Enfer Céleste
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# Qu'avec le Vent Céleste ricane l'Enfer ~
 
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 Ô douce inconscience [PV Drevy]

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Leowin Graham
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Leowin Graham


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MessageSujet: Ô douce inconscience [PV Drevy]   Ô douce inconscience [PV Drevy] I_icon_minitimeSam 12 Sep - 23:14

    L’odeur même de la caféine sembla régénérer Leowin, les vapeurs chassant la brume ensommeillée de son esprit. Le gobelet en plastique qu’il tenait dans sa main était chaud, tout comme la boisson que ce dernier contenait, et réchauffait ses doigts. La brise, légère mais fraîche, soufflait, emportant avec elle la vapeur chaude qui s’échappait du verre de fortune. Il ne faisait pas très chaud, en cette matinée-là. Le vent soufflait, certes doucement, mais restait mordant de fraîcheur. Les nuages gris s’étaient emparés de l’Enfer Céleste, apportant peut-être avec eux une quelconque pluie. Pour le moment, aucune goutte d’eau ne venait s’écraser au sol, mais il était certain que ce n’était pas ce qu’on pourrait appeler une belle journée. Pourtant, Leowin était sorti. De un parce que ce n’était certainement pas quelques nuages qui l’empêcheraient de sortir de chez lui, et de deux parce que de toutes façons, il ne faisait que très rarement la même chose que la plupart des autres.

    Il avait pris son temps, pour se réveiller et s’arracher à son lit, pour se dresser sur ses pieds nus et se lever. Chaque rituel du matin était mécanique chez le jeune homme. A chaque fois, il avait un mal fou à trouver la force de se lever, à chaque fois, il se cognait les orteils au moins une fois contre un quelconque objet de l’appartement, à chaque fois, il avait la même tête d’ensommeillé. Jusqu’à ce qu’il se laisse choir sur une chaise, qu’il s’empare de la bien-aimée thermos et qu’il se serve une ô combien vénérée tasse de café. Et là, après quelques gorgées avalées, tout allait tout de suite mieux. Ce matin-ci n’avait pas échappé à la règle, et après avoir baillé ostensiblement une bonne dizaine de fois, après avoir avalé l’inévitable première tasse de café de la journée et après être resté plusieurs minutes avachi sur un coude à rêvasser, Leowin s’était rendu compte qu’il n’avait rien à faire. Ou qu’il n’avait aucune idée de quoi faire aujourd’hui. Aucun travail de confié, aucun ennemi à aller tabasser, aucune personne à aller embêter. Une journée tranquille, donc. Qui s’annonçait bien trop tranquille, à vrai dire. Il n’allait tout de même pas rester cloîtré chez lui toute la journée, si ? Non. S’il restait ici, c’était sûr qu’il finirait par retourner sous sa couette et qu’il y resterait jusqu’à ce que le soleil se couche, ce qui ne servirait qu’à dérégler un sommeil déjà pourtant bien malmené par un trop plein de caféine quotidiennement ingurgité. Bref, pas très bonne idée. Donc, que restait-il à faire ? Sortir. Marcher. Et espérer trouver quelque chose d’intéressant à faire, à voir, en route, histoire de s’occuper et de combler une nouvelle journée.

    Le jeune homme avait donc fini par quitter le Sommet, habillé d’un pantalon sombre et d‘une chemise blanche, sur laquelle il avait passé une veste noire laissée nonchalamment ouverte, son épée et arme de prédilection de Foudre passée dans sa ceinture et pendant du côté gauche. Un gobelet en plastique dans la main, aussi, histoire d’avoir une tasse de café à boire en chemin. Ainsi Leowin se mit-il en route d’un bon pas, léger, éternellement nonchalant et tranquille, le long des premiers trottoirs du quartier nord qui lui venaient, apportant au passage et régulièrement le gobelet à ses lèvres. Le liquide chaud qui coulait à l’intérieur de sa gorge, contrastant avec la douce et fraîche morsure de la brise, le faisait frissonner. Il n’aurait su dire combien de temps il s’était écoulé exactement, depuis combien de temps il marchait, mais toujours est-il qu’il finit par se retrouver avec un gobelet vide dans la main. Le fixant stupidement des yeux deux ou trois secondes, Leowin eut un inutile haussement d’épaules, et avisant une corbeille en métal postée au bord du trottoir sur lequel il était planté, il froissa le gobelet en plastique et l’y jeta, d’un geste souple du poignet. Puis écartant d’une main une mèche de cheveux noirs qui balayait son visage à cause du vent, l’autre main enfoncée dans la poche de son pantalon, le jeune homme remarqua alors une échoppe, qui se dressait de l’autre côté de la rue quasiment vide, hors mis quelques passants, entre les immeubles qui encombraient le quartier. Il connaissait cet endroit, pour y être déjà allé. C’était un café lugubre du quartier nord, là où on ne se rendait pas tous les jours avec entrain, et qui avait la particularité d’avoir un barman et patron qui vendait quelques armes, en plus des boissons servies habituellement dans ce genre d’endroits. Certes, si l’on voulait siroter une tasse de café dans un calme relatif, mieux valait se rendre dans un pub plus attrayant, plus coté et plus banal que celui-ci; mais Leowin n’était pas vraiment du genre à prôner la tranquillité, justement.

    Le jeune homme traversa donc la rue, de son pas nonchalant, pour se diriger vers le dit café et en pousser la porte. Il faisait sombre, à l’intérieur, et l’atmosphère semblait plus tendue et sombre que décontractée et légère. Parfait. Le coin des lèvres étiré en un léger sourire, plus narquois qu’autre chose, Leo balaya la salle de taille modeste de son regard écarlate. Il n’y avait guère de clients, une demi-douzaine d’hommes tout au plus, disposés un peu partout dans la pièce, discutant, et au bar, en plus du patron, une jeune femme. Ce fut cette dernière qui retint véritablement l’attention de Leowin, du fait que même simplement de dos, il l’avait reconnue. Son sourire s’élargit. Et bien voilà, lui qui s’était rendu compte que cette journée allait être d’une banalité affligeante, voilà qu’il faisait la très intéressante et plaisante rencontre de l’Exécuteur. Katelyn Mstislav. Drev. La machine à tuer du clan Foudre, auquel il appartenait lui aussi. Un bijou mortel, fascinante dans sa manière de jouer la Faucheuse, de faire couler le sang, d‘ôter la vie. Terriblement intéressante. Voilà qui était parfait. Comme d’habitude, poussé par son instinct et ses envies subites, le jeune homme traversa la pièce, droit en direction de la jeune femme aux longs cheveux sombres. Se plaçant à côté d’elle, posant négligemment un coude sur la surface du bar -sans aucune considération pour le barman avec qui elle semblait causer quelques secondes plus tôt-, tourné vers elle, un doigt posé contre sa tempe, la tête légèrement inclinée, le sourire ravageur aux lèvres, dans une posture nonchalante et arrogante, Leowin ouvrit la bouche pour adresser quelques mots à l’Exécuteur d’une voix suave. Parce que comme d’habitude, il cherchait tout ce qui bougeait ou presque.

    - Drevy-chérie… Ravi de te voir.

