Enfer Céleste
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# Qu'avec le Vent Céleste ricane l'Enfer ~
 
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 Quand l'éclair orangé se trouve être un homme. {PV Elio ~}

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Isidore A. Warrens
# Chef du Clan Vent

Isidore A. Warrens


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MessageSujet: Quand l'éclair orangé se trouve être un homme. {PV Elio ~}   Quand l'éclair orangé se trouve être un homme. {PV Elio ~} I_icon_minitimeMar 13 Avr - 17:48

I.& E.
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    …..Isidore glissa une cigarette entre ses lèvres fines, porta le briquet qui ne la quittait jamais à la bonne hauteur, et quelques secondes plus tard, elle expirait déjà une bouffée de fumée âcre, avec cet air machinal de l’habitué. Elle glissa une main dans la poche de son jeans pour y ranger le briquet mauve, écarta la clope de ses lèvres avec sa main libre, expira encore, la remit en place, passa une main dans sa longue tignasse qui cascadait dans son dos d’un geste las, soupira et se remit en marche. Elle s’éloigna du stand auquel elle venait de s’arrêter pour faire l’acquisition d’un nouveau paquet de clopes, de sa démarche assurée, se mouvant dans la foule en se glissant là et là pour ne pas se faire bousculer. Encore une fois, le marché qui se tenait dans le quartier du centre avait attiré du monde, en cette journée venteuse et grisâtre. Tout en marchant, sa clope au bec, Isidore promenait son regard inquisiteur sur les passants. Sur toutes les personnes qui se pressaient devant les kiosques en plein air, sur tous les mômes qui couraient pieds nus en bousculant les gens, sur tous les attroupements de femmes qui jacassaient, sur tous les hommes qui observaient le ciel en plissant les yeux, se demandant probablement si la pluie allait finir par tomber ou non. Oui, elle les observait, et en même temps, elle essayait de deviner l’appartenance à tel ou tel clan de chacun. Cet homme à la taille imposante, avec l’épée glissée dans le dos, ne pouvait décemment être qu’un membre du clan Foudre. La bosse au niveau de la ceinture de cette jeune femme svelte supposait la présence d’un flingue, donc très certainement une Tempête. L’agilité évidente de cet adolescent qui se déplaçait sans se faire effleurer par quiconque était une caractéristique du clan Nuage. On trouvait de tout, dans le quartier du Centre, au marché, car c’était là que chacun devait venir pour effectuer ses achats. D’où la certaine tension perceptible dans l’air.

    …..Isidore n’était pas présente aujourd’hui en tant que chef du clan Vent. Ou tout du moins, sa descente au marché n’avait absolument rien d’officiel. Non, la jeune femme avait en vérité réussi à faire faux bond à son second, en début d’après-midi, et elle en avait profité pour se balader dans le quartier, relativement satisfaite de son coup. Fumant cigarette sur cigarette comme à son habitude, elle avait erré une bonne heure dans les rues sans croiser de connaissance particulière, se contentant de saluer les personnes qui la reconnaissaient en tant que chef, déambulant sans but précis. Elle s’était arrêtée dans un café, pour boire un verre d’alcool frais et se reposer, mais ce fut à cet instant qu’elle se rendit compte que le paquet de clopes qu’elle avait en poche était désespérément vide. Alors bien évidemment, la jeune femme aux allures de garçon manqué mais à la féminité néanmoins incontestable avait quitté son verre d’alcool pour se rendre jusqu’à la grande place qui se dressait au centre même du quartier, là où les commerces se trouvaient et là où elle pourrait se réapprovisionner. Voilà qui expliquait donc sa présence dans cette foule, en ce milieu d’après-midi. Elle n’y resta guère longtemps, cependant. Une fois le nouveau paquet de cigarettes de secours acheté, la demoiselle eut tôt fait de tourner les talons pour s’éloigner de la place publique, peu désireuse de s’attarder. Elle n’avait aucun achat à effectuer, et elle comptait bien profiter du fait d’avoir échappé aux griffes démoniaques de son second pour flâner sans responsabilité, comme il se devait. Fainéante ? Peut-être bien. En tous les cas, elle adorait jouer l’être.

    …..L’écho de ses hauts talons résonnait contre les murs de la ruelle qu’elle venait d’emprunter, décidant de s’éloigner de la place publique du marché. La foule se concentrait surtout dans les commerces, on retrouvait davantage de liberté de mouvements une fois que l’on s’était éloigné. Isidore ne fit pas attention aux passants qu’elle croisa, levant plutôt le nez vers le ciel et plissant les yeux face aux nuages sombres qui plombaient ce dernier. Pleuvra, pleuvra pas ? Bonne question. Elle soupira encore d’un air blasé, baissant le menton, passa une main dans sa nuque d’un geste nonchalant, tira sur le bas de sa chemise d’homme noire, continua sa route. Elle tourna à l’angle d’une rue, baissa un instant la tête pour jeter le mégot de sa cigarette sur les pavés et l’écraser du talon haut de sa chaussure gauche, glissa ses mains dans les poches de son pantalon et continua sa route en relevant la tête. Ce fut là que ses yeux maquillés furent agressés par un éclair orange, une couleur trop vive qui contrastait énormément avec la grisaille ambiante. Elle s’arrêta sur le coup, la jeune femme. Des cheveux. Cette couleur tapageuse qui venait de l’aveugler alors qu’elle n’avait rien demandé était une couleur de cheveux. God. Isidore plissa les yeux une seconde, considéra la silhouette masculine qui se dressait à quelques pas, eut le déclic. Sa voix s’éleva alors, tranquillement, détachée.

    - Second du clan Nuage.

    …..Elio Carolis. Une haute silhouette, une agilité certaine, un œil unique d’un vert proprement incroyable qui détonait énormément avec la couleur de cheveux d’un roux tapageur. Cela ne pouvait en effet n’être que lui, second du clan des assassins et ancien membre du clan Vent. Un sourire se dessina sur les lèvres d’Isidore, un de ces sourires légèrement narquois ou gentiment provoquant qui lui était propre. Amusement, titillement, provocation, insouciance.

    - Laisse-moi deviner… Une envie pressante d’acheter quelque chose pour arranger le désastre de cette couleur de cheveux ?

    …..Comment ? Oh mais non, rassurez-vous, quoiqu’elle puisse dire, la demoiselle n’était pas à cheval sur les apparences, loin de là. Et si le roux de la chevelure du membre du clan Nuage était criard, cela n’en restait pas moins une couleur agréable à l’œil. C’était juste une manière à la Isidore Adélaïde Warrens de dire bonjour, voilà tout. What else ? Après tout, elle avait sa manière bien à elle d‘appréhender autrui. Qu'à cela ne plaise ou ne déplaise.
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Elio Carolis
# Second du Clan Nuage

Elio Carolis


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MessageSujet: Re: Quand l'éclair orangé se trouve être un homme. {PV Elio ~}   Quand l'éclair orangé se trouve être un homme. {PV Elio ~} I_icon_minitimeVen 23 Avr - 19:25

    « Stan t’as des papiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiers ♥️ »

    Mais quelle voix horrible. Enfin, il fallait nuancer, elle n’était pas horrible, elle était juste trop aigue, trop enjouée, et trop proche des oreilles endormies d’Elio. Il n’y avait pas que ses oreilles d’endormies d’ailleurs. Malheureusement, il y avait une force supérieure là-haut qui le pointait à ce moment du doigt avec un grand rire machiavélique. L’assassin n’avait pas le droit de dormir plus que la maigre paire d’heure qu’on lui avait laissé. Tout ça pour du papiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiier. Il se redressa sur le canapé où il s’était allongé, enfin affalé, et frotta son unique œil d’opérationnel tout en arrangeant le cache de l’autre. Ebouriffant d’un coup de main sa tignasse, comme si elle en avait besoin, il se leva et se dirigea à la porte de la pièce où il prenait du repos. A peine sa main eut-elle déloqué le verrou qu’une rafale blonde s’engouffra dans la pièce, presque par peur que le rouquin la lui referme au nez. Malheureusement, il était dans les appartements réservés aux fonctions administratives du second du clan, et renvoyer le travail pourrait avoir des conséquences désastreuses. La jeune femme, avec un entrain certain, s’était dirigée jusqu’au bureau où elle avait déposé une masse de feuille qui tira un froncement de sourcils au Second. Et les arbres alors ? On ne pensait jamais aux arbres quand on était à cette altitude. Ohla. Il était perdu. Un bâillement magistral décrocha ses mâchoires alors qu’il se glissait jusqu’à Shayla, jeune membre qui lui apportait son boulot parfois pour il ne savait quelle raison. Il se rendit alors compte qu’elle était très nerveuse et qu’elle fixait son torse. Il baissa alors la tête pour voir qu’il avait eu la présence d’esprit de déboutonner sa chemise avant de dormir et que ses vêtements étaient tout débraillés. Avec un petit sourire, il entreprit de remettre de l’ordre à tout cela et tapota sur la tête de la blondinette.

