Enfer Céleste
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# Qu'avec le Vent Céleste ricane l'Enfer ~
 
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 « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]

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Faily Muerte
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Faily Muerte


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MessageSujet: « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]   « Montrez-vous ! » [Sujet Clos] I_icon_minitimeDim 4 Oct - 18:08

« Oiseau noir, envole-toi pour ne plus jamais être brisé. »
- Blackbird, Alter Bridge -




    Vingt-sept ans. Soit trois cent vingt-quatre mois, mille deux cent quatre-vingt-seize semaines, neuf mille soixante-dix-huit jours, deux cent dix-sept mille huit cent soixante-douze heures, treize millions soixante-douze mille trois cent vingt minutes... tout ce temps, pensa-t-elle. Sans interruption, oui, peut-être, quelques misérables secondes sur sept cent quatre-vingt trois millions huit cent vingt mille huit cent d'entre elles. Des chiffres à n'en plus finir, chiffres qui la tourmentaient par leur précision et leur réalité. C'était devenu une certaine obsession... savoir combien de temps très exactement elle avait pu résister. Paradoxalement, plus le nombre était élevé, plus son tourment était bouillant, mais plus elle reprenait confiance en l'avenir. Enfin... elle le voyait, cet avenir, rien de très souriant pour personne, à vrai dire. N'étaient-ils pas dans un monde au bord du gouffre ? Le temps était toujours présent, cependant. Que l'apogée approche ou pas, il défilait, impitoyable, provocant un déstabilisant contraste d'émotions. Si elle avait pu survivre après tant d'années, mois, semaines, jours, minutes, secondes, elle pouvait bien rouvrir les yeux vivante le lendemain. Mais la vérité avait deux faces : avec tant de saisons derrière elle, cela signifiait tout bonnement qu'elle avait enduré énormément. Et à ce moment-là son fardeau reprenait en lourdeur. Lui restait plus qu'à commencer sa journée, quotidiennement, inlassablement. L'horloge faisait sonner ses pendules tandis qu'elle arpentait les rues comme une ombre, usant son don pour ne pas tomber sur une personne trop fouine à son goût. Plus simplement : elle était assez habile pour éviter les curieux, depuis le temps. Les recoins drapés d'obscurité, elle connaissait. Surtout quand il s'agissait de se défiler devant des grands agitateurs. Encore une fois, depuis le temps...

    Faily fit un pas dans la foule, constamment en longeant les murs. Puis un éclair sans provenance l'aveugla; accoutumée à cet effet de surprise, elle ne réagit pas et se contenta d'assister à la scène. La masse était dense au marché, comme à ce moment-là, et les gens grouillaient sans cesse, pressés par cette notion envahissante du temps. Pourtant, les mouvements étaient lents, les sons mis en sourdine et elle avait une vue d'ensemble d'où elle se trouvait. Pour le moment, rien à en redire : c'était une vision normale, indiquant un grand achalandage ce jour-là, ce qu'elle savait déjà. Les teintes grises qu'avaient adoptées le paysage vira brusquement au sépia et tout sembla s'accélérer d'une étourdissante manière. La vue focalisa sur un point précis, comme dans un battement de cœur, agrandissant toujours un recoin du site débordant d'âmes toutes victimes de leurs péchés. Cela attira son attention sur une ruelle qui débouchait directement sur la place centrale; passage idéal pour ceux qui s'y connaissaient. Une femme y apparut, une robe rouge mise en valeur par son unique couleur qui ne fut que passablement modifiée par la palette de couleur terne des visions de la jeune femme. À son passage, la vue reprit sa vision d'ensemble. Cette fois-ci, Faily porta une attention sur l'espace en général, concentrée à souhait. La lenteur excessive du commencement reprit et les teintes grises s'installèrent, toujours avec une tache écarlate dans le coin. Elle put noter qu'au moment où la femme en rouge passait, personne ne portait attention à un certain kiosque de vente, ni même le vendeur qui s'occupait dans une arrière-boutique improvisée. Sa vision s'estompa.

    La voleuse émérite s'en approcha discrètement. Il y avait là une revente de délicates parures de toutes sortes. Elle en choisit deux, l'une pour elle et l'autre pour les gourmands truands à qui elle vendait ses récoltes quotidiennes. Faily leva les yeux vers le petit passage et attendit, calmement, sans attirer l'attention outre mesure. Puis un pied drapé de rouge s'avança, et à cet instant précis, elle déroba les deux bijoux et s'éloigna en quelques bonds habiles. En reposant les yeux sur la ruelle, elle eut un choc. La femme... ce n'était pas elle, celle-ci avait des pantalons rouges, non pas une robe, et une corpulence tout à fait contrastante avec la grande élégance qu'elle avait notée chez la dame de sa vision ! Elle s'était trompée ! Quelqu'un, derrière, sembla bousculer quelques gens en sa direction. Faily rabattit davantage son capuchon sur son visage et regarda du coin de l'œil l'agitation anormale qui s'approchait d'elle. Un homme à l'expression indignée tentait de se frayer un chemin.

