je sais qu’un jour j’agirais seul. Je veux pouvoir le faire moi-même, te dépasser. Ne pas attendre que tu m’en donnes la permission. Pardonne-moi, je pense que danser ne repose pas que sur ta vue. Regarde, moi je te montre ma chorégraphie. Regarde, tu avances mais moi je sens que ton poids est à droite, alors je me baisse, je glisse à gauche et je me retourne. Tu vas faire demi-tour, sur ta gauche évidemment parce que tu es surprise, alors moi je saute sur mes mains, je me projette par-dessus toi. Et ton poignard est à moi. Tandis que ton visage se tourne vers moi, ton sourire ironique montre que tu as compris. Alors irrésistiblement je tends la main vers tes cheveux et je les lève à ma bouche. J’aime ton odeur. J’ai changé cependant. Tu sais, je t’ai aimé exclusivement, à en mourir pour toi. Tu sais, je ne peux plus être comme ça. Parce que mon cœur s’est fait à ça. Tu es libre. Plus que libre, tu es plus qu’indépendante, tu t’es mariée avec la solitude et la distance est ton ombre. Tu m’aimes aussi, mais comme élève, enfin, je sais que notre lien est le plus fort qui existera dans notre vie mais on ne restera pas ensemble toujours. On n’est pas de ce bord n’est-ce pas. Sourire. Je t’aime comme ça, et t’enfermer dans une cage serrait éteindre la lumière que tu étends sur moi. Vole et permets moi de voler à tes côtés. Parce que même si je danse mieux que toi, tu es la meilleure. Le maître. Et je ne veux pas te dépasser. Je veux t’admirer jusqu’à la fin de ma vie. Apprends moi encore et encore.

    « Gamin, j’avais pas remarqué mais maintenant tu fais une tête de plus que moi. J’ai plus envie de t’appeler gamin après la raclée que tu viens d’me mettre d’ailleurs. Mecton, on passe à la vitesse supérieure alors »

    Tu souris. Tu es fière et c’est le meilleur compliment que tu puisses me faire. Passons à la vitesse supérieure. Apprends moi à être l’assassin solitaire que tu es.

    **

    « Nathan, réveille toi, les potes arrivent bientôt. »

    Ah oui, c’était vrai, qu’il avait dormi là, lui. Il n’avait pas fait que dormir d’ailleurs. C’était dur ce qu’il avait fait. Elle, elle l’aimait sûrement très sincèrement. Lui, il trouvait que c’était la fille avec qui il avait le plus d’affinité dans ce groupe. Il avait voulu essayer d’être amoureux. Essayer de jouer le copain, jouer le responsable, celui qui gardait le cœur de l’adolescente contre lui. Et voilà ce qu’il faisait de tout ça. Il volait sa virginité sans pouvoir même lui glisser qu’il l’aimait. Le pire, c’est qu’elle le savait. Elle le savait qu’il ne l’aimait pas vraiment. Mais elle avait cette aura aussi. Cette puissance étrange autour d’elle.

    « Elio… »

    Il sauta sur ses deux pieds, et lui glissa un poignard sous le cou. L’arme même qu’il avait placée sous le matelas avant qu’ils ne s’y couchent. Elle n’avait pas le droit de connaître con prénom. C’était impossible.

    « Comment tu sais Claire ? »

    Elle toussota, monta sa main doucement vers le bras du garçon qui pressa un peu la lame. Il avait peur tout d’un coup, peur qu’elle soit quelqu’un d’autre que ce qu’il avait pensé, peur qu’elle veuille le tuer ou quelque chose du genre.

    « Parce que je suis en mission pour le Clan Etoile et que la personne qui a soigné ton œil me l’a dit. Ma mission ne te concerne pas. Et j’aurais pas du te dire ça. »

    Ah, échange équivalent. Etait-il preneur ? Un petit sourire éclaira les lèvres du rouquin et il posa le poignard sur le livre. Après quoi, il effleura la trace rosé qu’il avait laissé sur le petit cou de Claire et la pris dans ses bras, désordonnant un peu plus ses cheveux violets.

    « T’es adorable comme fille. »

    Elle rougit légèrement et un sourire nostalgique éclaira son visage.

    « Pas assez pour que tu m’aimes. N’empêche que t’as jamais dit ça à personne d’autres. »

    Un nouveau sourire, et elle s’éclipsa dans une autre pièce. Elio était content de ressentir des sentiments qu’il ne contrôlait pas pour elle tout de même.