    « Désolé, complètement crevé. Merci Shayla, j’espère que m’apporter ce tas de feuilles ne t’as pas empêché de faire ton jogging matinal. »

    La jeune femme forma un très joli O avec sa bouche et sortit de la pièce comme elle y était rentrée. Elio sourit de nouveau en verrouillant la porte et alla s’asseoir en face de toutes ces demandes voir pire, requêtes, ou autres informations barbantes pour lesquelles il fallait une réponse tout aussi barbante et bien formulée pour éviter tous conflits entre clans. C’était là encore des choses auxquelles Keilana se désistait parfois et il la comprenait parfaitement. N’empêche que parfois, il aurait aimé avoir un second pour lui refiler le boulot aussi. Surtout que, il n’avait vraiment pas envie de s’atteler à ça, surtout maintenant. Il plaça doucement sa tête dans ses mains, décidant de prendre quelques secondes de pause. Puis, avec un grand rictus, il se leva, jeta la chaise à travers la pièce de manière à ce qu’elle retombe sur le canapé, et ouvrit grand la fenêtre. Avant de sauter.

    Il avait envie de voir Claire.

    Elio ne s’était jamais demandé combien de temps durait le trajet entre le Clan Nuage et le Clan Vent. A vrai dire, il l’effectuait depuis longtemps maintenant, et les seules fois où il avait voulu compter, il s’était trompé à la moitié du chemin. En tout cas, cela ne lui paraissait pas si long que cela. Ce pourquoi, être sur la place du marché en début d’après-midi ne l’étonna pas. Il aimait cette place. Ou pas. En fait, c’était étrange. Tout ce qui lui faisait penser à son passé était étrange. Triste mais pas désespérant pour autant. Il avait tourné la page en quelques sortes. Mais certaines choses lui manquaient. Comme l’odeur des clopes sur les chemins tortueux. Les enfants qui couraient sans savoir si ils allaient percuter quelqu’un ou pas. Claire et tout le groupe, en train de marcher sans réel but. Olivia. Le rouquin porta sa main à la poche de la veste noire qu’il avait enfilée par-dessus sa chemise. On aurait pu croire que ses vêtements lui apportaient une certaine classe. Veste, chemise. Mais tout au contraire, l’assassin ressemblait à ces gens sans soupçons qui s’habillent un peu à la « va-vite » et qui ne se soucient de rien. En même temps il n’était pas au travail. Il sortit lentement une cigarette de son paquet et la porta à sa bouche. Le briquet était déjà allumé devant sa bouche, comme si ces gestes découlaient d’un automatisme. Sa fumée courut se mêler à celle des autres passants. En réalité, il n’avait pas envie de rester par ici. Par un autre automatisme, ses pieds le firent tourner dans une ruelle désertée, et il se dirigea près d’une boulangerie où il achetait chaque fois qu’il le pouvait son petit-déjeuner. Il se souvenait la bonne odeur des croissants et autres pâtisseries. Un petit sourire éclaira ses lèvres. Comme il était étrange de se dire qu’il avait vécu là. Comme aujourd’hui tout avait changé. Il appartenait à deux clans quelque part. Même si le Clan Vent ne lui permettrait jamais d’exercer ce qu’il aimait, il y avait cette multiplicité des possibles caractères qu’on pouvait rencontrer. Cette façon de pouvoir se rapprocher de chaque clan. Cet anonymat peut-être. Elio était tout le monde ici. Il s’appelait autant Nathan que Stan ou Georges. Il était du clan Tempête, Foudre, ou même Branchederoseau. Confortée par cette pensée, le jeune homme ferma les yeux un instant, son sourire semblant se figer, perdre la volonté de redescendre. Ses oreilles s’attachèrent alors au rythme des talons d’une femme. C’était un rythme agréable. Fier, dur sans être cassant, sauvage peut-être, mais en tout cas décidé. Cette femme ne faisait pas dans la dentelle, et pourtant elle paraissait très agréable. En tout cas, pour un Elio comme lui, elle le serait forcément. Il allait bientôt le savoir puisqu’elle venait de tourner au coin de la rue où il était. Elle fumait. Et de la bonne clope ! Le rictus du Second s’agrandit alors que la voix d’Isidore Warrens atteignait ses oreilles. La chef du Clan Vent. Lorsqu’il s’était penché sur son cas, il s’était senti assez proche d’elle. En même temps, les assassins avaient certaines informations personnelles sur les gens qui ne manquait pas de créer un sentiment de compassion.


    - Second du clan Nuage.

    Il ouvrit l’œil et le planta sur Isidore, tirant une taffe sur sa cigarette. Une femme que tout aurait pu rendre fragile, par la silhouette, par la candeur des traits de son visage. Il en avait été autrement. L’histoire avait fait d’elle cette autoritaire et masculine chef. L’assassin aimait beaucoup le caractère qu’on dépeignait d’elle dans les rapports. Il était temps pour lui de vraiment l’analyser. Elle s’était arrêtée non loin de lui, l’observant avec un regard agréable d’amusement certain, attendant sa réponse. Il ne tarda d’ailleurs pas à se redresser, ouvrir grand l’œil et s’approcher encore plus prêt d’elle. Puis il chercha à droite et à gauche tout en continuant de fumer avant de répondre.

    « Où ça ? »

    Il fronça les sourcils et pencha la tête sur sa droite, prenant un air d’intense réflexion. Puis, un air enfantin étira ses traits alors qu’il claquait des doigts et reprenait.

    « Tu t’es trompée, le second c’est moi. Toi tu es Isidore, la cheftaine d’ici. Mais je t’en veux pas, tous ces titres et tout, c’est dur à retenir. »

    Il hocha la tête dans un air de totale confidence et se retourna sur un pied, afin que le mur lui serve une nouvelle fois d’accoudoir. L’assassin ne savait pas vraiment si plaisanter de cette manière allait vraiment plaire à la jeune femme mais il voulait que le sujet s’éloigne de ces présentations types où il se sentait à chaque fois obligé d’inventer un nouveau prénom. D’autant plus qu’Isidore Warrens par le simple fait qu’elle occupait les lieux où son identité transpirait à travers chaque mur, ne méritait pas qu’il lui mente. Puis, elle ressemblait un peu à Olivia. A cette pensée, il ne put s’empêcher de fermer les yeux, sourire de cette manière nostalgique qu’il arborait souvent et laisser tomber à terre la cigarette qu’il écrasa d’un coup. Il n’aimait pas fumer devant les autres. Question de politesse peut-être.

    - Laisse-moi deviner… Une envie pressante d’acheter quelque chose pour arranger le désastre de cette couleur de cheveux ?