    Quand je vous disais qu’il était suicidaire.
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Katelyn Drev Mstislav
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MessageSujet: Re: Ô douce inconscience [PV Drevy]   Ô douce inconscience [PV Drevy] I_icon_minitimeDim 13 Sep - 10:43

    Il était grand temps d’assurer son règne.

    C’est sur cette pensée pleine de promesse que s’éveilla l’Exécuteur, désormais reconnu par Chelsea Angel en tant que tel. Elle n’avait pas été en mesure de le tuer… Sa vengeance attendrait donc. Une idée qu’il lui était insupportablement doucereuse.
    Manger froid, elle l’avait fait durant toute sa captivité.
    La patience n’était certes pas son fort, mais il ne fallait pas négliger cette partie sombre et calculatrice de sa personnalité si versatile. La seule chose qui la maintenait encore sur le bord du ravin, celui là même qui démarquait la limite entre raison et folie, n’était que la susurrante promesse de milliers de morts. Elle pourrait semer la terreur à sa guise, tout en bénéficiant de la protection du Clan Foudre et par conséquent, ne se ferait pas éliminer stupidement par quelques assassins supérieurs bien entraînés. Elle avait carte blanche, le choix total de ses victimes, sauf exception. Elle pouvait aller et venir comme elle le souhaitait, terrifier, glacer d’horreur et tuer, du moment qu’elle ne décimait pas toute la population.
    Evidemment, Môssieur Attila ne pouvait pas régner sur un monde où tous ses sujets gisaient six pieds sous terre.
    De toute manière, si elle désirait un semblant de résistance, il suffisait de faire une descente dans le Sud. Non pas histoire de prendre le soleil, il faudrait pour cela que l’Enfer Céleste puisse être d’une taille plus imposante, non. Plutôt, histoire de donner à sa faux quelques têtes dures, du sang de guerrier. Des individus capables de se défendre, défendre un honneur quelconque sans périr dans la seconde qui suit. Des combats, elle n’attendait que cela.
    Pour sûr, quelques pourritures en ces lieux reculés devraient avoir la trempe nécessaire pour rendre un affrontement intéressant.
    Perspective ô combien excitante…

    « Ne t’en prends pas aux chefs, Drev. Tu ne fais pas le poids. », lui avait-on dit.
    Néanmoins, elle savait ce rêve à sa porté. Une fois qu’elle serait certaine de sa force, elle éliminerait celle du Clan Vent, un avertissement soigné pour insinuer le doute dans les esprits de chacun, pour que le chaos puisse pernicieusement prendre place, se glisser en chaque individu aussi présent qu’une promesse d’une mort, inexorable.
    Puis, viendrait le tour du Chef des Nuages, dont la célébrité ne serait qu’éphémère. Peuh, de toute façon, les chiens qui se pliaient à la volonté des Foudre, ces relents dépourvus de fierté pouvaient bien crever en premier. Quoi qu’elle placerait bien la jeune femme qui guérissait tout le monde avant. Histoire que les quelques réchappés de ses massacres ne puissent pas être soignés, qu’ils souffrent de leur lente agonie. Extermination des Etoile, donc.
    Ensuite ?
    Elle gardait le plus exquis pour la fin, évidemment. D’abord, Ragziel Howell, dont on n’avait de cesse de vanter les mérites. Un adversaire qui se révélerait certainement plein de surprise. Seulement, s’il comptait sur l’esprit tactique pour gagner, il aurait bien du mal : l’insolente petite Drev aurait bien vite raison de toute logique, chargeant de manière aussi imprévisible que désorganisé.
    Et le meilleur pour la fin…
    Chelsea Angel se trouvait en fin de liste, encore et toujours.
    La vengeance. Sa loi.
    Mstislav.
    Jamais Drev n’avait aussi bien porté son nom, ne l’avait autant honoré. Il soufflait doucement les aspirations de la jeune femme, lui rappelait sans cesse son seul objectif du moment, un murmure parmi la tempête de sa démence.

    Elle s’étira et, tel un chat, se glissa hors de son lit avec souplesse et nonchalance. En quelques pas, elle eut rejoint la baie vitrée, et elle contempla la ville en contre bas. Une chance que l’Exécuteur se trouve si près du sommet… Un emplacement privilégié lui revenait, génération après générations. Ce que la jeune femme trouvait haïssable.
    Cette place n’avait que pour but de lui rappeler inlassablement que le Chef du Clan et son second disposait du pouvoir, se tenaient au dessus d’elle dans la hiérarchie.
    Drev se passa une main dans ses cheveux de jais, encore emmêlés.
    Lointain était le jour où elle règnerait en maître sur ces lieux.

    De rage, elle fit volte face.
    Massacre. Massacre, massacre, massacre.
    Le mot tintinnabulait dans son esprit, tendre consolation face à sa faiblesse. Pourtant, faible, elle ne l’était pas, loin de là. Seulement, il en fallait plus pour pourvoir à ses ambitions. Un bref coup d’œil à sa faux gigantesque, posée au pied de son lit –ne sait-on jamais- puis elle se dirigea sous la douche afin de se défaire de son mal-être.
    Aujourd’hui serait une journée agaçante, elle le savait.
    Seulement, jamais elle aurait prévu la rencontre à venir, sinon, elle se serait bien gardée de parcourir le territoire du Nord à la légère.

    Mais voilà, lire à travers le temps et l’espace était un donc qu’elle ne possédait pas. Seul le destin guidait la folie à travers ce monde, qui amenait les victimes à la Faucheuse et qui restait responsable de biens des faits.
    En l’occurrence, il fallait croire que la victime en question ne comptait pas se faire trucider, quand bien même l’insolence marquait son attitude… L’inconscience semblait être, avant tout, un trait de caractère à apparenter aux tendances suicidaire, ne croyez-vous pas ?

    Leowin Graham.
    A vrai dire, Kate n’avait même pas prêté attention à lui lorsqu’il pénétra dans le café aux allures glauque, dans les quartiers les plus lugubres du Nord. Il fallait dire aussi qu’elle avait d’autres chats à fouetter. Sa faux posée contre le bar à ses côtés était légèrement abîmée, une rayure infime mais qui bafouait grandement l’orgueil démesurer du Fléau. Et, afin de ne pas avoir à se présenter devant Chesea, elle se trouvait obligée de mener l’enquête auprès de divers marchand d’arme pour savoir qui avait élaboré la sienne. Le travail d’un bon artisan coûtait cher, et elle s’en moquait. Une lame de bonne facture comme la sienne ne pouvait être confiée qu’à son créateur.
    Et oui, mine de rien, quelques principes demeurent en Kate, aussi surprenant cela puisse paraître.

    La réponse négative du barman l’avait rendu d’humeur des plus exécrables.
    Aucun doute là-dessus, un seul individu prenait le risque de lui présenter son arrogance, sa nonchalance, son sourire aguicheur.
    Sui-ci-dai-re.