    « Hé! Vous! Attendez! »

    Certaine de s'être fait prendre, elle s'élança dans la foule compacte du marché en se faufilant dans la moindre brèche qu'elle pouvait apercevoir. La femme au rouge de sa vision apparut alors, dans un recoin à l'écart, et c'est tout juste si elle retint un juron à sa vue. Les visages défilaient près d'elle sans qu'elle n'y porte attention. Ses activités de voleuse étaient en danger si elle se faisait prendre, et faute d'avoir un autre gagne-pain, soit elle mourrait de faim ou bien on l'escorterait bien gentiment vers un quelconque personnage de la noblesse hiérarchique pour lui reprocher sa vilenie et scélératesse dans les plus grandes circonstances. Chose qui ne devait bien évidemment pas arriver. Alors elle courut, son cœur éprouvé par les années se débattant dans sa poitrine et les deux chaînettes d'or dans son poing fermé. Elle sentait toujours une présence insistante derrière, très probablement à sa poursuite, et refusa de s'y abandonner. Quitte à tirer la dague, ce qui pourrait s'avérer inutile contre un membre d'un Clan plus guerrier que le sien. Ne pas prendre de chance; c'était une grande devise de sa profession, selon elle. Même si elle n'avait encore rencontré aucun autre pickpocket ici. Elle doutait d'être la seule...

    Dès qu'elle vit un échappatoire, elle s'y précipita. C'était une sortie qui menait à un labyrinthe de ruelles entre plusieurs immeubles résidentiels qui était, la plus part du temps, quasiment désert. Sans hésitation apparente, elle s'y enfonça, convaincue d'y perdre son poursuivant, qu'il soit réel ou pas. Il n'était pas rare que ses sens s'emballaient à la vue d'un danger potentiel et insistait sur ce fait exagérément. Ne pas prendre de chance...
    Dans le dédale d'étroits passages, elle rencontra une dame et passa près d'elle tel un fantôme, sa cape cendre dissimulant ses yeux et produisant un certain effet stupéfiant à sa rencontre. La présence qu'elle fuyait commença à s'éteindre, lentement, puis vint un instant où elle s'était complètement évaporée. Faily cessa de courir, à bout de souffle, et marcha un peu pour calmer son pouls douloureusement rapide. Elle toussa, puis reprit la route.

    Elle se retrouva dans une ruelle déserte, entre deux bâtiment d'une dizaine d'étages à la brique rouge, vieillots, dont l'un d'eux avait un escalier de secours vertigineux à la peinture noire écaillée qui n'atteignait pas le sol pour éviter les indésirables; il fallait l'ouvrir d'en haut. Une benne à ordure rouillée et probablement porteuse en puissance du tétanos attendait qu'on lui jette des sacs dans sa gueule béante toujours à la portée d'une fenêtre quelques étages plus haut. Faily s'accota sur un mur, défit la boucle de sa cape au niveau du buste et mit la petite chaînette dorée au bout de laquelle oscillait une clé décharnée. L'autre, elle la revendrait. Le marché noir adorait ce genre de breloques; c'était toujours payant. La voleuse glissa son petit butin dans une pochette intérieure de sa cape puis figea. Elle sentait une présence. Différente. Nouvelle, spéciale. Unique ? Possiblement, pensa-t-elle.
    Elle tourna sur elle-même, comme un animal traqué. Elle leva les yeux brusquement sur les escaliers, personne. Derrière ? Personne. La benne à ordures ? Qui y irait... non, il y avait définitivement quelqu'un. Quelqu'un qui l'avait suivie sans qu'elle ne l'aperçoive, ou bien qui croisait son chemin par pur hasard, représentant tout de même un certain danger.

    « Montrez-vous ! » cria-t-elle d'une voix au cristallin et fragile ton.

    L'écho se répercuta sur la hauteur des murs de briques écarlates. Oui, il y avait quelqu'un. Faily rattacha sa cape et resta sur ses gardes. Qu'il vienne...
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Katelyn Drev Mstislav
# Exécuteur

Katelyn Drev Mstislav


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MessageSujet: Re: « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]   « Montrez-vous ! » [Sujet Clos] I_icon_minitimeMer 21 Oct - 16:56

    Merde.
    Merde, merde, merde !