    Quel panache. L’étincelle malicieuse du jeune homme se trouva ravivée par cette question assez déroutante. Sans prendre la peine de rouvrir les yeux, après tout il n’en avait pas besoin si c’était pour analyser chaque point qui rapprochait les deux femmes, il porta la main à ses cheveux qu’il ébouriffa d’un geste. Orange. Il ne se rappelait plus qui de sa mère ou son père lui avait légué cette couleur. Il l’appréciait et la détestait de la même manière. Cette originalité lui causerait des problèmes pour cacher son identité. Mais, ayant souvent songé à les teindre en une couleur moins flamboyante, il y avait eu ce pincement au cœur. Ce pincement, parce qu’Elio ne ressemblait à aucun autre finalement. Parce que son physique était la seule chose qui lui appartenait vraiment. Son corps était le seul objet qui gardait encore des marques du vrai lui et encore. Il avait réussi à modifier tout cela. A jouer avec tout ce qu’un corps dévoilait d’une personne. Ici, par exemple. Il donnait à Isidore tous les éléments d’un corps d’homme qui s’amusait tout le temps, qui restait enfantin. Mais en souhaitant la tester, il laissait aussi apparaître quelques mouvements qui trahissaient son entraînement. Un vrai jeu de rôle. A vrai dire, il ne savait plus se comporter « normalement ». Comment était-ce de ne pas prévoir comment on allait marcher, comment on allait bouger, comment on parlerait ? Avec quels tics, quels petits défauts ? Tout ça lui était trop commun.

    « A vrai dire, je suis un chantier vivant. »

    Il pointa joyeusement son cache-œil avant de continuer.

    « Mais si tu souhaites donner des propositions, ne t’en prives pas. Je peux faire semblant que ça m’intéresse. »

    Il montra ses dents dans un sourire entier et se dégagea du mur. Intenable. Elle était spéciale mais pas désagréable. Pourtant, il connaissait beaucoup de monde qui se sentait impressionnés ou simple mal à l’aise avec la brunette. Peut-être qu’Elio avait l’habitude de ce genre de caractère, mais en tout cas, il aimait beaucoup parler avec ce genre de personnes. La première dame de ces lieux n’était pas « creuse ». Le roux avait presque peur de ces gens qui n’avait rien d’intéressant, rien de personnel.

    « Alors alors, que fait Isi’ dans une rue comme celle-ci ? Je peux t’appeler Isi’, hein ? »

    Il afficha une nouvelle moue enfantine en plantant son œil dans ceux de la brunette. Elle avait de beaux iris. D’un marron intelligent, fier, sur. Zébré de noisette malicieux, amicale. Il ne la connaissait pas assez bien pour parler vraiment de tout cela, mais, tout ceci lui donnait envie de lui parler plus. Cette manie de vouloir passer tout le monde au peigne fin. D’ailleurs, il trouvait quelque chose assez amusant. Le profil de cette femme ne correspondait pas à celui qu’il aurait pu imaginer pour le chef du Clan Vent. Pourtant, elle s’y accordait tout aussi bien. Pour réussir à maintenir une paix fictive dans un lieu où tous pouvaient se rencontrer facilement était un tour de force auquel le roux tirait son chapeau. Il y pensait d’ailleurs assez souvent. Son visage se fit alors moins joyeux, plus pensif, et il tourna la tête vers un horizon fictif. Il était fatigué. Pas vraiment parce qu’il n’avait pas assez dormi. Plus parce qu’il venait de penser aux hautes sphères qui régnaient sur ce « monde ».

    « Tout se passe comme tu le souhaites j’espère. »

    Paroles qu’il ne réalisait pas encore. Qu’il ne réalisa pas, tandis que sa main se levait doucement et qu’il effleura les cheveux d’Isidore. Son œil s’ouvrit légèrement à ce contact et il la regarda, comme pour s’excuser de s’être permis ce genre d’attitude alors qu’il ne la connaissait même pas. Elio était devenu très tactile après la perte de son œil. Très câlin aussi. Même Keilana n’y coupait pas. Ces marques d’affections (qui n’en étaient pas forcément) n’étaient généralement pas bien prises, du moins, cela dépendait des gens. Elles dépendaient aussi de l’humeur du jeune homme.

    Et il semblait qu’aujourd’hui, joie et nostalgie se mêlaient dans cette étrange façon de faire connaissance.
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Isidore A. Warrens
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Isidore A. Warrens


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MessageSujet: Re: Quand l'éclair orangé se trouve être un homme. {PV Elio ~}   Quand l'éclair orangé se trouve être un homme. {PV Elio ~} I_icon_minitimeMar 27 Avr - 21:33

    …..Un enfant.

    …..Un enfant avec une clope au bec, un enfant à l’œil unique, un enfant qui ouvrait grand cet œil tout en s’approchant, un enfant qui jouait en tournant la tête pour chercher une personne imaginaire autour de lui, une personne qu’il savait pertinemment qu’il ne verrait pas sauf peut-être dans un miroir, un enfant qui jouait et qui tournait les paroles de son compagnon de jeu à son avantage, comme un comédien aguerri le ferait sur les planches. Un enfant, mais pas seulement. L’était-il seulement, ou ne faisait-il que jouer une comédie dont il avait prit l’habitude ? Allez savoir. Mais il y avait cette attitude, ce corps, ces gestes. Cet air incontestablement enfantin mais cette aisance, également, ces signes distinctifs qui trahissaient l’assurance agile typique des assassins entraînés. Oui, cet homme qui était peut-être réellement un grand enfant ou qui ne faisait que jouer un rôle était bien un Nuage, cela, c’était indéniable. Isidore le savait parfaitement, car elle avait d’ores et déjà reconnu en ce rouquin le second du clan des assassins, mais cela ne l’empêcha pas de remarquer tout de même ces signes laissés -volontairement ou non- par le corps du jeune homme. Parce qu’elle savait observer.

    …..Une main toujours glissée dans la poche de son jeans, la jeune femme se décala légèrement du côté pour faire face au rouquin qui venait de s’appuyer contre le mur, se campant fièrement et nonchalamment à la fois du haut de ses talons, le léger sourire narquois flottant sur les lèvres et la discrète lueur d’intérêt dans le regard. Son vis-à-vis éteignit sa clope (il avait visiblement du goût en la matière, le petit), ferma les yeux, ou plutôt l’œil. Et elle l’observa, ne se gêna pas. Il avait une espèce de charisme, d’aura foncièrement intéressante, indéniablement intrigante, incontestablement attirante. Était-ce cette étrange et tapageuse couleur de cheveux, cet effet de symétrie brisée par un cache-œil noir stylé dans le visage, cet air assuré qui se mêlait à ses réparties joyeuses, cet œil d’un vert éclatant qui s’ouvrait et se fermait au monde sans cesse, ce sourire lumineux, cette gestuelle agile et mystérieuse, cette aisance gracieuse dans le mouvement, mouvement aussi anodin qu’une main passée dans les cheveux ? Isidore n’en savait rien, mais les faits étaient là, l’évidence, flagrante.

    « Alors alors, que fait Isi’ dans une rue comme celle-ci ? Je peux t’appeler Isi’, hein ? »

    …..Et le voilà qui se redécollait du mur, qui s’approchait après un sourire pour planter son œil unique dans les siens, comme s’il ne pouvait pas tenir en place. La jeune femme conserva son sourire léger, assuré, frivole, et haussa un sourcil amusé, comme si elle jouait les fausses offusquées. Et bien quoi, n’avait-elle plus le droit de se balader dans les rues de son propre quartier ? Il en avait de bonnes, ce rouquin. Et puis, ce surnom… « Isi’ », hein ? Furtivement, de manière quasi imperceptible et insaisissable, une moue fugace et contrariée s’empara des lèvres d’Isidore, aussi légère qu’un flocon de neige, avant de disparaître aussi vite qu’elle était apparue. Si ses sourcils s’étaient froncés, cela se fit de manière si discrète et rapide que la jeune femme elle-même ne s’en rendit pas compte. Et son regard, un instant, se fit pensif. Non pas qu’elle n’appréciait pas les surnoms, elle-même ne se privant pas pour en distribuer des flopées quand elle le voulait. Non pas non plus qu’elle jugea que son rang excluait toute familiarité quelle qu’elle soit, ne pensant pas avoir prit la grosse tête et ne désirant pas être un chef austère complètement déconnecté des autres. Non, c’était juste que cela, invariablement, lui faisait penser à son frère. Axel. Elle ferma un instant les yeux, quelques secondes tout au plus. Le temps d’avoir une pensée fugace pour le seul homme qu’elle avait aimé dans sa vie jusqu’ici, quand bien même ses sentiments n’avaient jamais été très orthodoxes en vue de sa condition, le temps de se remémorer le visage blafard aux yeux clos, endormi à jamais. Mort. Il était mort. Il fallait qu’elle arrête de buter sur chaque chose, chaque objet, chaque mot, chaque évènement qui lui ferait penser à lui, pas vrai ? Même si elle n’oublierait jamais, même si elle honorait sa mémoire, même si elle avançait avec une idée de vengeance dans la tête, il fallait savoir faire la part des choses. Elle rouvrit les yeux. Un fin sourire étira de nouveau ses lèvres.