    Sourcil haussé, œillade glaciale et méprisante, elle cracha, féline et grondante :

      « Tu veux crever ? »


    De toute façon, elle ne lui demandait pas vraiment son avis : qu’il le veuille ou non, si elle décidait de déchiqueter sa chair, de répandre sang et entrailles, elle le ferait. La demande de consentement n’était qu’une formalité qui rendait, selon elle, l’horreur de ses actes plus magnifique encore.
    D’une traite, elle fini son Irish Coffe, laissant le whisky lui brûler l’œsophage.
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Leowin Graham
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MessageSujet: Re: Ô douce inconscience [PV Drevy]   Ô douce inconscience [PV Drevy] I_icon_minitimeDim 13 Sep - 17:39

     « Tu veux crever ? »

    Quelle intéressante question.

    Douce et concise, prononcée sur un ton des plus amicaux et agréables, base même de la conversation anodine et chaleureuse. Non, vraiment, une question charmante, qui eut pour premier effet d’étirer encore un peu plus le sourire de Leowin, alors qu’il conservait le même air et la même posture. S’il désirait mourir ? C’était une question que l’on pouvait souvent se poser, et que lui-même se posait parfois, d’ailleurs. Non, parce que pour éprouver un malin et sordide plaisir à aller provoquer des personnes susceptibles de vous trancher la tête sur le coup, sans aucune forme de procès, il fallait vraiment avoir un petit côté suicidaire dans la personnalité. Que ce cher et adorable Leo devait avoir en lui, certainement. Le jeune homme fit donc mine de se pencher sur la question, un court instant, une expression pensive passant sur ses traits, fugace. Non, il ne voulait pas crever. Pas forcément. Il n’était pas idiot au point de se ruer tête baissée et volontairement sur la machine à tuer de son clan, celle qui à l’instar de la célèbre Faucheuse, tuait plus qu’elle ne respirait… Quoique. Si, en fin de compte, c’était un peu çà. Sauf qu’il n’était pas venu dans l’intention de passer l’arme à gauche; non plutôt juste histoire de venir provoquer, comme il aimait si bien le faire, à sa manière. Alors non, techniquement non, il ne voulait pas crever. Mais si cela devait arriver… Et bien cela arriverait, voilà tout. Il mourrait, et puis c’était tout. Pourquoi en faire toute une histoire ? Certes, s’il devait venir à passer de l’Autre Côté de la douce main de Drevy, cela ne se ferait certainement pas sans mal, mais bon. Il s’en doutait bien. M’enfin, passons.

    Appuyé toujours sur son coude, redressant juste légèrement la tête, l’index toujours posé contre sa tempe et sans se départir de son sourire, Leowin reprit la parole, pour répondre à son interlocutrice d’un ton tranquille, un brin ironique, comme s’il avait une conversation des plus anodines avec celle que l’on appelait l’Exécuteur.

    - Comme si mon avis importait, hein ?

    Il n’était pas idiot, juste complètement inconscient, le Leowin. Il savait très bien que la question posée par l’Exécuteur n’était que pure formalité, que si elle voulait le tuer, elle le ferait sans se soucier de son avis. C’était logique. Comme si une machine à tuer allait laisser le choix de vivre ou non à sa prochaine victime, hein ? Cela briserait la magnificence de l’exécution, du meurtre, de la mort, voyons. Bref, passant outre cela, Leo décolla son coude de la surface du bar, pour se détourner légèrement de la jeune femme et poser enfin ses yeux écarlates sur le barman, debout de l’autre côté. Avec un nouveau sourire à la Leowin, le jeune homme commanda sa troisième tasse de café de la journée, avec la nonchalance qui lui était propre. Alors que l’homme lui servait sa boisson, les doigts pianotant machinalement contre le bord du bar auquel il venait de s‘adosser, le regard vagabondant un instant sur la salle, Leowin attendit sagement et patiemment. Puis il s’empara de la tasse fumante, se délectant de l’odeur de la caféine qu’il chérissait tant, déposant dans le creux de la main du barman les quelques pièces qu’il demandait. Apportant le récipient à ses lèvres, avalant une gorgée brûlante, toujours adossé nonchalamment contre le bar, le jeune homme se tourna ensuite une nouvelle fois vers cette chère Drev, ce fascinant Exécuteur. Baissant le bras, et par la même occasion la tasse qu’il tenait, Leo esquissa un nouveau sourire, de ce genre arrogant et faussement mièvre qui agaçait, le visage tourné vers son interlocutrice. Une nouvelle fois, il reprit la parole, comme si tout ceci n’était qu’une banale conversation mondaine.

    - Alors, très chère ? De combien de personnes as-tu sonné le glas ces derniers jours, dis moi ? Non, à vrai dire, je m‘en fiche un peu de çà, passons outre. Dis-moi plutôt ce que tu fais là, en cette merveilleuse et paisible matinée ?

    Pardon ?
    Si Leowin le faisait exprès ? Mais non, c’était juste sa manière d’être, de se montrer aussi inconscient, voilà tout. Il ne fallait pas chercher plus loin.
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Katelyn Drev Mstislav
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MessageSujet: Re: Ô douce inconscience [PV Drevy]   Ô douce inconscience [PV Drevy] I_icon_minitimeLun 14 Sep - 18:14

    Haïssable.
    Chaque parcelle, chaque mouvement, chaque expression…. Tout en cet individu lui donnait la nausée. Elle le détestait, le méprisait, ne lui souhaitait qu’une seule chose : une lente et douloureuse agonie, la souffrance à l’état pur. Histoire de voir son visage se tordre, l’ironie disparaître de ses traits pour laisser place à ce que seul la terreur et le désespoir pouvait peindre. Une beauté bien supérieure à ce qu’il pouvait prétendre désormais, le répugnant Provocateur.
    Elle ne trouva même pas l’utilité de répondre. Bien entendu que non, son avis importait peu. Alors pourquoi diable ouvrait-il sa grande gueule ? A jouer avec le feu, on finit toujours par se brûler dit-on. En général, avec Drev, il suffit d’effleurer la flamme pour que le brasier haineux s’attise de lui-même. Elle se donna tout juste la peine de le toiser de ses prunelles d’acier, hautaine et méprisante, avant de faire signe au patron qu’elle souhaitait qu’on la resserve. Eh quoi ? Elle n’allait pas s’arrêter en si bon chemin juste pour un stupide petit Foudre, non ?
    Ah, oui, parce que, le hic, c’était qu’il lui était formellement interdit par sa Majesté Attila de mettre fin à la misère des Foudres. Il paraitrait que chaque individu, même les pires relents de la société nordique avaient quelques rôles à jouer en cette vaste machination que nous préparait le conquérant. Ben voyons. Il serait bien plus simple de tout éradiquer, purement et simplement. Il fallait toujours que quelques individus aux pouvoirs et à l’égo démesuré aient besoin de se faire remarquer, d’étaler leur puissance, aient une soudaine envie de jouer au Roi du Monde.
    Tsss. La voilà encore plus pressée de tuer son supérieur, désormais.