    **

    Elio débuta les missions. Les petits boulots offerts par le Clan Nuage. Olivia et lui travaillaient toujours à deux, puisqu’en réalité, ils effectuaient les missions de la jeune femme plus que celles de l’apprenti. La maîtresse était en effet en train d’oeuvrer pour que son poulain soit accepté par le chef actuel du clan. La situation était un peu difficile, des changements radicaux s’installant dans la communauté, mais Olivia était confiante. Alors Elio tua, empoisonna, rapporta des informations. Le jeune homme se confronta au véritable milieu des assassins, aux véritables personnes et non aux rôles que sa maîtresse prenait ou les observations lointaines. En quelques temps, le rouquin devint un véritable expert. Il ne tua pas souvent, mais un certain talent se révéla dans cette pratique, qui inquiéta même Olivia. L’empoisonnement le répugnait, et bientôt, l’élève se forgea une nouvelle technique pour faire chanter les personnes. Les plantes n’avaient pas que des vertus mortelles. Il fut l’un des seuls assassins à utiliser des plantes démangeant, des plantes qui donnaient la diarrhée ou autres désagréments qu’il était le seul à pouvoir guérir en échange de certaines informations. Il était drôle de varier les situations selon ce qui dérangeait le plus les gens.

    Il devint rapidement le profil type du membre des Nuages. Comme s’il avait toujours baigné dedans.

    Chapitre 5 :

    La vie ne tient que sur un fil. Un fil trop fin. Elle se balance toujours, poussée par un vent d’événements qui choisissent de la faire tomber ou non. Ils aiment à la pousser en avant, la faisant courir gaiement sur ce fil qui prend des allures de plaine verdoyantes. Il y en a d’autres qui n’ont pour but que de la jeter sur le côté. La vie s’accrochait pourtant. Instinctivement, elle se transformait en cet être dont les mains ensanglantées avaient la volonté de ne pas lâcher ce fil. Seulement, la vie n’était pas indestructible. Alors elle tombait, tombait dans ce gouffre sans fond que personne ne connaît. Cela arrivait tellement vite. Pour des raisons incroyables.

    Elio aurait-il pu prévoir quel tournant de sa vie allait le mener dans les bras même du Clan Nuage ?

    Parce qu’en réalité, il ne connaissait rien d’elle. Parce que mis à part ses techniques, mis à part sa vulgarité, leurs pauses où ils fumaient ensembles, mis à part les entraînements, les lectures, mis à part tout cela, quand avaient-ils pris le temps de simplement parler, de se connaître réellement. Elle non plus ne savait pas ce qu’il faisait de ses journées. Peut-être avaient-ils eu peur ? Peut-être que la proximité qui les avait liés était déjà trop importante et suffisante pour les deux loups solitaires qu’ils étaient ? Le rouquin ne savait pas. Et cette foule de question défilait dans sa tête. Incessamment, il se demandait comment cela avait-il pu arriver. Comment la seule personne pour qui il ne contrôlait pas réellement ses sentiments avait pu décliner aussi rapidement devant ses yeux. Devant son œil. Devant ses sens. Elle avait disparu et il l’avait ressenti au plus profond de son être. On avait aspiré avec elle les derniers morceaux d’humanité qui lui semblait qu’il avait. Ne restait plus que l’acteur et l’assassin.

    Pourquoi avait-elle déclinée ?

    **
    Ils n’avaient pas eu de mission d’assassinat depuis une éternité. Elio sentait chaque fibre de son corps se réjouir de cette perspective. Ses instruments avaient été soigneusement préparés, et il était déjà habillé pour les circonstances. Rien n’aurait pu égaler la satisfaction d’effectuer une de ces rares missions, une de ces occasions de faire parler son art. Seulement, quelque chose avait réussi à baisser cet enthousiasme. Olivia n’était pas comme d’habitude. Elle sentait l’angoisse. Le doute. Elle marchait angoisse et doute. Elle se mouvait angoisse et doute. Le jeune homme avait d’abord froncé les sourcils, inquiet lui-même. Puis il avait oublié. Il fallait partir. Feu vert, départ. Les deux avaient parcouru une longue distance, avaient traversé plusieurs territoires de clans. Leur but était simple. Foudre. Ils allaient voler un éclair à Zeus. Simple, hein… Ils étaient rapidement arrivés là où on leur avait dit d’attendre. Et l’atmosphère autour d’Elio s’était chargée de promesses de mort mais aussi de cette sensation qu’il ne connaissait pas. Une sensation d’un autre rouge que le sang. Une sensation belle mais si piquante. Sur le moment il n’avait pas compris. Comment aurait-il pu, alors qu’Olivia ne desserrait pas les dents ? Puis, leur future victime était arrivée. Là, tout avait commencé. La fin avait pris son point de départ. Alors que lui n’avait pas encore réalisé qu’ils n’avaient fait aucun plan, L’assassin sauta par-dessus le talus où ils se cachaient et se campa devant l’homme aux longs cheveux argentés. Les yeux de la femme brillaient d’une colère si douce que le rouquin crut un instant qu’elle ferait n’importe quoi. Mais, elle restait Olivia. Et de toutes manières, aucun combat ne semblait s’annoncer. Le rouquin se leva doucement et s’avança furtivement. Lui ne devait pas être repéré. Lui devait être l’ombre qui pourrait sortir de nulle part pour protéger Oli…