    - Si je réponds non çà ne t‘empêchera pas de le faire quand même, j’imagine, poil de carotte ?

    …..Aucune remontrance dans la voix, juste cette note légère, narquoise et ironique, qui allait de pair avec le sourire. Typiquement isidorien. Et puis, quitte à y aller, avec les surnoms… La jeune femme quitta le second du clan nuage des yeux pour plonger sa main libre dans la deuxième poche de son jeans, afin d’en extirper le paquet de clopes acheté quelques instants plus tôt, et en sortir une nouvelle cigarette. Avec les gestes mécaniques, gracieux, assurés de l’habitué, elle remit rapidement le paquet en place, glissa la cigarette entre ses lèvres. Pour sa part, elle ne se gênait jamais pour fumer devant les gens ; son addiction à la nicotine ne lui permettait pas de faire des concessions dictées par la politesse. Cherchant son briquet, elle releva les yeux sur le rouquin, et ce fut là qu’elle vit qu’il avait tourné la tête. Le regard vague, l’air pensif. Oui, c’était cela, pensif, songeur. L’air que l’on avait lorsque l’on se laissait porter par ses pensées. De nouveau avec le sourire en coin du gosse qui prépare un mauvais coup, Isidore s’apprêtait à lancer une nouvelle remarque cinglante propre à elle-même, mais le fait qu’Elio lève la main pour lui effleurer les cheveux la coupa dans son élan. Forcément, parce qu’elle ne s’y attendait pas.

    « Tout se passe comme tu le souhaites j’espère. »

    …..Elle haussa un sourcil. Quelle était donc cette question qui n’en était d’ailleurs pas vraiment une ? Le geste, bien qu’elle en fut relativement surprise, ne la dérangea pas outre mesure et elle ne s’en formalisa pas. Le jeune homme eut d’ailleurs ce regard étonné typique des gens surpris de leurs propres gestes, alors il était certes inutile de s’attarder bêtement sur le sujet. S’interrogeant, Isidore prit la cigarette qu’elle oublia momentanément d’allumer pour la faire tourner entre ses doigts, d’un air songeur. Si tout se passait comme elle le souhaitait ? Quelle question pertinente. Actuellement, à l’instant, elle jugeait cette rencontre trop à son début pour pouvoir estimer être satisfaite ou non, surtout qu’elle y allait au feeling et n’attendait rien de particuliers. D’un point de vue plus général… En tant que chef du clan vent… Oui, tout se passait plutôt bien. Aucun problème majeur n’était survenu depuis qu’elle était au poste, pas vrai ? Certes. Mais se satisfaire et souhaiter étant deux choses complètement différentes, on pouvait trouver nombre de nuances à une affirmation comme celle-ci. Que souhaitait-elle, la miss Warrens ? Le meilleur pour son clan ? Ouais, forcément. Bien qu’elle n’irait jamais mourir pour cela, hein, elle n’était pas altruiste à ce point. Elle tenait à ce que son clan soit respecté, que les membres vivent le mieux possible. Mais çà s’arrêtait là. De là à tout faire pour atteindre l’excellence, à ne promettre que luxe et confort de pacha à tous ses membres, à prévoir de faire la guerre pour obtenir la puissance et monter sur la plus haute marche du podium, non. Elle était réaliste, terre-à-terre. Pas d’un égoïsme insupportable, mais pas non plus d’un altruisme à toute épreuve. Un certain équilibre. Et tandis qu’Isidore faisait tourner la cigarette éteinte entre ses doigts quelques secondes, elle décida de se fier à l’impression qu’elle avait, là, à chaud, sur la question qui se posait. Si tout se passait comme elle le souhaitait ? Et bien, elle ne pouvait certes pas répondre non, c’était déjà çà. Aussi posa-t-elle de nouveau ses yeux intelligents sur l’intriguant rouquin, un nouveau sourire aux lèvres. Légèreté.

    - Pour l’instant.

    …..Ce qui était vrai. Qui savait ce qu’il pouvait arriver… Pivotant légèrement sur ses talons, la cigarette toujours entre les doigts, une main de nouveau glissée dans une poche de son jeans, Isidore pencha ensuite très légèrement la tête du côté, conservant son sourire si particulier.

    - Quant à ta question au sujet de ma présence ici…

    …..Elle fit un pas vers lui, pour se pencher en avant, hausser un sourcil. Avec cet air mutin de l’enfant qui joue avec l’éloquence, qui s’amuse à titiller, à taquiner. Deux grands enfants, dans cette ruelle ? On avait bien l’impression que c’était le cas, mais les subtilités sont là, et pour sûr qu’il n’y avait pas que çà. On pouvait être assez enfantin mais garder son sérieux tout de même. Jouer.

    - … Et bien je t’y répondrais bien volontiers, mais comme je suis la « cheftaine d’ici », c’est moi qui fait subir aux gens les interrogatoires. Pas de bol, hein ?

    …..C’était surtout qu’elle voyait là prétexte à embêter son monde, plutôt, oui… Adorable, n’est-ce pas ? Oui bon j’avoue, çà doit dépendre des goûts. Souriant encore un instant, la jeune femme recula, puis apporta la cigarette toujours éteinte à ses lèvres, par réflexe, poussant un soupir théâtral, affichant une mine faussement blasée à la manière des comédiens qui ont l’habitude de changer de masques.

    - M’enfin, c’est le jeu, mon pauvre petit, c‘est bien connu. Oh et estime-toi heureux d’échapper à la torture, d’ailleurs, parce que d’habitude je réserve surtout çà pour les petits malins qui troublent l‘ordre public pour cause de couleur de cheveux aveuglante.

    …..Isidore et son humour particulier étaient de notoriété publique, il ne fallait pas s’en étonner. La cheftaine du clan vent se passa la main dans les cheveux d’un air nonchalant, histoire d’ajouter du crédit à son allure blasée de l’instant, puis finalement, elle alla s’adosser contre le mur où Elio s’était appuyé juste avant. Une main toujours dans la poche, l’autre jouant avec cette cigarette éteinte, Isidore se remit à sourire.

    - Alors alors, que fait poil de carotte dans une rue comme celle-ci ?

    …..Si elle commençait à s’amuser ? Bien entendu.
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Elio Carolis
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Elio Carolis


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MessageSujet: Re: Quand l'éclair orangé se trouve être un homme. {PV Elio ~}   Quand l'éclair orangé se trouve être un homme. {PV Elio ~} I_icon_minitimeDim 2 Mai - 11:22