    Elle promena sa conscience dans l’ensemble de la pièce, qu’elle connaissait par cœur. Grâce à son entrainement, elle pouvait de son ouïe distinguer chaque souffle, déterminer les mouvements, deviner bien des détails. La capacité acquise, celle de pouvoir se battre à l’aveuglette présentait un défaut majeur : Kate maintenait un état d’esprit des plus alertes, son cerveau incapable de faire abstraction du moindre geste quotidien. Être constamment à l’affut du moindre signe suspect avait quelque chose de relativement stressant, me direz-vous. Et bien, je vous laisse pleinement imaginer quelles sont le genre de conséquences que pouvaient avoir cette attitude sur notre bien aimée Tigresse. Plus susceptible ? Moins patiente ? Fort probable.
    Glauque et tranquille, tel aurait dû être ce bar.
    C’était sans compter l’enquiquineur.
    Cela aurait été trop beau, trop reposant pour l’âme démentielle de notre Fléau. Oui, beaucoup trop beau… seulement, elle devrait le savoir, la seule beauté qui lui était accordée était le voluptueux écarlate s’écoulant sur la lame de sa compagne, accompagné par une symphonie de gémissements, hurlements et suppliques désespérées.
    Leowin Graham n’était pas de ceux qui songeaient à participer à ce genre de spectacles, encore moins à en être victime. Pourtant, cela démangeait Kate de mettre à exécution quelques uns de ses sombres plans. Leo devrait se sentir flatter d’être un gêneur au point qu’il fasse parti de sa tête de lise, n’est-ce pas ? Néanmoins, cela n’était pas de bon augure. Si jamais il poussait ses provocations trop loin, il pourrait bien y perdre quelques doigts, ou le bras qui ne lui servait pas à tenir son épée. Une oreille, peut-être ? Nombreuses étaient les parties du corps humain qui n’avaient pas vraiment d’utilité dans un combat. Priver un pion de certaines d’entre elles ne serait pas forcément passible de quelques peines, non ?
    Quelque chose dans le sourire carnassier que Drev adressa à son reflet dans le miroir du bar, derrière le patron, devrait alerter légèrement Leo. En espérant que son insolence ne le prive pas de toute prudence…

      « Ce que je fais de mes journées ne te regarde pas. Casse-toi, avant que je te fasse tâter de ma Faux. Il doit bien y avoir quelques bordels où peuvent traîner les clébards de ton espèce, non ? »


    Son ton sec n’avait n’était que le prologue de l’orageuse colère qui sommeillait encore en elle. Vous comprenez, elle ne faisait que se réveiller –à grandes gorgées d’Irish Coffe, et alors ?- et ne pouvait encore montrer pleinement se fureur. Heureusement pour son interlocuteur, il y avait quelque chose de paresseux dans son humeur, presque langoureux. D’autres matins se montraient moins propices à ce genre de rencontre. L’expression « se lever du pied gauche » prenait chez Katelyn une ampleur des plus terrifiantes. Imaginez quelques secondes son visage aux traits fatigués, ses cheveux en bataille, enfin, une jeune femme qui est encore dans le coltard quoi… Mais armée d’une Faux et particulièrement violente.
    Hein ? Oui, évidemment que je parle de notre cher Exécuteur.

    Puisque Leo ne semblait pas vouloir prendre la poudre d’escampette, elle ne pu s’empêcher d’ajouter à l’adresse du patron, d’un ton bas et sérieux, le grondement inquiétant d’une menace éminente :

      « Depuis quand les animaux sont-ils tolérés dans cet établissement ? Ne voyez vous pas que les clebs mendiants dérangent votre respectable clientèle ? Si vous tenez un tant soi peu à votre réputation, vous devriez embaucher quelques videurs. »


    Fallait-il que le pauvre homme prenne cela comme un véritable danger, ou bien la tigresse se contentait-elle de se servir de lui pour s’attaquer à son voisin de bar ? Plongé dans l’ignorance, l’individu se contenta de hausser les épaules. Il se consolait en se disant que, si la jeune femme était un véritable monstre, elle ne pouvait pas décemment s’en prendre aux membres de son propre Clan sans en subir les conséquences. Grosso modo, il misait tout sur le peu de sagesse qu’habitait encore Kate pour le sortir d’affaire.
    La bonne blague.

    D’un simple mouvement de sa main gantée, elle remit sa longue chevelure de jais en place, encore humide de sa douche prise plus tôt.
    Nouvelle gorgée d’Irish Coffee.
    Coup d’œil à ses côtés.
    Crétin, toujours présent.
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Leowin Graham
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Leowin Graham


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MessageSujet: Re: Ô douce inconscience [PV Drevy]   Ô douce inconscience [PV Drevy] I_icon_minitimeMer 16 Sep - 16:22

    Evidemment, toujours présent. Pourquoi s’en irait-il pour si peu ? Pourquoi jugerait-il bon de s’enfuir avant l’orage, que dis-je l’orage, la tempête ? C’était Leowin que Drev avait en face d’elle, ou plutôt à ses côtés, à cet instant, rappelons-le. Qu’il soit véritablement suicidaire, juste dérangé ou simplement crétin, peu importe; les faits restaient les faits. Aussi le jeune homme ne se leva-t-il pas pour partir pendant qu’il en était encore temps, pour retourner vaquer à ses occupations inexistantes, pour conserver sa vie à laquelle il ne semblait pas vraiment tenir. Non, il resta là, dans ce café, adossé contre le bar, sa tasse fumante à la main, écoutant d’une oreille attentive le persifflage de la jeune femme à la chevelure d’ébène.

    « Clébards de ton espèce », « les animaux », « clebs mendiants »… Le terrible Exécuteur se trouvait-il une véritable passion pour ces fidèles bêtes à quatre pattes, pour les citer autant de fois en quelques phrases ? Un instant, fugace, très court, Leowin tenta de s’imaginer Katelyn Mstislav, la sanglante et dangereuse Drev, agenouillée près d’un cabot à quatre pattes pour lui gratouiller la tête affectueusement. Comprenez bien que la vision ne dura qu’une poignée de nanosecondes. Parce qu’à moins d’étriper le chien en question quelques secondes après, cette situation était difficilement imaginable. Mais bon. C’était une manière comme une autre de s’occuper, pour ce dérangé de Leo, voilà tout. Il venait magistralement de se faire insulter et rabrouer, et tout ce qu’il trouvait à penser, c’était se demander si la jeune femme aimait les chiens. Pathétique, oui. Enfin, tout de même, le membre du clan de la Foudre avait enregistré les autres propos de sa collègue dans un coin de son cerveau déglingué. Oui, évidemment que cela ne le regardait pas, évidemment qu’il devrait se casser avant de faire l’imminente rencontre de la tristement célèbre Faux. Mais était-il du genre à être prudent, le Leowin ? A écouter ce que l’on lui disait ? Non, guère souvent à vrai dire, sauf lorsque cela concernait des missions que l’on pouvait lui confier. Oui, parce qu’aussi étrange que cela puisse paraître, Leowin savait écouter et obéir aux ordres, ainsi qu’honorer un travail qu’on lui confiait. Paradoxalement à son caractère de tête brûlée, qui l’empêchait d’obéir à Drev et de se casser proprement de là, au lieu de jouer le petits malins.

    Lorsque la jeune femme à la Faux eut fini avec son aimable recommandation adressée au pauvre barman, Leowin esquissa un sourire amusé, comme il le faisait si souvent. Un léger rire secoua ses épaules, plus un ricanement qu’autre chose, alors qu’il tournait la tête vers son interlocutrice et qu’il haussait un sourcil, toujours de cette manière narquoise et provocante qui le caractérisait généralement.