    La jeune femme s’appuya contre un mur de brique d’un rouge passé, une expression furieuse sur le visage. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle s’était fait avoir. C’était si stupide, si irréfléchi... Elle se promettait qu’un jour elle les tuerait tous, ces incapables, ces sales chiens ! Elle n’avait pas vraiment hâte que cette histoire remonte jusqu’à Angel, sinon, elle était vraiment mal. Déjà, elle s’en était prise aux Nuages alors qu’elle n’en avait techniquement pas le droit. Des alliés blablabla. Mais que voulez vous, il faut bien s’occuper, lorsque les jeunes ténèbres épousent les moindres recoins de l’Enfer Céleste, quand l’appel à la démence se fait plus puissant encore.

    Non.
    En fait, tout était dû à un simple hasard. Drev avait une proie à éliminer, comme souvent. Après tout, c’était plus ou moins son travail. Seulement, la proie en question se trouvait chez les membres du Clan étoile. Ce qui ne posait aucun problème à l’Exécuteur. Des droits, des permissions, des lois ? Tout cela lui était étranger, évidemment. Qui pourrait donc espérer lui mettre un collier, l’enchaîner à quelques principes qu’elle jugeait sans aucun intérêt ? Personne, bien évidemment. Enfin, c’était ce qu’elle pensait, jusqu’à trouver plus fort qu’elle.
    Elle s’était rendue sur l’îlot concerné, donc, au large du territoire Nuage. Peu de résistance lui fut faite : le guérisseur était, de toute évidence, parti faire une course. Le pauvre homme ne trouvera plus son tendre blessé, en rentrant, seulement son habitat ravagé, une scène d’horreur. Et du sang. Plus qu’il en a jamais vu. Pas celui qui suinte de plaies, pas celui d’un membre coupé. Mais une rivière de sang, magnifique dans sa teinte sombrement écarlate, délicieuse dans son esthétique miroitante.
    Un chef d’œuvre signé Katelyn Drev Mstislav.

    Mission accomplie.
    On aurait pu penser que tout irait pour le mieux. Le quota d’hémoglobine avait été rempli pour la journée, les parcelles folies s’éloignaient en même temps que le ciel s’éclaircissait, pour laisser place à une nuit claire. Les astres scintillaient dans le ciel, comme pour saluer la fin du cauchemar… Ou faire lumière suis le monstre immonde qui se cachait sous les formes enchanteresses de Drev. Ce qui était certain, c’est que la bonne étoile de cette dernière semblait vouloir la quitter.
    Drev avait traversé la moitié du territoire Nuage pour regagner les Gratte-ciels, qu’elle se trouva nez à nez avec une jeune femme à la chevelure blanche, le visage dissimulé sous un épais tissus noir.
    Aussi étrange que cela puisse paraître, Keilana Haze empestait la mort, le sang, comme Drev.
    Pourtant, le courant n’était pas passé.

    « Tu n’iras pas plus loin. Hors de ce territoire, Exécuteur. »

    Poussée par l’ignorance, Kate brandit sa Faux dont la lame ne brillait plus, couverte de sang coagulé, avant d’émettre un ricanement cruel :

    « Je ne bifurquerai pas. Je vais m’octroyer un détour par le centre, avant de retrouver les hauteurs. Et ce n’est certainement pas toi qui va m’en empêcher, chienne. »

    Inéluctablement, le combat s’engagea.
    Tout aussi inéluctablement, Drev ne sortit pas vainqueur de la confrontation. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle pouvait déguster l’amer sensation de défaite, constater ses limites, les entraves à sa liberté. Il ne lui fallu pas beaucoup plus de temps pour reconnaître que son adversaire n’était autre que la Chef des Nuage, la renommée Keilana Haze. C’était tout juste si elle était parvenue à frôler l’ombre de sa Faux, l’insaissable proie ne cessant de jouer avec elle, de l’épuiser, portant à chaque cycle un coup violent à Katelyn. A cause de son Pacte avec les membres du Clan Foudre, elle ne pouvait pas la tuer. Sans aucun ménagement, Keilana prit l’Exécuteur par le col et la traîna vers le Centre, tout en lâchant, cynique au possible :

    « Je peux bien t’y mener, maintenant que tu ne peux plus faire de mal à qui que ce soit. »

    Toujours appuyée à son mur, Katelyn toussa et fut obligée d’admettre qu’elle ne pouvait plus donner de leçon à qui que ce soit. Il lui avait fallut une bonne heure après avoir repris connaissance pour bouger à nouveau. Il faisait jour, désormais, bien qu’elle soit dans une ruelle relativement sombre, à l’abri des regards. Elle fit quelque pas pour sortir de sa cachette, une alcôve qui menait autrefois à une sortie de secours d’un de ces vieux immeubles. Elle souffla et se poussa à ressentir la moindre parcelle de son corps. Rien que des os cassés, des articulations déboîtées, un ou deux tendons sectionnés peut être… Néanmoins, pour des blessures qui pouvaient paraître plus ou moins artificielles, elles étaient situées de sorte que Kate se trouvait complètement entravée. Elle pesta dans un souffle.