    C’était drôle. Drôle que, personne ne se presse pour écouter l’échange qui emplissait l’air de la ruelle. Drôle qu’aucun événement ne vienne perturber l’harmonie d’un jeu aux bords dangereux. Deux figures importantes d’Enfer Céleste. Deux des personnes qui décidaient de l’avenir de nombreuses personnes. Rien que par cela, l’aura des deux jeunes adultes prenait de l’ampleur. Rien que par cela. Mais il fallait voir un peu le charisme de ces deux personnages. Il y en avait qui avait sûrement du refuser qu’ils atteignent le « pouvoir ». Du côté d’Elio, il y en avait, des lettres, autant de menaces que de mécontentement. Et pourtant il était là. Face à ce bout de femme fièrement campé sur des talons qui renforçait son côté autoritaire, il parlait, comme si l’univers n’était plus si attaché à leurs petites personnes. Il était sur qu’Isidore vivait la même chose. La paperasse tout les matins, les cigarettes d’ennuis, les sorties diplomatiques. Ils étaient les mêmes. Tout comme ils étaient les mêmes humains. Des êtres qui avaient vécu leur lot de malheur et de bonheur, des êtres qui ressentaient, des êtres qui respiraient. Elio était peut-être de ces personnes qui ont perdu un bout d’humanité avec la disparition d’un être cher, mais Isidore ne devait pas en être loin non plus. Il n’y avait qu’à regarder sa réaction lorsque le roux lui avait donné un surnom. Une réaction si vive, si sincère et pourtant si éphémère. Une moue qui aurait échappé à tout le monde. Sauf que le jeune homme n’était malheureusement pas tout le monde. Un assassin ne ratait pas ce genre de choses. Bizarrement, il se sentit extrêmement proche de la jeune chef, comme si en un instant, quelqu’un venait de l’appeler « gamin » ou « mecton ». Il se sentit irrespectueux, malgré le fait qu’il ne respectait pas grand-chose sur cette Terre. Coupable d’avoir ramené à la surface des souvenirs non désirés, coupable de peut-être toujours pousser trop loin. Il adopta alors une figure très neutre, plus distante que n’importe quand. Il la laissa plonger dans ses souvenirs, ce qu’elle fit si rapidement qu’il faillit sourire de la force qu’elle avait. Songer à Olivia lui prenait beaucoup plus de temps que cela, et il avait toujours énormément de mal à se détacher de cette voix, ce visage, les moues qu’elle lui faisait avant, tout cela. Elio détestait la mort. Il détestait aussi les sentiments. Il détestait cette faiblesse qui le prenait, qui prenait Isidore, qui prenait tellement de gens à tellement de moments. Il avait envie de fumer. Il fallait qu’il fume. Bof non. Du calme. Il n’y avait rien là. Rien qu’un petit moment d’égarement, rien qu’une petite phrase en trop. Il passa sa main sur son front, fermant un instant son émeraude unique, avant de la planter sur le sourire de son interlocutrice. Bien. Reprendre le jeu.

    - Si je réponds non çà ne t‘empêchera pas de le faire quand même, j’imagine, poil de carotte ?

    Il leva son œil pour le planter dans un de ceux de la jeune femme. Sûrement que son personnage continuerait à l’appeler Isi’. Sûrement que s’il n’était pas vraiment Elio mais Stan, Nathan, Nate ou même Zafari, il ne ferait pas attention à tout ce qu’il avait pensé juste avant. Seulement parfois, on avait beau jouer, la réalité reprenait ses droits. Il répondit au sourire de la brunette avant d’ébouriffer ses cheveux et de la quitter du regard. Ce qu’elle fit aussi de son côté, cherchant dans sa poche son paquet de cigarette. Jouant de ses mains habituées, elle effectua ces gestes que lui-même connaissait par cœur. Alors que l’objet gagnait les lèvres fines de sa propriétaire, le roux, en se détachant d’Isidore, fixant ses pensées sur l’extrémité droite de la rue, se permit enfin de répondre.

    « Tu sais, ce n’est pas parce que je n’ai vouvoyé qu’une seule personne dans ma vie que je suis à ce point irrespectueux tout de même. De toutes manières, je pourrais toujours me consoler en t’appelant Isi’ dans ma tête, ou même minette ! Olalala tous les surnoms qu’on pourrait te donner dans la tête. »

    Il passa ses bras derrière sa tête et se mit à rire de cet éclat presque sadique. Cela lui rappelait les surnoms à rallonge que Keilana arborait parfois lorsqu’il était d’humeur joyeuse ou colérique. Il devait être vraiment lunatique comme type tout de même. Elio reprit son sérieux dans un temps record, arborant une attitude toute nouvelle. Ce visage dur qu’il avait toujours eu lorsqu’il réfléchissait, qu’il essayait d’apprendre quelque chose. C’était d’autant plus intéressant que cela le concernait. Pour lui, Elio Carolis était le plus grand mystère de l’univers. Comme s’il n’avait d’emprise totale que sur son corps, et que la plus grande partie de ses pensées, de son intelligence, de son âme lui était inconnu. Comme s’il avait fait un pacte avec il ne savait quel démon pour il ne savait quelle chose. Il était étrange. Peut-être encore trop enfant, encore trop peu sur de lui, encore trop stricte. Il se bridait sûrement pour énormément de choses. Il jeta un œil sur la brunette en face de lui, pensif. Ses traits s’adoucissaient alors qu’il pensait à autre chose. S’il n’avait pas été le Second du Clan Nuage, aurait-elle eu la même attitude avec lui ? Le jeu, toujours le jeu. Elio avait toujours rêvé d’être indépendant. Il avait toujours voulu pouvoir aller n’importe où sans avoir à donner son identité, sans avoir à nommer un clan pour être identifié. Un peu comme un vagabond, il aurait voulu errer n’importe où, poser sa peine à chaque trace qu’il laissait sur le sol, rendre hommage à la seule femme qui lui avait donné le sens du mot amour à chaque fois qu’il posait son œil sur quelque chose de beau. Il s’imaginait, cape terre déchirée, chapeau de la même couleur dans un état similaire, marchant, dansant peut-être, sur les chemins d’une terre où il n’était attaché à aucunes obligations. Mais aussitôt, plusieurs visages se superposèrent à cette vision onirique. Claire, Keilana, April et même Isidore. Les joies de la solitude n’étaient pas éternelles. Même si Elio se sentait le plus seul des hommes parmi tous ces gens, c’était parce que l’enfant qu’il était avait décidé de ne pas comprendre les sentiments humains et de mettre tout ceci de côté. Comme un enfant pouvait être cruel…

    - Pour l’instant.

    Il revint à la réalité, posant son œil non loin de celui d’Isidore. Ah oui. Sa phrase mélodramatique, sa réaction à des pensées trop administratives mais aussi trop humaines. La réponse de la jeune femme lui tira tout de même un grand sourire sincère. Tant mieux si elle n’était pas écrasée par le poids d’un clan Foudre trop belliqueux. Tant mieux si rien ne venait perturber son humeur à part un jeune rouquin trop grand et trop enfantin. Quelque part, cela lui permettait de continuer à jouer. Il reprit tout d’un coup son attitude du départ. Comme un écho, la cheftaine du clan Vent sembla faire de même, penchant sa tête sur le côté très légèrement, comme pour annoncer ce qui allait suivre.

    - Quant à ta question au sujet de ma présence ici…

    Le sourire d’Elio ne cessait de prendre de l’ampleur alors que la brunette prenait une pose qu’il qualifia directement d’adorable. Si la malice s’était emparée aujourd’hui de ces deux-là, Isidore en faisait ici une parfaite mise en scène. Il apprécia surtout le regard taquin, cette noisette intelligente dans l’iris de son interlocutrice. Elle prenait les rênes de la conversation. Il n’avait plus qu’à filer droit. Ou pas.

    - … Et bien je t’y répondrais bien volontiers, mais comme je suis la « cheftaine d’ici », c’est moi qui fait subir aux gens les interrogatoires. Pas de bol, hein ?

    L’assassin éclata de rire alors qu’elle finissait de poser sa question et qu’elle soupirait d’un air théâtral. Combien de personnes auraient frissonné devant ces paroles ? Combien l’aurait prise terriblement au sérieux ? Elio aimait bien cette réplique. Cette manière gentillée de lui montrer que maintenant, le jeu venait de perdre son rôle d’introduction, pour entrer par un coup de théâtre dans l’acte premier. Tragédie, comédie ? Peut-être les deux. Il faisait bon être bon acteur ici bas. Il faisait bon s’appeler Elio Carolis et Isidore Warrens pour réussir à jouer ces rôles-ci.

    « Ow, on dirait que je me suis laissé avoir. God »

    Regarde bien Isi’, regarde comme je suis gentil. Je te laisse dominer notre échange puisque tu veux me montrer comme tu peux jouer l’enfant toi aussi. Soyons pour un moment ces deux figures dans le parc, jouant sur un toboggan où tour à tour nous prenons le dessus sur l’autre. Et ne t’en fais pas. Ceci n’est pas un défi. Je te témoigne une amitié toute nouvelle, une amitié qui teste, qui se cherche. Ne nous décevons pas.