    - J‘espères que tu ne te comptes pas dans la « respectable clientèle », ma douce ?

    Là encore, pure provocation, une simple pique ou titillement purement Leowinien, ce genre de remarques ou de propos absurdes d’inconscience. S’il était seulement conscient qu’il s’adressait là à l’Exécuteur du clan de la Foudre, cette jeune femme qui pourrait le faire mourir lentement et douloureusement comme jamais, et ceci peu importe qu‘ils soient du même clan ? Evidemment. C’était même cela qui rendait plus vivifiant la chose, qui motivait davantage l’esprit décidément trop caféiné de l’énergumène aux cheveux sombres. Inconscient, oh oui il l’était. C’était ce qu’il cherchait, ce qu’il voulait être, ce qu’il aimait être. Il n’était pas masochiste, loin de là, mais il cherchait son mal, cela, c’était indéniable. Conservant encore un instant son petit sourire, Leo apporta une nouvelle fois la tasse qu’il tenait à ses lèvres, pour qu’une nouvelle gorgée brûlante et noire s’écoule dans sa gorge. Vaguement, il se demandait jusqu’où il pourrait pousser les limites dangereuses à approcher, ou s’il signerait plutôt son arrêt de mort dans ce fameux bar, ce jour-là. Intéressante question, à ses yeux. En tous les cas, il n’arrêterait pas de si tôt. Pas tout de suite, en tous les cas.

    Alors qu’il abaissait le verre, il pivota une nouvelle fois légèrement la tête, un nouveau sourire muant sur ses lèvres. Appuyant de nouveau un coude contre la surface du bar, plus de manière nonchalante qu’autre chose, il posa ses yeux écarlates sur le fameux Exécuteur. Sa voix, encore une fois, se fit suave, un brin narquoise dans le fond. Comment cela, il continuait de chercher ? Mais oui, il ne faisait que çà. C’était son dada.

    - Et puis, évite de trop me parler de la sorte… On pourrait croire que tu m’aimes bien.

    Bien sûr, parce que les insultes et le mépris étaient une forme d’affection, peut-être ? Mais oui, aux yeux de Leowin, tout à fait. Ou non, disons plutôt qu’il prenait plaisir à le faire remarquer, voilà tout, n’étant pas idiot au point de croire véritablement à ses propres dires. Il cherchait, il provoquait, voilà tout. Il n’y avait même pas à chercher plus loin.
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Katelyn Drev Mstislav
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MessageSujet: Re: Ô douce inconscience [PV Drevy]   Ô douce inconscience [PV Drevy] I_icon_minitimeSam 19 Sep - 14:40

    Que ce cher Leo soit rassuré : Drev ne cherchait jamais bien loin non plus.

    Evidemment, il fallait s’y attendre. La provocation lui connaissait aussi. Normal, puisqu’il était relativement amusant de provoquer une victime quelque peu farouche pour pimenter un combat un peu lent. Contempler la mort planer au dessus d’un visage dévasté par la rage du désespoir avait quelque chose de jouissif. Comme toutes les formes de souffrance, cela va de soit.
    Etonnant, n’est-ce pas, qu’une adepte de ces viles techniques ne puisse pas s’armer de patience. En fait, la provocation, elle y répondait purement et simplement, en un laps de temps plutôt réduit. Très réduit, même. Il va sans dire que les réactions de « Drevy-chérie » ne s’armaient pas seulement de quelques piques bien placées, d’insultantes remarques. Non, toutes les remarques qu’elle pouvait faire au sujet des chiens –qu’elle méprisait, bien entendu- n’étaient que quelques menaces grondantes d’un félin hérissé.
    Et après ces doux avertissements, emprunts de subtilité ?

    Les coups, évidemment.

    Les signes précurseurs furent nombreux, et pourtant, le sale clébard ne sembla pas s’en rendre compte, tant pis pour lui. Qu’on doute de sa respectabilité passait encore. « Ma douce », cela passait un peu moins bien, comme vous pouvez vous en douter. Déjà, notre délicieuse Kate serrait les poings et fronçait les sourcils de mécontentement. Excédée, elle se contenta de foudroyer du regard l’espèce de rat nonchalant qui se trainait sur le bar.
    Néanmoins, à cet instant précis, la Douce en question ne s’était pas encore décidée à frapper, mais s’apprêtait simplement à cracher sa bile au visage de notre Provocateur bien aimé. Tout aurait pu se finir ainsi, Drev, hautaine, se serait redressée suite à sa réplique et de sa démarche impérieuse aurait quitté la salle, sa Faux posée sur son épaule, sa chevelure d’ébène valsant au rythme de ses pas.

    Cela aurait pu, effectivement. Si ce cher Leowin -qui a tout pour nous distraire, nous lecteurs avisés-, n’avait pas prononcé le mot de trop.
    Elle ? Katelyn Drev Mstislav, aimer ? Ne serait-ce qu’apprécier, cela tiendrait du miracle, mais aimer, si ce n’est que « bien » quelqu’un ? Voilà quelque chose de toute à fait impossible. Et irritant. Or, les dures lois de la vie faisaient qu’une Drevy énervée ne faisait jamais grand cas de sa victime.

    Le raclement strident du métal sur le sol carrelé du bar vrilla les tympans de chacun.
    Une chape de silence s’abattit, la crainte, glaciale se propagea dans l’air, instantanément, légère messagère du danger. La main de Drev tremblait légèrement, ses sourcils froncés, ses lèvres tordues en un rictus courroucé témoignaient de son état. Elle valsait dangereusement sur le fil tendu entre raison et démence, contenait à peine cette autre part d’elle, tellement plus dévastatrice. Funambule émérite, elle était tout de même parvenue à se contenir. De justesse. La faux était passée à quelques centimètres de la base du pouce de Leo, tranchant la tasse de café qu’il tenait alors à sa base et s’était arrêtée à une poignée de millimètres de la gorge du jeune homme.
    Si elle n’avait pas terminé son geste, c’était uniquement pour ne pas finir enfermée au fond d’un cachot, dans les sous-sols dans gratte-ciel lambda. Le peu de conscience qu’elle conservait, donc, n’était effectif que parce qu’elle désirait la liberté autant que le massacre.
    Au moins, le café, lui, y était passé.

    Elle prit une grande inspiration et termina son Irish Coffe d’une traite, laissant le whisky et le café brouiller les pulsions de meurtre qui la prenait.
    Enfin, à voix basse mais distincte, pareil à un feulement, elle souffla :

      « Ma patience à des limites, Clébard. Si tu veux crever de ma main, signe une décharge à Chelsea et je t’arrange ton cas dans la seconde. Pigé ? »


    Sans attendre de réponse, elle émit un sifflement furieux qui accompagna le mouvement de sa lame alors qu’elle la ramenait à sa place d’origine à ses côtés, posée sur le coin du bar. Elle éprouvait à la fois une profonde frustration et une certaine fierté vis-à-vis de ses actes. Le fait qu’elle ait pu se contenir la rendait en quelque sorte victorieuse face à la folie, d’où son inconsciente et désagréable satisfaction. Néanmoins, ne pas avoir eu l’occasion de répandre le sang, le simple fait d’avoir frôlé l’effusion d’hémoglobine l’emplissait d’un profond dégoût. Le mécontentement était bien entendu conséquent. Imaginez donc ! Elle aurait pu se débarrasser définitivement d’un boulet de première : le type poids dont on ne parvient pas à se délester tant que son esprit pot de colle et entêté vous poursuit.