      « Montrez-vous ! »


    Génial.
    Voilà qu’on lui répondait maintenant. Drôle de blague. Une voix de femme, visiblement. Pas un gros morceau. Drev en oubliait presque son état déplorable. Elle s’avança en se servant de sa faux toujours couverte de sang comme appui et fit face à sa compagne de ruelle, lui lançant un regard plein de mépris. Eh, quoi ? Elle voulait sa photo peut être ?
    Agréable en toute circonstance, Drev cracha :

      « Eh, t’as pas l’impression qu’il y a des gens qui se reposaient, non ? Tu n’pouvais pas la fermer ? »


    Pareil à un félin qui faisait le gros dos, ses longs cheveux d’ébène en bataille, Drev savait être terrifiante. Son regard d’acier ne cillait pas, son visage demeurait impassible, n’exprimant qu’une haine profonde et rien en elle ne laissait percevoir la douleur qui irradiait chacun de ses membres. Pour rien au monde elle n’aurait geint, ni même montré le moindre signe de faiblesse. Le cuir maltraité de ses vêtements ne montrait aucun signe de tremblement, comme si un calme glaciaire qui s’était emparé d’elle jusqu’à la rendre semblable au marbre. Et pourtant…
    C’était une rage indomptable qui lui permettait d’agir de la sorte, de se tenir sur ses jambes meurtries.

    La rage de la défaite.
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Faily Muerte
# Réincarnation

Faily Muerte


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MessageSujet: Re: « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]   « Montrez-vous ! » [Sujet Clos] I_icon_minitimeJeu 22 Oct - 1:20

    Une femme, si le terme était convenable, clopina hors d'on ne sait où, s'aidant d'une grande faux reluisante d'une teinte écarlate que Faily connaissait que trop bien. La voleuse eut un frisson d'horreur irrépressible. Cette personne, peu importait qui elle était, semblait inhumaine... une aura funeste, d'une noirceur à la profondeur semblable à la sienne mais davantage brutale et véhémente, si différent de la mélancolie... elle avait déjà vu cette soif si troublante dans les yeux des sauvages de la Foudre, mais jamais comme à cet instant : son appétit était vicieux et inquiétant, de telle manière qu'elle aurait parié que jamais elle ne serait en mesure de l'assouvir. Autre chose : son corps était mal en point. Les articulations, pour la plus part, courbaient de manière anormale ou se tordaient peut-être de douleur. Cette vision plutôt apocalyptique d'un corps humain massacré aurait effrayé plus d'un mais la souffrance de cette démone aux yeux glacials devait être minime et même négligeable comparée à celle qu'elle pouvait ressentir durant ses crises. Et puis, en se fiant uniquement qu'à son apparence, ça aurait été une immense méprise que de la prendre en pitié. L'inconnue semblait davantage de ceux qui lapident leurs voisins parce qu'ils ont critiqué les cris d'agonie qu'ils entendent la nuit en provenance de chez elle. Puisqu'aucune onde bienfaisante n'émanait d'elle, valait mieux se baraquer au plus vite. Faily fronça les sourcils sous son capuchon lui dissimulant les yeux.

    « Eh, t'as pas l'impression qu'il y a des gens qui se reposaient, non ? Tu n'pouvais pas la fermer ? »

    Faily songea très immédiatement que si elle avait le choix entre lui crier dans les tympans ou trébucher sur elle au passage, elle préférait de loin hurler, aussi démente aurait-elle l'air. Elle s'abstint cependant de lâcher ce commentaire; elle n'avait absolument aucune envie de se faire sauter au visage par une psychopathe à la haine débridée. Des dommages collatéraux comme cette démone avait, la clouant quasiment sur place, n'étaient pas causés par un débutant; de fil en aiguille : elle était forte, elle aussi. Faily, quant à elle, maniait bien la lame. Elle avait une précision aiguisée, mais sans pourtant être hors de l'ordinaire, et ses mouvements fluides ne lui servaient qu'à l'esquive, laquelle elle avait peaufiner durant ses années de vol à l'étalage. Et puis ses visions l'aidaient à prévoir l'attaque de l'ennemi mais pas à un niveau d'efficacité assez élevé pour réellement éviter chaque charge.
    Bref, tout cela pour dire qu'elle se restreignit au plus grand calme, même si au contraire ses entrailles lui brûlaient douloureusement et que son cœur pompait horriblement. Et répondre à un tel ton sans aucun sarcasme ou réplique au même goût épicé était plutôt ardu.