    - M’enfin, c’est le jeu, mon pauvre petit, c‘est bien connu. Oh et estime-toi heureux d’échapper à la torture, d’ailleurs, parce que d’habitude je réserve surtout çà pour les petits malins qui troublent l‘ordre public pour cause de couleur de cheveux aveuglante.

    L’assassin pouffa légèrement à cette réplique, haussant un sourcil amusé. Isidore replaça ses cheveux d’un geste qui donna énormément d’allure à son attitude blasé des chefs capricieux. Alors qu’elle s’adossait sur le mur, Elio la suivit et se plaça très prêt d’elle, un sourire aux lèvres. Nonchalamment, il sortit une cigarette de sa poche, après tout la brunette n’en serait pas dérangée puisque elle-même fumait des clopes assez similaires aux siennes, et la porta à ses lèvres. En fermant à moitié l’œil, il plongea sa main dans ka poche arrière de son pantalon et en sortit un briquet qui semblait proche de la mort. De manière assez miraculeuse, l’assassin réussit toutefois à en sortir une flamme. Il alluma de manière très naturelle la cigarette d’Isidore avant de faire de même avec la sienne, la tenant délicatement entre deux doigts. Alors qu’il rangeait son engin, il laissa son objet à ses lèvres et vint passer une nouvelle fois sa main dans les cheveux de la brunette.

    « Je me demande si je ne préfère pas la torture, mon général.»

    Un sourire espiègle éclaira ses lèvres alors qu’il soufflait des ronds de fumé.

    - Alors alors, que fait poil de carotte dans une rue comme celle-ci ?

    « C’est drôle, cette réplique me rappelle quelque chose. »

    Il ébouriffa ses cheveux avant de réfléchir à ce qu’il allait bien pouvoir répondre. En tout cas il n’évoquerait pas Claire. Parce qu’au final, elle n’avait rien à voir avec sa venue ici. Comme si petit à petit, il oubliait les bras de la petite violette, comme si petit à petit il rendait sa liberté à cet oiseau qu’il avait capturé sans trop savoir comment. C’était mieux comme cela d’ailleurs. Elle avait eu tellement de malchances en tombant amoureuse d’un sans-cœur comme lui. Un handicapé. Handicapé de l’œil et des sentiments. Son sourire s’agrandit à cette pensée. Se fit légèrement jaune. Alors, alors, que faisait Elio Carolis au Clan du Vent, celui-là même qu’il avait déserté pour quelques promesses de grandeur qu’il n’envisageait même pas comme une réussite en soi ?

    « Un pèlerinage nostalgique, peut-être. »

    Une réponse qui lui était plus destiné à lui qu’à elle quelque part. Il ricana légèrement avant de poser sa main sur son œil, puis de la remonter à son front avant de se frotter et de la reporter à se cigarette. Le passé toujours le passé. Pourquoi avait-on atrophié l’œil qui se portait sur le futur ? Merde. Il n’avait pas besoin d’autant de mélodramatisme. Elio Carolis était un assassin pas un poète.

    « J’ai fui la paperasse. Parce que lire, avec un seul œil et en plus une paire d’heure de sommeil dans les dents, c’est vachement dur. »

    Il afficha une moue plaintive, fit semblant de pleurer. En y repensant, c’était plutôt Shirley qui l’avait mis dans une humeur très bof-bof et il avait voulu se mettre dans la peau du vagabond durant quelques instants, pour goûter à un peu de liberté fictive. Tout n’était que liberté fictive, comme il était distance fictive avec les autres.

    « Je sais que j’aurais pas du, en plus Keilana va me gronder très fort si je lui finis pas tout ça rapidement. »

    Il bougea la main dans tous les sens pour montrer à quel point sa remontrance serait terrible avant de ricaner légèrement, en pensant à la tête argentée de sa chef de Clan. Comme il avait envie de la lui ébouriffer, de la faire rire à s’en tenir les côtes de douleur. Pour qu’elle oublie qu’il avait fui ses responsabilités une fois de plus. Enfin bon. Il fallait relativiser. Malgré ses nombreuses fuites, le rouquin était toujours dans les temps et il arrivait même à faire du surplus. Comme quoi, même en se faisant passer pour Zafari, Elio restait Don Cesar.

    « Mais toi tu me comprends Isidore, n’est-ce pas, parce que tu es là. »

    Pof. Une phrase sérieuse, tout d’un coup, coupant court avec son jeu d’enfant maltraité. Il se tourna légèrement pour pouvoir bien voir Isidore et lui lança un sourire compréhensif. Au final, ils n’avaient pas besoin de se demander pourquoi ils étaient là. Parce qu’ils le savaient. Et en ce qui concernait Elio, il était bien heureux qu’elle soit arrivée.
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Isidore A. Warrens
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MessageSujet: Re: Quand l'éclair orangé se trouve être un homme. {PV Elio ~}   Quand l'éclair orangé se trouve être un homme. {PV Elio ~} I_icon_minitimeMar 11 Mai - 23:00

    …..Isidore se prit à apprécier la compagnie de cet étrange et fascinant personnage de l’Enfer Céleste. Elle ne faisait pas partie des personnes qui connaissaient au mieux Elio Carolis, si telles personnes existaient tout du moins, et elle le savait, elle ne le niait pas. Elle avait beau jouer souvent, paraître fainéante, râleuse et provocante comme elle aimait l’être, ou bien jouer les égocentriques ou les narcissiques avec théâtralité, il n’empêche qu’elle restait intègre. Si elle avait sa fierté, elle n’était pas non plus du genre à se voiler inutilement la face, à s’inventer toutes sortes d’illusions pathétiques. Elle était de ce genre de personnes qui acceptaient la réalité. Et qui faisait en sorte d’agir sur elle. Elle avait rencontré ce rouquin à l’œil d’émeraude par hasard, dans cette ruelle, et elle profitait de l’instant. Oui, elle avait bien fait de fausser compagnie à son second, et préférer une balade dans le quartier aux papiers administratifs d’un ennui monstrueux. Bien évidemment. La jeune femme observait son interlocuteur, et elle appréciait, elle souriait, elle réfléchissait, elle s’interrogeait. Qui pouvait donc bien être Elio Carolis ? C’était une question certes intéressante, mais dont la réponse demeurerait probablement à jamais ou pour longtemps inconnue de beaucoup. C’était là toute la beauté du mystère de l’identité humaine, après tout.

    …..Elle haussa volontairement un sourcil amusé lorsque ce cher poil de carotte lui fit remarquer qu’on pouvait lui donner plein de surnoms, dans la tête. Elle esquissa un sourire narquois aux coins des lèvres lorsqu’il s’abandonna à un rire musical, et observa ses différentes mimiques du coin de l’œil. Assurément, cette aisance gracieuse presque irréelle dans ses gestes, il la devait très certainement en grande partie à l’entraînement d’assassin qu’il avait du suivre. Même s’il y avait peut-être du naturel, une part qui était fondamentalement intégrante à son être, qui sait. Oui, Isidore s’interrogeait, elle s’interrogeait sans se prendre la tête, elle s’interrogeait sans vouloir à tout prix obtenir une réponse, elle s’interrogeait juste parce qu’elle aimait le faire, juste parce qu’elle suivait ses instincts, juste pour cette légère et adorable curiosité foncièrement humaine. Elle ne se soucia pas de ses airs à elle, des expressions de son propre visage, et se concentra entièrement sur celles et ceux que lui offraient son interlocuteur. Car oui, lors d’une discussion, on était toujours deux. Et Isidore faisait partie de ces personnes qui préféraient s’oublier en grande partie un instant pour découvrir l’autre. Juste parce que c’était plus intéressant comme çà, à son compte. Elle observa l’air pensif qui se peignit sur le visage du rouquin, elle fit mine de lever au ciel des yeux faussement moqueurs lorsqu’il passa les mains derrière sa tête, elle prit plaisir à faire écho au sourire qui prenait ses lèvres. C’était une rencontre comme elle les aimait, véritablement.