    Que Leo se sente flatté, Drev ne risquait pas de l’oublier.

    Un instant, elle hésita entre quitter le bâtiment dédaigneusement, ou bien rester pour boire un autre Irish Coffe. Après quelques minutes de réflexion, elle décida de se faire servir un nouveau verre. Non pas qu’elle soit masochiste, voyons, nous savons tous que les tendances sadiques de cette chère Katelyn dominaient l’ensemble de sa personnalité pointue. Non, seulement, certains pourraient voir sa réaction comme une fuite, une lamentable et méprisable fuite. Or, son orgueil ne tolérerait pas de telles impressions, qu’elles fussent fondées ou non. Son égo, blessé ne pouvait, de toute façon, que créé plus de dégâts.
    Puis, si Sieur Graham continuait son petit numéro, il finirait bien par perdre un membre ou deux. Il se démerderait bien pour manier une épée à une main. Puis, à la limite, elle pourrait aussi le priver d’une oreille. Toujours amusant à découper le cartilage. Son regard s’anima d’un éclat mauvais, sournois et fugace, lorsqu’elle songea à l’éventualité de le priver de descendance. Ce serait là une bien exquise vengeance, n’est-ce pas ?
    Quoi qu’il soit peu probable que Leowin soit du même avis, allez savoir pourquoi.

    Elle reprit une pose droite et fière accoudée au bar, passant une main irritée dans sa chevelure avant de saisir son nouveau verre.
    Rira bien qui rira le dernier.
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Leowin Graham
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MessageSujet: Re: Ô douce inconscience [PV Drevy]   Ô douce inconscience [PV Drevy] I_icon_minitimeVen 25 Sep - 17:04

    Leowin n’était pas idiot. Du coin de l’œil, il avait bien vu les signes précurseurs de la réaction typique que Drev allait alors avoir : le raidissement, le froncement de sourcil et le regard meurtrier, tout cela était assez explicite en soit. Mais il n’en avait cure. Il avait donc délibérément ignoré tous ces avertissements corporels subtils, pour se contenter de lâcher un nouveau commentaire purement Leowinien, et ceci à ses risques et périls.

    La réaction de la douce Drevy ne se fit pas attendre. Le raclement du métal, d’abord, s’éleva brutalement pour vriller les tympans de chaque personne présente dans le bar. Le jeune homme aux yeux écarlates prit d’ailleurs le temps de grimacer légèrement, n’appréciant guère cette agression du son dans ses douces oreilles. Mais il s’avéra bien vite que ce raclement serait bien le dernier de ses soucis, en vue de la Faux qui fondit sur lui, aussi vite que la Mort s’abattait sur le monde. C’est simple : même si Leo l’aurait voulu, il n’aurait pas eu le temps de réagir, cela, c’était clair. C’était un éclair, un acte subtil tout en finesse et rapidité. Le jeune homme posa donc tout d’abord un œil admiratif sur la lame immobilisée à quelques millimètres seulement de sa gorge, et qui avait bien failli se voir trancher d’un coup funeste et efficace. Oui, il avait bien conscience qu’il venait d’échapper de justesse à la mort, par on ne savait quel miracle, mais il n’empêche que cela ne changerait en rien sa manière de penser ou d’être. Il fixa donc d’un air tranquille et stupidement intrigué la lame argentée, louchant un instant dessus, sans aucun commentaire, se retenant à grand peine de lancer un sifflement admiratif et certainement déplacé dans ce genre de situation. Il avait bien envie de lancer à sa dangereuse vis-à-vis une phrase du genre « Et voilà, c’est malin, maintenant ils savent tous que tu es folle de moi », mais il commençait vaguement à se demander si ce ne serait pas trop pour l’impulsive Drevy. Etrangement, -sans qu’il ne comprenne pourquoi bien entendu-, la jeune femme ne semblait pas apprécier ce genre de remarques de sa part. Oui, étrange, n’est-ce pas ? Il y en avait décidément beaucoup en ville, de ce genre de personnes qui ne supportaient pas la moindre remarque affective -ou complètement stupide- de la part d’autrui, surtout dans le clan de la Foudre. Là encore, très étrange. Bah. C’étaient bien ces personnes-ci qui étaient le plus intéressantes à chercher, après tout. Pour ce dérangé de Leo en tous cas.

    Mais passons. Le jeune homme venait donc de voir la mort l’épargner de justesse et se tâtait pour savoir si cela valait vraiment le coup de lancer maintenant une remarque dont il avait le secret -il tenait à tous ses membres, quand même-, lorsqu’il remarqua enfin que sa tasse de café n’avait pas eu la chance dont il avait lui-même bénéficié. Et là, il oublia complètement tout le reste, pour se concentrer sur la tasse de café, ou plutôt sur ce qu’il en restait, et qu’il tenait encore. Pourquoi sa tasse, qui n’avait absolument rien fait soit dit en passant, avait morflé dans l’emportement injustifié -hum hum- de Drevy-chérie, hein ? Oui, évidemment, il était totalement stupide, et même carrément ingrat, de se lamenter du sort d’une tasse de café alors que l’on venait soi-même d’échapper à une mort certaine. Mais au risque de me répéter, c’était bien de Leowin Graham dont il s’agissait. Aussi, lorsqu’il posa les yeux sur ce qu’il restait de sa tasse, il eut un froncement de sourcils et un masque d’irritation se dessina sur son visage. Il restait un fond de caféine dans le récipient amputé, mais tout de même. Aucune considération cette fille, vraiment. Est-ce qu’il s’attaquait à son Irish Coffe, lui ? Bien entendu, Leo aurait du se douter que si sa chère Drevy n’avait aucune considération pour autrui, elle ne risquait pas d’en avoir pour une simple tasse, mais bon. Laissons-le divaguer un moment, va. Redressant enfin la tête, aux doux mots de l’Exécuteur, le jeune homme se laissa aller à une légère moue contrariée. Savoir que sa tasse avait pris l’irritait quelque peu, décidément, cet idiot. Il posa d’ailleurs ce qu’il restait de cette dernière délicatement sur la surface du bar, lorsque Drev eut écarté sa Faux, en faisant attention à ne rien se renverser dessus; et prit la parole à cet instant, sans même poser les yeux sur son interlocutrice, sur un ton légèrement dédaigneux.

    - Merci pour cette généreuse proposition, je retiendrais.