    « Je ne suis pas du genre à apprécier les intrus, voilà. »

    Faily n'était pas menteuse; s'excuser serait calomnier avec grâce, pour s'en sortir sans problèmes. Mais au juste, quels troubles est-ce que cette femme sauvage pourrait lui apporter, sauf peut-être des contusions et des ecchymoses sanglantes ? La souffrance corporelle ne l'effrayait plus; qu'elle lui tranche la gorge si son état le lui permettait. Mais les visions de la voleuse, cet aspect si mystique d'elle, refuseraient de se laisser ainsi disparaître de ce monde après avoir finalement renaquit en quelqu'un. Comme pour le cas de la femme froide de son enfance; elle resterait probablement sourde à leurs appels. Pourtant, Faily savait très bien que la réincarnation elle-même avait une prise puissante sur elle... si l'écho se faisait trop violent, elle serait contrainte d'y obéir. C'était une faiblesse qui engendrait une force, paradoxalement.

    « D'autant plus que se reposer dans un trou comme celui-ci est plutôt louche. »
    , lâcha-t-elle avec un ton blafard.

    Celle-là, elle avait glissé sournoisement de sa bouche. Au moins, le ton employé était loin de la provocation. À son humble avis, provocation signifiait tout bonnement suicide dans de telles situations. L'idée de s'enlever la vie lui paraissait si floue, lointaine, inaccessible... Faily sentit, au plus creux de son être, que ce serait un monstre comme la femme qui se tenait devant elle qui lui retirerait son dernier souffle. Mais pas dans des circonstances semblables à celles-ci; non, plutôt dans une confrontation ultime, si le terme était juste. Forcer le destin n'était ni dans sa nature ni dans ses intentions.

    Faily sentit une bouffée de chaleur, comme lorsque l'on respire trop près d'un brasier tout feu tout flamme, monter en elle. Elle eut un brusque pincement de cœur puis toussota violemment et cela se termina par du sang parterre, du sang trop foncé et infecté, quasiment boueux. Elle toisa un quart de seconde la flaque au sol avec indifférence, puis releva légèrement la tête, toujours encapuchonnée. La voleuse leva doucement le bras, révélant la couleur translucide de ses bras, puis essuya la commissure poisseuse de ses lèvres du revers du pouce. Une crise se préparait et la présence gênante – ou plutôt menaçante – de la femme à la faux n'aidait en rien.

    Si elle s'avance trop, je fuis. Elle me tuerait trop facilement si une crise se déclenche
    , songea-t-elle furtivement.
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Katelyn Drev Mstislav
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Katelyn Drev Mstislav


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MessageSujet: Re: « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]   « Montrez-vous ! » [Sujet Clos] I_icon_minitimeJeu 22 Oct - 19:37

    Intruse ?
    Balivernes ! Kate était chez elle partout. Sa nature, son instinct félin lui soufflait qu’aucune barrière ne l’entravait. Un obstacle était contourné, le plus souvent éliminé, en bonne et due forme. Combien de fois avait-elle, de rage, enfoncer une porte qui lui refusait l’accès ? Escaladé un mur qui lui barrait la route ? Combien de fois avait-elle tué quelques imprudents pour l’avoir provoqué ? Tout était permis, dans le monde de l’Exécuteur. Un jeu à la fois barbare et subtil qui consistait à tuer, à ruser pour survivre… Jusqu’au jour où elle pourrait atteindre son ultime objectif.
    Elle n’était pas une intruse.
    Pour une raison bien plus simple encore. Elle était au service de la mort, cette tendre Faucheuse qui s’abat sur vos têtes chaque jour. Qui n’a pas vu la mort de ses yeux ? Qui n’a pas perdu un proche sous la grande lame ? Qui ne la craint pas, ne serait-ce qu’au plus profond de son inconscient ? L’inconnu, le néant, la frontière de toutes les croyances, le grand saut auquel personne ne peut échapper, même pas sa plus fidèle servante. Le mort empestait et promettait le salut pourtant. Un soulagement pour certains, une cruelle séparation pour d’autre… On pouvait la souhaiter ou la fuir, elle en faisait plus ou moins à sa tête, choisissant ses proies poussée par l’inexorable hasard.

    Un sourire mauvais se dessina sur les lèvres de Drev.
    Un sourire qui n’annonçait rien de bon. Un sourire qui laissait pleinement transparaître la sombre vérité. Son regard polaire laissa briller dans les prunelles singulières un vague amusement, un sarcasme évident. Bien entendu, en plus de la mort, elle apportait la souffrance, c’était sa petite touche personnelle, sa fierté, son art. Puis, le moment devenait encore plus inoubliable, ainsi. Mieux ! Si l’individu ne bénéficiait pas d’une conscience, de souvenirs dans l’au-delà, plutôt que sombrer dans le morne néant, les gens se souviendraient encore de lui ici bas. Ou plutôt, ici haut, sur l’Enfer Céleste. Imaginez, un enfant tombe sur un cadavre mis en valeur par les talents unique de l’Exécuteur du clan Foudre… Le visage –si visage il restait- serait à jamais gravé dans sa mémoire.
    Quel morbide et délicieux cadeau posthume, non ?