    « Ow, on dirait que je me suis laissé avoir. God »

    …..Mais c’est qu’il était délicieusement amusant, ce jeune homme, décidément ! Voilà qu’il jouait les dociles. Car c’était bien un jeu, même s’il y avait une part conséquente de réalité, qui se déroulait là. Et le jeu était toujours plus agréable quand vous étiez deux à le suivre, nul doute. En tous les cas, il n’avait pas l’air de tomber des nues, poil de carotte, comme l’étaient souvent les personnes qui ne comprenaient pas le comportement d’Isidore et qui ne savaient pas vraiment si elle plaisantait ou non. C’était bien plus chouette ainsi. Plus amusant, plus agréable, plus appréciable. Il pouffa de rire, aussi, comme un gosse, et lorsque la demoiselle eut fini son petit numéro improvisé, dos contre le mur, il vint la rejoindre, sortant une cigarette à son tour. Isidore le remercia d’un hochement de tête lorsqu’il se servit de son briquet pour allumer sa clope, celle qu’elle avait oublié jusque là d’allumer. Elle prit la cigarette entre deux doigts, tira une première fois dessus, inspirant la fumée âcre dont elle était indubitablement dépendante. Elle esquissa un de ses sourires amusés lorsqu’Elio porta une nouvelle fois la main à ses longs cheveux, et son sourire s’élargit lorsqu’il dit se demander s’il ne préférait pas la torture. « Mon général ». Cà sonnait bien, non ? Tiens, il fallait qu’elle y pense, qu’elle demande un peu à tout son entourage de la nommer ainsi, dorénavant. Juste pour voir. Cà ferait toujours du bien à l’ego, pour sûr, ah ah. La cheftaine du clan Vent leva les yeux au ciel dans une mimique amusée, avant d’observer d’un air appréciateur les ronds de fumée qui s’élevaient de la cigarette de son compagnon, un instant. Elle aimait cette tranquillité, cette légèreté, cet amusement.

    « Un pèlerinage nostalgique, peut-être. »

    …..Isidore avait posé les yeux sur les pavés, parterre, un instant, écartant la cigarette de ses lèvres de temps à autres. Elle les releva, tournant légèrement la tête, pour les poser sur le rouquin qui venait de répondre. Quelle réponse intrigante. Isidore l’écouta avec attention, toujours nonchalamment adossée contre le mur, une main dans une poche de son jeans, cigarette au bec. Elle plia la jambe gauche, remontant le genoux, pour pouvoir caler le talon de sa chaussure contre le mur derrière elle, machinalement. Ainsi, monsieur le second du clan Nuage avait fui la paperasse ? Ah, voilà une réponse tout à fait légitime, aux oreilles d’Isidore Warrens. Elle sourit devant ses moues plaintives, sa mimique de l’enfant qui pleure. Comme elle le comprenait. Elle ne pu retenir un éclat de rire cristallin lorsqu’il évoqua sa chef, la fameuse Keilana Haze. Comme elle imaginait mal la décolorée abandonner son flegmatisme pour prendre le rôle d’une acariâtre en colère… Quoique, hein, tout était possible, les apparences n’étaient parfois que tromperies. En tous les cas, l’image était tordante.

    « Mais toi tu me comprends Isidore, n’est-ce pas, parce que tu es là. »

    …..Isidore abandonna son sourire pour hausser un sourcil, mais c’était surtout parce que cette phrase, incontestablement sérieuse, contrastait beaucoup avec les propos précédents, soudainement. Et bien. Percée à jour, hein ? On dirait bien. La brunette retrouva bien vite cet espèce de petit sourire en coin éternel, alors qu’elle soufflait de la fumée avec élégance en détournant légèrement la tête, histoire de ne pas incommoder Elio. Question de principes. Au moins un peu. Oui, elle le comprenait. Parfaitement, même. La paperasse, çà n’avait jamais été trop son fort. C’était comme la marque indélébile des responsabilités qu’elle avait endossé en même temps que son poste de chef. Isidore Warrens ne fuyait pas ses responsabilités. Mais parfois, comme aujourd’hui, elle éprouvait le besoin de s’évader de tout cela un peu, ne serait-ce que le temps d’une après-midi. Histoire de souffler. Rien qu’un peu. Et elle se doutait qu’il devait probablement en être de même du côté d’Elio. Dans ce style-là, en tous cas. Elle leva la main libre pour tapoter l’épaule du rouquin, celle à portée de main, dans un geste quelque peu masculin mais qui se voulait réconfortant, emprunt d’une légèreté agréable et d’une authentique sincérité.

    - On ne peut rien te cacher, à toi.

    …..Elle savait que son ton railleur ne masquait pas la sincérité de sa voix, le fait qu’elle approuvait totalement Elio. Elle voulait qu’il le sache, ce dernier, de toutes façons, que oui, il avait raison, que oui, elle était un peu dans le même cas, et que oui, elle le comprenait. Car c’était vrai, indubitablement. Et elle ne s’en cachait pas, ne comptait pas s’en cacher, ne voulait pas s’en cacher, après tout. Isidore inspira une nouvelle bouffée de fumée, écarta la cigarette de ses lèvres, souffla, leva un instant le nez en l’air pour plisser les yeux face au ciel plombé, puis rapporta son attention sur son interlocuteur, haussant un sourcil.

    - Tu sais quoi ? Je te propose d’aller boire un verre pour fêter notre rébellion commune contre le démon de la paperasse administrative. Et ne te fais pas prier, c‘est moi qui paye, poil de carotte.

    …..Oui, bon, c’était elle qui payait… Disons qu’en tant que chef du clan Vent, elle avait parfois droit à un verre offert par-ci par-là dans un café ou dans un bar du quartier, lorsqu’on la reconnaissait. Elle aimait la sympathie de certaines personnes, cette sympathie en était souvent touchante. Alors oui, elle trichait un peu, mais qu’importe ? Son sourire étincelant et railleur à souhait la trahissait certainement suffisamment, et elle s’en foutait bien. La jeune femme se décolla du mur, écartant la cigarette de ses fines lèvres, et fit signe à son interlocuteur d’un geste du menton. Elle n’allait pas laisser son compagnon de jeu sur le bord de la route, voyons, elle préférait l’emmener en voiture.
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Elio Carolis
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MessageSujet: Re: Quand l'éclair orangé se trouve être un homme. {PV Elio ~}   Quand l'éclair orangé se trouve être un homme. {PV Elio ~} I_icon_minitimeDim 23 Mai - 13:26

    Il était évident que ces deux figures influentes avaient des points communs. Des similitudes dans leur caractère qui ne les laissaient pas indifférents. Elio était heureux d’être tombé sur Isidore. Il ne savait quelle teinte aurait pris son fameux pèlerinage sentimental si il était resté seul, à ressasser ses souvenirs dans des rues qui, malgré la foule, lui paraissaient plus que vide. S’il avait décidé de ne pas suivre le chemin qu’Olivia lui avait montré, le roux aurait sûrement aimé rester dans ce Clan Neutre où l’on apprend toujours plus de choses qu’ailleurs, dans cet espace où talent oratoire et militaire devaient faire la paire pour que le chaos ne s’installe pas. Du coin de l’œil, il observa Isidore. Il était plus que certain, plus que sur, plus qu’aucun doute, que la brune possédait art rhétorique et art du combat. Sans trop savoir pourquoi, ‘Lio était fier d’elle. Fier, ou admiratif. Ses épaules devaient être en acier pour supporter la pression des Foudres d’un côté et des Tempêtes de l’autre, sans oublier les plaintes des Etoiles, les actions discrètes mais trop redoutables des Nuages. C’était un personnage redoutable. Quelqu’un qu’il apprécierait d’avoir à ses côtés si jamais la situation se gâtait. Quelqu’un qui couvrirait sûrement aussi bien que lui les arrières d’une Keilana déterminée. Il souffla, et un nuage illusoire prit possession de l’univers devant lui. Il observa un instant ces formes en noir et blanc, ces silhouettes oniriques qui dansaient devant ses yeux avant de se dissiper, comme tuées d’un coup de fusil. Souvent, il avait tenté d’être la fumée lors de ses missions. Etre la fumée, être l’ombre, être la nuit. C’était presque devenu un automatisme désormais. Elio était une panthère noire, le fidèle félin de la faucheuse. Une panthère noire qui savait se faire chaton. Une panthère aux multiples facettes. Comme il apparaître celle qu’il mouvait devant Isidore. Il n’avait pas souvent l’occasion de s’amuser réellement. De vraiment savourer une discussion, un échange, sans chercher forcément à l’analyser et à en tirer des conclusions. Bien sur, inconsciemment, il le faisait mais la partie incontrôlable de son être se réjouissait tout simplement. Il n’avait par exemple donné aucune fausse identité, décidé d’aucun de ses rôles avant de discuter avec elle. Et c’était plaisant. Plaisant de jouer l’enfant sans réellement tout calculer, laisser faire un peu ce que certains appellent le destin mais que lui préférait nommer le hasard. Juste profiter et sourire.