    C’est çà, il allait se traîner devant Chelsea avec un grand sourire niais pour exiger de se faire tuer par Drevy… Oh, après tout. Pourquoi pas, hein ? Déjà, l’esprit décidément trop caféiné de Leo divaguait de nouveau, et il se prit à se demander quelle serait la réaction du Grand Chef s’il le faisait vraiment. Ce dernier ne prendrait certainement même pas la peine de signer une décharge, va, il enverrait certainement l’élément perturbateur directement chez la Mort. Cette idée fit sourire l‘intéressé, mais légèrement et furtivement. Comment cela, il aimait décidément se frotter à plus fort que lui ? Mais non, voyons…

    Abandonnant sa tasse de café à son sort, Leo se tourna ensuite une nouvelle fois vers celle qui allait très certainement finir par le tuer pour de bon. Retrouvant bien vite ses manières Leowiniennes, il posa de nouveau un coude sur la surface du bar et ficha ses yeux écarlates dans ceux de sa vis-à-vis. Il ne sourit pas cette fois, se contentant d’afficher un air pensif qui ne lui allait pas si mal. Il ne garda le silence qu’une poignée de secondes, comme s’il prenait le temps d’organiser ses idées, puis ouvrit la bouche pour reprendre la parole, indifférent à l’atmosphère tendue et craintive qui s’était abattue sur la salle. L’air de s’intéresser vraiment à ce qu’il disait, de s’interroger sérieusement, comme si la Faux n’était jamais venue les interrompre.

    - Dis-moi, tu réagis toujours avec cette exquise violence ou c‘est juste parce que c‘est moi ? Je m‘interroge. Car si tu décapites toute personne innocente qui vient juste te toucher un mot, j‘imagine qu‘il ne doit plus en exister beaucoup qui osent s‘approcher de toi…

    Ce qui était bien dommage, à son humble avis. Après tout, Drevy était adorable. Non ? Mais si, bien sûr que si.
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MessageSujet: Re: Ô douce inconscience [PV Drevy]   Ô douce inconscience [PV Drevy] I_icon_minitimeDim 27 Sep - 14:08

    Le tuer.

    Quelle sensation grisante serait-ce ? Sentir l’hémoglobine poisseuse glisser sur sa lame, sur le manche de sa compagne pour ensuite caresser ses doigts. Quelques gouttes écarlates auraient éclaboussé ses vêtements noirs, sa peau divinement pâle. Le soulagement se serait répandu dans chacun de ses membres, le soulagement se lirait sur ses traits devenus sereins. Mieux encore, le tremblement qui avait gagné son corps aurait progressivement disparut, la jouissance laisserait place à quelque doux repos.
    Voilà ce dont elle s’était privé.
    A la place, encore et toujours ce même clébard pot de colle qui se cherchait de la compagnie. Il faudrait peut être quelle parvienne à lui enfoncer dans son crâne de piaf qu’elle n’était pas de la même espèce que lui : ni une chienne, ni un quelconque animal galeux qui pourrait supporter sa présence. Non, non, il fallait qu’il comprenne que s’il avait eu la vie sauve, ce n’était que parce qu’elle n’avait pas eu le choix. Qu’elle était l’Exécuteur de son clan. Qu’elle avait le pouvoir, la délectable décision, ce droit de vie ou de mort sur chacune de ses victimes. Enfin, en fait, il s’agissait plutôt de droit de torture ou de non souffrance…

    Oh, oui. Elle n’attendait que ça, qu’il mette en action sa « généreuse proposition ». Qu’il fasse signer cette putain de décharge et elle pourrait enfin lui faire payer son insolence, le faire supplier, s’excuser, lui montrer sa pleine domination et quelles étaient les cruelles instances de la souffrance absolue. Enfin effacer ce stupide sourire de son visage et, le faire taire. Surtout le faire taire et éradiquer de la surface de l’Enfer Céleste ces stupides remarques comme celle qui venait de lancer, à l’instant même ou Katelyn revenait doucement de ses visions de massacre.
    Comment diable pourrait-elle l’épargner ?
    Qui ne désirerait pas lui couper la langue dans l’instant ? Le priver de parole, le faire taire à jamais ? Laisser son corps sans vie, là, gisant dans une ruelle sans personne pour le pleurer, pour se souvenir de lui ? Tout ce que pourraient dire les gens serait : « Un emmerdeur de moins » et ne saurait s’il fallait se réjouir ou bien plaindre sa mort subite.

    Il posait des questions d’une inutilité effarante. Personne n’approchait Drev, personne ne provoquait l’Exécuteur impunément, cela allait de soi. Par ailleurs, cette dernière s’en portait bien mieux. Que ce soit ceux qui se dressent devant elle, ou bien les boulets qui lui trainaient aux pattes, elle s’en débarrassait purement et simplement. Même pas besoin de souiller sa magnifique Faux pour cela, un simple coup bien placé suffisait souvent. Qu’il était délicieux de contempler quelque malheureux impudents mourir, la trachée broyée par sa poigne de fer ? Leurs visages s’empourprer, leurs yeux se révulser ?
    Katelyn serra les poings, songeant que le simple fait de le frapper –un bon coup dans le plexus ou à l’entrejambe aurait peut être eu comme bel intérêt de le faire taire, qui sait ?- le conforterait dans ses idées débiles, saugrenues au possible. Elle se para donc de son masque glacial et persiffla acerbe :

      « Et pourquoi n’irais-tu pas voir si la pourriture qui gît trois rues plus loin ? Les plus belles obscénités sortent toujours de la bouche des morts. »


    Car bien sûr, l’individu en question ne pourrait pas répondre à toutes les questions que lui poserait ce cher Leo. Seul son état pouvait exprimer la souffrance, le paroxysme de la violence que pouvait atteindre la dangereuse et féline damoiselle.
    L’homme en question, elle avait pu le tuer sans autre forme de procédure : l’imbécile l’avait abordé pour lui vendre quelques armes passées clandestinement outre les taxes imposées par Chelsea Angel. Kate n’avait même pas vu l’utilité de dégainer sa faux. Pauvre lame, elle méritait du sang bien plus pur, plus réputé, pour étancher sa soif. Ce n’était pas quelques relents moisissant dans les bas fonds qui pourraient la contenter. Elle s’était contenté de lui briser les articulations une à une avant de lui rompre les vertèbres. Histoire qu’il prenne le temps de hurler, tout de même.
    Mais s’il y avait une chose que Drev savait, c’était que de toutes les pourritures elle était la pire. Elle empestait la mort, elle tuait sans vergogne, elle se complaisait dans sa sinistre profession. Idolâtrant la Grande Faucheuse, sa seule croyance, sa seule religion, elle servait du mieux qu’elle pouvait son ordre, la parant d’horreur et autre fioritures qui témoignaient de son grain de folie.