    « Je t’aime. »

    Heiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin ?! Il se stoppa net dans son avancée. Alors qu’il avait perdu un œil, voilà que ses oreilles lui jouaient aussi des tours. C’était sur qu’il avait mal entendu. Comment l’homme qu’ils devaient tuer pouvait-il sortir ces trois mots-là à son Olivia ? C’était quoi l’histoire ? C’était quoi le problème ? Qu’est-ce que…

    « Je sais. Je sais plutôt que tu te joues de ce que je ressens pour toi et que tu aimes voir mon cœur flancher à chaque fois que tu me dis cela. Je t’aime comme je te hais. Je te tuerais si seulement je pouvais. Seulement je suis faible. Tu me rends faible. Détestable cœur. Là que je suis en face de toi, je te le dis, je te le promets. Je ne repartirais pas d’ici sans avoir éradiquer ma faiblesse. C’est toi ou moi. »

    Et le vieux osa sourire. Il osa mettre sa main devant sa bouche comme pour s’empêcher d’éclater de rire. Elio ne savait plus quoi faire. Il avait terriblement envie de bouger, mais quelque chose l’en empêchait… Oh ! Mais quel imbécile il avait été. Le discours de sa maîtresse venait de faire sens dans sa tête. Un duel. Eux deux. Et lui n’était pas invité dans la danse. Cette difficulté à mouvoir ses jambes… Elle lui avait fait une piqûre. Quand ils étaient partis. Non. Il serra les dents. Il ne la laissera pas se suicider ou combattre comme ça. Si elle pensait qu’il serait le spectateur de la chose qui lui faisait le plus peur, elle se fourrait le doigt dans l’œil. Le rouquin n’était pas assassin pour rien. On ne l’empêcherait pas de bouger. Pas le droit de l’empêcher de bouger. Parce qu’il sentait bien qu’elle n’avait pas l’intention de gagner. Cette imbécile. Pourquoi ?!

    L’homme argenté sortit deux armes de pugilat. Deux poings destructeurs qu’il enfila aux siens. Des pointes sortaient de toutes part, comme mille chuchotements de la mort d’Olivia. Elle qui se mit en position de combat, avec une garde parfaite. Ils ne se laisseraient rien et ils ne lui laissaient rien. Le jeune homme se traîna tant bien que mal. Il fallait qu’il se rapproche. Sa seule solution était de combattre cette sorte de somnifère pour les muscles. Foutue empressement. Voilà ce que c’était d’aimer son art. Voilà ce que c’était d’aimer. Aimer. Comme c’était dangereux d’aimer. Comme ça lui faisait peur. Les larmes commencèrent à monter à ses yeux, alors que la peur montait à sa tête. Doucement, il s’avançait, alors que les deux combattants voletaient de toutes parts, la longue natte d’Olivia frappant l’air. Quoiqu’il se passerait, il arriverait trop tard. Il le sentait dans toutes les parcelles de son corps. Tout comme son unique œil fixé sur l’assassin comprenait qu’à chaque offensive elle s’affaiblissait un peu plus. Parce qu’elle pleurait. Parce qu’il jouait avec elle. Parce qu’elle ne voulait pas gagner. Si elle ne voulait pas le tuer, pourquoi ne pas avoir refuser cette mission ? Pour protéger cette bête qui allait la tuer ? Il ne comprenait pas. Il ne comprenait plus. Rien. AU moins, il était assez proche. Il fallait qu’il se lève. Il fallait qu’il saute sur ce type.

    « NON ! »

    Comme s’il l’avait pressenti. Le dernier coup. L’adrénaline lui procura enfin la force de s’élever dans les airs, un poignard sorti de nulle part dans sa main. Alors que l’homme abattait son poing droit dans sa la poitrine d’Olivia, Elio plongeait au cœur même du corps de son adversaire. Explosion. Sang. Comme dans un rêve, trois corps s’écroulèrent sur le sol. Déjà, le jeune homme se glissait jusqu’à la femme. L’homme argenté était mort sur le coup. Les larmes coulaient aussi clairement que le sang de leurs plaies. Que le sang dans le cœur du roux. Il souleva son amie et la serra dans ses bras.