    Ce qui était amusant, c’était le rire très féminin qu’elle possédait. Un rire très agréable, coulant dans les oreilles du jeune homme comme l’eau d’une cascade qui éclatait en carillons sur les rochers. Un éclat auquel il ne pouvait pas apporter le sien, moins sincère, plus rauque et masculin mais néanmoins pas désagréable. Il aimait beaucoup ce genre de partage, la joie distillée en un gaz si dense qu’il avait presque l’impression de pouvoir le toucher de ses mains. C’était d’ailleurs l’un des seuls moyens de partager de manière aussi pure la joie. L’entendre si bien imitée dans la bouche d’une chef de clan égailla très franchement Elio. Comme il aimait faire cette pause avec la vie, mettre des bâtons dans les roues de tout ce qu’ils avaient à faire. Pour eux. Pour le bonheur d’un regard complice, d’un sourire, de deux fumées qui s’entrelaçaient dans une danse que leurs souffles rendaient rythmée. Qui se serait alors douté que ces deux-là tenaient dans leur mains le futur de toute une nation ? Ils n’étaient que deux jeunes adultes profitant d’un moment anodin. Jusqu’à ce que l’idée des papiers administratifs ne revienne en tête du rouquin. Néanmoins, aucune inquiétude. Il faisait malgré tout bien son travail, et connaître mieux Isidore était bénéfique même si cela le peinait de penser à cette discussion autrement que par un côté divertissant. Ces dossiers, ces lettres, ces rapports. Eux deux connaissaient cela parfaitement. Et c’était agréable de trouver un nouveau bon côté à cette paperasse. Elio, désormais, aurait sûrement une pensée pour la brune lorsqu’il s’attacherait à sa table avec des cordes et des menottes pour signer et lire. Il s’emplit de son haussement de sourcil lorsqu’elle fut un peu- oh très légèrement- déstabilisée par le ton un peu plus sérieux d’une de ses répliques. Elle avait des mimiques, qui, révélatrices, étaient d’autant plus agréables. L’assassin se demandait si les gens pouvaient vraiment s’attacher à lui. Comment apprécier un homme qui ne se dévoilait jamais, qui jouait tout le temps ? C’était là la plus grande différence entre lui et son interlocutrice. S’il s’attachait à elle, si rapidement, c’était parce qu’elle était vraie, authentique dans ce qu’elle faisait. Tout comme le montra ce geste, cette simple tape sur l’épaule du garçon, mais qui lui tira un si joli sourire qu’il ne put s’empêcher de penser que lui ne tirerait pas ces rictus sincères aux autres. Isidore avait ce côté masculin qui se trahissait dans la plupart de ses mouvements, et pourtant, l’amitié qu’elle venait de poser sur ses épaules était tout autre que celle d’un jeu de virilité taquine.

    - On ne peut rien te cacher, à toi.

    Il était content d’avoir capté ceci. Content de partager cela avec elle. Content aussi, qu’elle adopte ce ton, cette allure qui signifiait que le jeu ne se finirait pas malgré l’aveu presque professionnel qu’ils venaient de se faire. Il sourit de toutes ses dents avant de refaire quelques ronds de fumée. Cette phrase était pleine de sens en réalité. Parce que, on pouvait bien sur cacher des choses à Elio Carolis, mais qu’il était vrai que son sens d’analyse était plus bien entretenu que la moyenne. De toutes manières, s’il possédait un œil, autant qu’il serve à quelque chose non ? Sinon, voir ne lui aurait pas été d’un grand secours. Surtout, voir seulement la moitié du monde. Il était beaucoup plus intéressant dorénavant d’écouter, de sentir, de toucher. Les autres sens, surtout l’ouïe, qui se développaient de manière proportionnelle par rapport à la perte de la moitié de la vision.

    « C’est vrai que je suis un pro de cache-cache. »
    Il sourit de plus belle alors qu’elle levait les yeux au ciel. Ce jeu était l’un des meilleurs de l’univers d’après Elio. Enfant, on aimait y jouer, juste pour passer le temps, pour s’amuser. Puis, petit à petit, « hide and seek » prenait un bien autre enjeu. Le roux se souvenait les partis où s’il se faisait trouver, toute sa mission était un échec. Il se souvenait les parties avec des personnes bien plus fortes que lui, les parties qui faisaient appel à tous les sens. D’après lui, il venait toujours un moment dans la vie où l’on se confrontait à un cache-cache dont le côté enfantin était éludé. C’était d’ailleurs pourquoi il jouait énormément à ce jeu avec les enfants du Clan Nuage. Ils devaient s’y familiariser, devaient apprendre à être l’arbre derrière lequel ils étaient. Il se demandait si Isidore avait les mêmes enjeux lors d’une partie comme celles qu’il avait vécu. Si elle avait déjà eu la place de celui qui devait se cacher pour survivre…

    - Tu sais quoi ? Je te propose d’aller boire un verre pour fêter notre rébellion commune contre le démon de la paperasse administrative. Et ne te fais pas prier, c‘est moi qui paye, poil de carotte.

    Il éclata de rire. C’était fou comme payer devenait un terme étrange lorsqu’on prenait du grade et qu’on était apprécié. Il était pressé de voir si Isidore venait de dire la vérité ou si elle allait jouer de sa popularité envers ses citoyens. D’un coup de rein, il se décrocha du mur et emboîta le pas de la brune. Elle rayonnait, comme amusée elle-même par l’idée qu’un barman lui offrirait gracieusement le verre qu’elle demanderait avec tellement de gentillesse.

    « Ouais, et si tu passes par chez nous, je paye la seconde tournée ! »

    Il exécuta un joli clin d’œil avant d’ébouriffer ses cheveux. Lorsque un son particulier attira ses oreilles. Le roux se retourna, assez vite pour que son unique œil valide voit à l’autre bout de la ruelle, deux types, dont l’un qui cassait des bouteilles sur la tête de ce qui semblait être un cadavre. Comme s’il effectuait une danse, l’assassin attrapa Isidore par la main et, rapidement, les fit tourner à la fin de l’endroit, retrouvant un semblant de foule et de « sécurité ». Rester dans la ruelle n’était pas une bonne option, surtout vu le nombre d’actions qu’elle supprimait. De toutes manières, les deux hommes ne les avaient pas vu. Ils ne les avaient pas vu n’est-ce pas ? Le roux, aussi insaisissable qu’une panthère, s’accroupit avant de rabattre une capuche sur sa tête et avancer sa tête. Il grimaça. Ils les avaient vus. Se remettant debout d’un coup des genoux, il se colla au mur et attendit en fermant les yeux. Lorsque le son fut assez proche, il tendit légèrement sa jambe dans l’allée. Le premier se prit dedans comme s’il avait été aveugle, et le deuxième ne put que trébucher et s’étaler sur l’autre.

    « Des amis à toi ? »

    Demanda-t-il à Isidore. D’un coup d’œil il devina la réponse, du moins celle dont il avait réellement besoin. Ces types n’étaient pas dangereux. N’avaient aucune répercutions politiques ou économiques. Il soupira de soulagement avant de poser sa main sur l’épaule de la chef du clan Vent. Signe qu’il lui laissait l’autorité sur ce sujet. Signe qu’il la respectait en tant qu’autorité locale. Cependant, un sourire amusé éclairait ses lèvres alors qu’il disait.

    « J’espère qu’ils ne sont pas barmans. »

    [HRP : Désolée de cette réponse pourrie ><]
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