    Katelyn Drev Mstislav reprit son masque haineusement glacial pour accueillir la remarque suivante de son vis-à-vis.
    Ah, un trou. Haze allait lui payer. Très cher. Elle savait qu’elle aurait demandé à un Foudre d’aller la chercher, après cela. Hors de question de l’envoyer chez les Etoiles. Le massacre de la veille avait bien suffit. Hors de question de la garder non plus sur le territoire des Nuages. Alors, le toutou de Chelsea n’avait rien trouvé de mieux à faire que de la planquer dans cet état lamentable, en allant trouver le pire des crétins pour ramener le monstre au bercail. Si c’était Leowin… Non, il ne valait mieux pas songer à cette funeste éventualité.
    Cette simple pensée aurait, d’ordinaire, assurer la mort à l’individu qui l’avait provoqué. Heureusement pour Faily, Drev restait limiter dans ses mouvements. C’était seulement en ultime recours qu’elle pousserait son corps au-delà de ses limites. Ce qu’elle pouvait faire sans aucun problème, bien entendu.
    De par son entrainement, elle était habituée à pousser son corps au-delà du possible, d’ignorer la douleur et la faiblesse, pour se concentrer uniquement sur sa cible. Les conséquences étaient bien trop lourdes pour qu’elle fasse usage de telles extrémités pour un simple membre du Clan Vent, aussi étrange et désagréable était-elle.

    Simple membre du Clan Vent ?
    Drev pencha la tête de côté, à la manière d’un animal intrigué. Malgré son visage dissimulé dans l’ombre de son capuchon, la couleur singulière des cheveux de Faily ne passait pas inaperçue. Drev dû prendre le contrôle sur elle-même pour ne pas laisser apparaître sa frustration. Faily Muerte. Une saloperie de réincarnation. Ce qui signifiait qu’elle n’avait pas le droit de la tuer. Chelsea comptait se servir des âmes réincarnées plus tard, et si elle passait outre cette règle, elle serait exécutée dans l’instant. Mauvais. Très mauvais pour notre jeune impulsive assoiffée tiède hémoglobine.
    Pour l’instant, personne ne savait quels étaient les plans de la réincarnation d’Attila concernant les réincarnations. Cet élément seul pouvait jouer en sa faveur, seulement si l’éclairée Cassandre n’avait pas déjà aperçu quelques traitres morceaux d’un avenir possible.

    Drev haussa un sourcil, attendant la faible créature lui faisant face ait fini de contempler son propre sang, puis, s’exprima enfin, en un feulement furieux :

      «Pas plus louche qu’une pseudo-voyante qui prétend que la mort est une intruse.»


    Le visage albâtre de l’Exécuteur se tordit en un rictus cruel et carnassier, heureuse d’avoir daigné tendre l’oreille aux babillages de son supérieur.
    D’un geste impatient, elle recala sa Faux sur son épaule, se tenant fièrement sur ses deux jambes, sans prêter attention à ses membres qui criaient grâce. Elle avait horreur de montrer une faiblesse quelconque, plus encore de déshonorer son arme. Puis, elle montrait ainsi que son état n’était pas suffisamment dramatique pour pouvoir la provoquer impunément. Une stupide épreuve de force… Et pourtant, de telles stupidités pouvaient s’avérées plus qu’utiles dans la jungle de violence qu’était la vie de Drev.
    Certes, rien dans le ton de Faily ne ressemblait à de la provocation. Mais n’oublions pas que notre douce Drevy ne faisait pas dans le détail. Elle insultait, beuglait, persifflait, crachait, susurrait même parfois ses doucereuses menaces. Le plus souvent, elle ne parlait même pas. Elle se jetait sur sa victime sans pitié aucune, sans le moindre avertissement.
    Et seulement après, elle prenait plaisir à converser avec les cadavres, quand la folie repoussait plus loin encore le semblant de lucidité qui persistait dans sa caboche complètement déglinguée.

    Elle poursuivit, acerbe, pressée de voir la jeune femme disparaître et ainsi espérer fuir le crétin qui viendrait la récupérer :

      « Et, tu comptes restée plantée là longtemps ? T’as pas des trucs à voler, histoire de t’occuper, non ? Des comptes à régler ? Des petites prédictions à faire histoire de te sortir de la misère ? »


    Non, parce que bon, elle n’avait pas l’intention de rester prendre le thé dans le coin.
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Faily Muerte
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Faily Muerte


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MessageSujet: Re: « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]   « Montrez-vous ! » [Sujet Clos] I_icon_minitimeVen 23 Oct - 1:23

    « Pas plus louche qu'une pseudo-voyante qui prétend que la mort est une intruse. »