    Elle prit une profonde inspiration.
    Jouer. Elle pouvait jouer elle aussi. Avant de tuer… Avant de torturer, comme un chat avec sa misérable proie. En attendant qu’il signe cette stupide décharge –il le ferait, n’est-ce pas ?- elle pouvait bien s’amuser…
    Vous l’aurez compris, amis lecteurs, notre belle sombre à nouveau dans une sinistre démence. Et celui qui en paiera les conséquences, c’est celui qui les aura lui-même provoquées. Soudain langoureuse, elle pivota, sans se défaire pourtant de son mépris. Elle s’approcha, menaçante et tentatrices de son vis-à-vis, jusqu’à ce que leurs villages ne soient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre, puis elle susurra, venimeuse :

      « Il n’y a que les charognards pour fricoter avec la mort… Le savais-tu ? Je n’apprécie pas tellement ces chacals et hyènes qui enlaidissent mon art. Tu gênes, l’cabot. Tu saisis ? Tu n’es qu’une nuisance qui ne trouvera jamais sa place en ce monde, un éternel lèche-bottes qui ne trouvera qu’une chose à provoquer celui qui laisse les cadavres derrière lui : la mort. Après, si tu es si démuni que ça, je te laisserai faire les poches de mes victimes, du moment que je ne te vois plus. Maintenant, profite donc de ma générosité passagère et ne recroise plus jamais ma route. »


    Suite à sa longue tirade, elle le fixa d’un œil mauvais, tout en se découvrant relativement satisfaite de sa manière d’agir. Quelle mauvaise fille, n’est-ce pas ?
    Elle ramena d’un geste sa chevelure d’ébène dans son dos, se saisit de sa gigantesque faux pour la charger sur son épaule comme s’il s’agissait un pas moindre et, d’une démarche assurée, quitta le bar de son pas impérieux.

    Pas un mot de plus, pas un regard.
    Adieu, l’clébard.
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Leowin Graham
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MessageSujet: Re: Ô douce inconscience [PV Drevy]   Ô douce inconscience [PV Drevy] I_icon_minitimeDim 27 Sep - 16:57

    Leo, qui s’était presque attendu à se voir prendre un coup fatal à force de chercher, fut quelque peu étonné de voir qu’il n’y eut rien de tel. Ainsi donc, même une personne comme ce fameux Exécuteur pouvait conserver son calme ? Non, peut-être pas. Comme elle le disait elle-même, elle avait bien tué un pauvre type avant de venir ici, sa seule faute étant certainement d’avoir eu la mauvaise idée de s’approcher d’elle. Drev devait se contenir à grand peine de lui trancher la tête, Leo en était persuadé. Elle devait mourir d’envie de le voir crever de ses mains, de voir le sang jaillir, de le voir brisé, lui et son énervante existence, de le tabasser pour qu’il ne puisse plus jamais ouvrir sa jolie petite gueule. Oh oui, ce genre de pensées ne seraient pas étonnantes. C’était bien l’Exécuteur du clan de la Foudre que le jeune homme avait en face de lui, après tout. Une machine à tuer, une machine à massacrer, messagère élégante et fascinante de la Faucheuse, pas un vulgaire tueur impulsif de bas étages. Terriblement, indéniablement et irrévocablement plus intéressante à chercher. N’est-il pas ?

    Leo ne s’était même pas donné la peine de réagir aux premières paroles de la douce et dangereuse Drevy-jolie. Il eut juste une vague pensée pour le pauvre inconscient dont le corps gisait maintenant trois rues plus loin de là. Pauvre mec, va. Enfin, Leo n’allait pas non plus s’attarder bien longtemps sur cet homme mort qu’il ne connaissait même pas et dont il n’avait cure, à vrai dire. C’était juste pour le principe, voyez-vous. Et puis, la jeune femme aux cheveux d’ébène se mettait en mouvement, alors mieux valait revenir à l’instant présent, histoire de voir si elle allait lui briser la nuque ou juste lui assener un coup violent et bien placé. Mais rien de cela, à vrai dire, cette fois-ci. Drev se contenta de s’approcher de Leowin, à la fois menaçante et sensuelle, serpent mortel et tentateur, pour que leurs deux visages ne soient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Il était amusant de constater à tel point les personnes qui donnaient la mort pouvaient être si belles. Cette douce odeur, cette enivrante effluve, était-ce celle de la Mort ? Si c’était le cas, cette dernière était décidément bien tentatrice. Fricoter avec la Mort… Et bien s’il n’y avait que les charognards pour le faire, Leo serait ravi de confirmer qu’il en était un. Après tout, si des personnes aimaient tuer, si ôter la vie à autrui était leur contentement et leur satisfaction, pourquoi n’y en aurait-il pas d’autres que cette Mort fascinerait ? Qui trouveraient leur propre satisfaction en provocant et cherchant, à leur façon, ces fascinants Porteurs de Mort ? Il fallait bien de tout pour faire un monde, après tout.

    Aussi, face à la tirade et le joli visage de sa vis-à-vis, Leo se contenta-t-il d’esquisser un nouveau et léger sourire en coin. Il était une nuisance qui ne trouverait jamais sa place en ce monde, hein ? Soit. Il en avait rien à foutre, à vrai dire. Tout le monde ici naissait et crevait de la même façon, et se dire que chacun avait une place sur cette foutue planète n’était qu’idéologie. Pour lui, en tous cas. Lèche-bottes ? Mais pourquoi s’entêtait-elle à le voir comme un vulgaire chien à la botte des autres, cette douce Drevy, enfin ? Voilà qui était davantage frustrant que le reste. Peut-être qu’il ne tuait pas le premier passant à tous les coins de rues et peut-être qu’il obéissait effectivement généralement à la hiérarchie, mais en quoi cela lui enlevait-il sa liberté ? Après tout, libre il l’était. Il s’obstinait bien à chercher et à provoquer les personnes que l’on ne cherchait et que l’on ne provoquait pas, et ceci peu importe les menaces et conseils des autres, non ? Certes. Aussi suicidaire soit cette entreprise, elle était tout de même la sienne, et décidée par lui. Et cela lui convenait.

    Après une dernière œillade mauvaise, Drev se redressa, se saisit de sa Faux et tourna les talons. Quel dommage. Si elle partait, où était l’intérêt de rester dans ce bar minable ? Il avait eu sa dose de café de l’heure, et non pas sa dose d’actions suicidaires. Ce n’était pas du jeu, enfin, de s’en aller en si bon train… Le jeune homme aux yeux écarlates eut donc l’intention première de suivre la jeune femme. Il s’était déjà levé, d’ailleurs. Mais la main ferme du barman, qui s’enroula autour de son avant-bras droit, l’empêcha d’esquisser le moindre pas en avant. Mais qu’est-ce qu’il lui voulait, ce type ? Leo se retourna, haussant un sourcil, à la fois surpris et irrité, face à l‘homme derrière le comptoir.

    - Quoi ?
    - Vous ne comptez pas vous en aller sans payer, j’espère ?
    - Ah oui, c’est vrai…
    - Et il y a la consommation de la demoiselle à régler, aussi.
    - Hein ?

    Ah, l’adorable garce ! Elle était partie sans payer. Et donc forcément, cet idiot de barman ne voulant rien entendre, Leowin se retrouva à régler l’addition de l’Irish Coffe et de sa tasse de café amputée de moitié. Ce qui lui donna matière à grommeler dans sa barbe, lorsqu’il poussa les portes du modeste établissement, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon d’un air frustré. Il n’était pas particulièrement avare, le jeune homme, mais ni particulièrement généreux. Et en plus, bien entendu, Drevy avait disparu. Zut alors. Et bien, qu’à cela ne tienne. Que lui avait-elle dit, déjà ? Ah oui, qu’il n’avait intérêt à ne plus jamais recroiser sa route…

    Nouveau sourire en coin.
    C’est ce que nous verrons.
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