    « Pourquoi vous avez fait ça ? Pourquoi vous m’avez pas laissé prendre sa place ? Pourquoi vous m’avez pas laissé le tuer ? »

    Un sourire onirique dessina les lèvres de la brune alors qu’elle levait doucement sa main et qu’elle ébouriffait les cheveux de son élève.

    « Il te reste encore beaucoup de choses à apprendre. Moi je ne peux plus. J’aurais aimé t’apprendre l’amour pour que tu comprennes ce que j’ai fait aujourd’hui. Excuse-moi. Reste libre Elio, libre. »

    Il sanglotait comme un enfant. Mais ici, l’honneur n’avait aucune signification. Il ne souhaitait qu’une chose. Un retour en arrière. Comprendre. Il allait comprendre. La seule certitude restait ce ciel qui absorbait l’âme qu’il tenait dans ses bras. Elle partait. Elle marchait dans une rue où il ne pouvait la suivre, et elle ne se retournait pas pour lui apprendre comment la rejoindre. Il ne savait plus quoi faire. Il ne sut même pas pourquoi ces mots traversèrent ses lèvres.

    « Ta déchéance est l’explosion de ton être. L’apogée d’une vie où tu as toujours été toi. C’est là que tu es la plus belle, là que tu touches plus que n’importe quand. Même si je ne sais pas ce qu’est l’amour, je sais que je t’aime. Reste belle et forte là-haut. Sois l’assassin personnelle de ce Dieu imaginaire, ou tue le de tes propres mains. »

    Elle soupira un sourire, dernière expression de sa face.

    **

    « Tu me quittes ? »

    Il rassemblait ses affaires, rangeant par des gestes précis mais rapides les quelques objets et vêtements qu’il avait éparpillé chez Claire. Sa décision ne changerait pas de côté. Même la violette, pour qui il ressentait tout de même un peu de ces sentiments incontrôlables, n’y pourrait rien. Il était temps de commencer réellement sa vie, il était temps de faire quelque chose de véritable. L’apprentissage était loin d’être terminé, et il lui en fallait plus. Il lui fallait l’intégralité. Elio voulait commencer à être lui. Il se sentait terriblement mal à ce moment. Mordant ses joues pour ne pas montrer à la jeune femme ce qu’il était vraiment à ce moment, il se contenta de terminer ses paquets. Mais alors qu’il allait jeter son sac sur ses épaules et partir sans rien dire, elle se jeta sur lui et le rouquin reçut la baffe la plus magistrale de toute sa vie.

    « Oh, dis le moi au moins, merde, que tu te barres ! Dis la vérité pour une fois. Dis-le moi que t’as mal partout au lieu de me le faire deviner dans tes yeux. J’suis pas une grognasse moi, tu sais, le Clan Etoile on est pas que les médecins un peu niais qui soignent tout le monde pour la paix. Moi, j’te tue si tu me parles pas là. »

    Oui. Elle avait raison. Après tout, elle était le pilier sur lequel il s’accrochait depuis la mort d’Olivia. Parce que sa présence l’apaisait. Seulement, il ne pouvait pas lui rendre ce qu’elle lui donnait, et ne le désirait pas. Adorable. C’était au moins la seule personne qu’il pouvait qualifier d’amie sans grimacer. Il ouvrit alors ses bras et elle s’y logea doucement, sa colère redescendue.

    « Je pars au Clan Nuage. Je suis complètement perdu. J’ai juste envie de me plonger dans l’entraînement et d’oublier tout. C’est pas contre toi, adorable téméraire…Et puis, tu mérites pas qu’un sans-cœur squatte ton chez toi. »

    **

    Elio fit ses premiers pas au Clan Nuage.
    Se fit accepter tant bien que mal.
    Vit Keilana devenir la chef.
    L’adora.
    Tout en étant le second du Clan.

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Sheen Everfield
# Réincarnation

Sheen Everfield


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MessageSujet: Re: Elio Carolis__"Night will take you down" [U.C]   Elio Carolis__"Night will take you down" [U.C] I_icon_minitimeJeu 22 Avr - 1:31

Welcome ^___^

Alors, personnage très intéressant, fiche très agréable à lire,
aucun problème de contexte ou de cohèrence, visiblement - à moins que quelque chose
m'ait échappé, vu l'heure tardive, mais je ne pense pas, rien de gros en tous les cas.
Bref, je valide donc o/

Je déplace ta fiche, te met ta couleur, ton rang.
Bon jeu parmi nous !

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