    Faily ne put s'empêcher de sourire. Un rictus de mépris et de pitié, une expression dégoûtée par l'inconscience et l'égocentrisme. Attendez; avait-elle bien sous-entendu qu'elle était la mort ? LA Grande Faucheuse, elle-même ? Ridicule, si puéril que ne pas être en danger, la voleuse aurait rit à gorge déployée. Non mais ! Prétention ou naïveté ? Comme si tous les décès sur cette terre agonisante étaient liés à sa petite personne... cette démone de bas étage n'avait même pas eu son premier souffle que la mort étranglait déjà Faily. N'importe quoi; sans équivoque, elle était bel et bien aveuglée. Folle. Aucune intelligence ne brillait aux yeux de celle qui jadis fut Cassandre. Ce n'était plus de l'arrogance, c'était de la crânerie pure et simple, car bien qu'elle distribua très probablement repos éternel un peu partout où elle passa, l'origine des temps avait déjà fait ce travail avec succès sans qu'une petite plaie dans son genre ne vienne interférer avec l'ordre des choses. Muerte sentait la maladie en elle qui hurlait quasiment au blasphème, au sacrilège. Si elle-même avait un jour fait l'erreur de croire, un petit instant, être la Faucheuse, celle-là, en semblait convaincue parce qu'elle tuait davantage de gens que tous ceux qu'elle avait pu rencontrer. Sa sauvagerie semblait sans bornes; le sourire qu'elle avait précédemment fait démontrait bien de choses; et pour tout dire, Faily la plaignait pratiquement, car le matin où elle rencontrera davantage sinistre et assassin, son orgueil de femme furax la mènera au trépas. Ce serait une bonne chose de faite, à son avis. Et la mort n'était pas intruse... encore quelques années, et la voleuse serait en mesure de la considérer comme une vieille amie. Réflexion qu'elle eut avec une bonne dose de sarcasme, bien entendu.
    Pseudo-voyante... voilà, par contre, une chose à laquelle elle n'avait pas songé précisément. Elle avait considéré ses dons comme relatifs et abstraits; pas jusqu'à recevoir un titre de devin ou quoi que se soit dans le genre. Peut-être cela suffirait-il à la protéger, qui sait. Si elle avait oser, elle aurait pu chercher dans l'avenir, voir ce qu'il en serait, mais elle en avait perdu le goût pour en avoir abusé longtemps après la naissance de l'enfant mort-né. À cette pensée, son cœur lui fit mal – ce qu'il restait de son cœur lui fit mal. Bref.

    La tueuse sembla rouvrir la bouche :

    « Et, tu comptes rester plantée là longtemps ? T'as pas des trucs à voler, histoire de t'occuper, non ? Des comptes à régler ? Des petites prédictions à faire histoire de te sortir de la misère ? »


    Être impatiente, elle aurait été piquée au vif. C'était le genre de réflexions, très exactement, qui la répugnait. On aurait juré être devant une gosse de riche. Elle volait, oui, et alors ? Qui en ce monde triste et noir était non seulement honnête, mais assez franc pour retirer le butin d'une « errante » ? Ce qu'elle en retirait ne regardait qu'elle. Faily était surtout curieuse de voir ce monde sombrer encore plus profondément et pour cela, elle devait survivre. C'était tout !
    Chose claire : jamais elle n'aurait de compte à régler avec personne. Elle avait aisément franchit l'étape de rancune.
    Dernier point: qu'est-ce qui lui disait, à cette prétentieuse, qu'elle vivait dans la misère ? Au contraire, le marché noir, aussi traître et malsain pouvait-il paraître, était davantage formé d'alliances, de loyauté et de fortune que le misérable « commerce légal ». Être avide de richesses, Faily deviendrait facilement pleine aux as. Deux ou trois vols bien placés, et le tour était joué. Qui d'autre qu'elle, dans tout ça, avait les capacités pour effectuer ce genre de besognes fraudeuses ?

    Faily, un peu irritée – chose rare, semble-t-il que cette fille avait un certain talent, elle se devait de le reconnaître –, retira son capuchon en dévoilant ses yeux sans vie sous sa constante carapace. Ses longs cheveux cyans vire-voltèrent, puis elle sourit de nouveau, le coin des lèvres crispé par une douleur insistante aux entrailles.

    « Tu es si jeune. Comprends-moi: la mort est un fléau bien trop obscur et indéfini pour que tu n'en sois qu'une infime part. Je me demande qui t'as mise cette idée infantile dans la tête, chère. »


    Sa voix restait camouflée par un ton faible, livide. Monter sur ses grands chevaux l'achèverait.
    Faily pinça les lèvres. Elle sentait le sang monter dans sa gorge. La commissure de sa bouche rougit et une coulisse suivit le fin tracé de sa mâchoire à partir de son oreille. Elle l'essuya de sa banche puis continua à parler même si le sang dégoulinait sur la droite. La crise était d'une dangereuse proximité.

    « Loin de moi l'idée de t'insulter, mais la mort ne meurt pas, et tu as l'air d'avoir failli y passer. Ce serait ironique, non ? »


    Elle cracha, dérangée, et contint ses tremblements croissants.

    « Dis-toi que c'est un conseil – »


    Elle s'interrompit. Encore deux micro-secondes et elle aurait terminer sa phrase par « d'ami ». Faut pas forcer la note, et c'était plutôt casse-cou comme terme.

    « Enfin. Un conseil. »

    Faily eut un spasme imperceptible qui la secoua et rompit son élan. Sa voix devint glaciale, se rapprochant de celle de sa vis-à-vis, mais sans la haine suintante qui l'accompagnait.

    « Et si tu veux t'en aller, va. Si ma faiblesse t'horripile, crache-moi au visage, et tourne les talons. Je ne crois pas qu'il y est une seule personne en ce monde qui te retiendrait auprès de lui. Sans offense. »


    Sur ce, Faily Muerte pencha la tête, ses organes tordus de douleur et l'esprit inquiet concernant la crise imminente. Pourquoi aujourd'hui ? Devant cette profanatrice, pour couronner le tout ? Parfait, ah oui, parfait. Sur ce coup-là, encore, la mort avait fait fort.

    Je dois partir... je dois me cacher au plus sacrant, bon Dieu !

    Mais elle restait clouée sur place.
    Fascinée ? Peut-être.
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Katelyn Drev Mstislav
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MessageSujet: Re: « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]   « Montrez-vous ! » [Sujet Clos] I_icon_minitimeSam 24 Oct - 12:58

    Quelle sotte !

    Drev fronça les sourcils irritée. Elle n’avait jamais prétendu être la mort, qu’elle idée saugrenue ! La mort était sa maîtresse, la seule force suprême qu’elle respectait. Comment pourrait-elle mépriser une entité dont elle-même serait victime un jour ? Elle émit un ricanement cruel lorsque la pseudo-voyante proférait ses inutiles « conseils », lui indiquant bien qu’elle n’avait absolument rien compris. Peut-être que l’esprit retord propre à la démence était bien trop tortueux pour elle ? Peut-être qu’en fait, elle n’avait rien d’une réincarnation ?
    Alors, elle pourrait la tuer…
    A la tendre idée de violence, le besoin immédiat d’assouvir sa haine s’éprit de l’Exécuteur. Ce qu’elle pouvait rêver de découper cette proie, à la langue bien trop pendue, à la fragilité évidente ! Elle rêvait, oui, de lui faire sortir en vain ses dagues, de la vider de son sang comme on saigne un cochon, sans oublier, au préalable, de briser chacun de ses os jusqu’à ce que chacune de ses articulations se tordent en des angles aussi improbables qu’écœurant. Parce qu’elle ne faisait pas dans la finesse, comme ces fourbes de nuages. Elle irradiait de mépris et de violence, de fureur à peine contenue, elle frappait, encore et encore, inlassablement, jusqu’à trouver dans les expressions de ses proies la souffrance suprême. Et, elle devait absolument voir Faily quitter son habituel flegme fasse à la mort qui la guettait de toute évidence.
    Car, si on pouvait déjà être résigné, aucun être humain ne restait de glace face à la douleur, aucun ne revenait intact de la terrible épreuve qu’était la torture.

    Une idée s’insinua alors, guidée par la folie.
    Elle n’avait pas le droit de la tuer, n’est ce pas ? Mais elle pouvait la faire souffrir, lui couper des membres, non ? Puis, elle l’apporterait à Chelsea en lui conseillant sèchement de la ranger aux cachots, histoire qu’elle ne l’enquiquine plus, car il serait bien bête qu’elle meurt par inadvertance ou excès de provocation.
    Puisque rien n’irritait plus Drev que l’expression dévoilée de la prophétesse...

      « Tu me dis jeune ! Et toi, tu manques cruellement de perspicacité, tu n’as même pas saisi mes propos. Serait-ce la sénilité qui te gagne ? Je n’ai aucunement besoin de tes conseils, ni de déguerpir. »


    Drev n’avait aucunement l’intention de se justifier, ni d’éclaircir ses propos.
    Tout comme Faily devait comprendre qu’il ne servait à rien de raisonner le monstre furieux et dément qui lui faisait face, l’Exécuteur n’avait aucune intention de gaspiller inutilement sa salive avec une donneuse de leçon. Car si un dossier complet existait sur Faily, consciencieusement rempli par les meilleurs informateurs des Nuages, relatant toute sa vie ou presque, jamais personne ne connaîtrait celle de l’Exécuteur, les tréfonds de sa captivité, ses leçons de survie forcées. Et si peu connaissaient son identité ! Combien, en la voyant pour la première fois, écarquillaient les yeux de surprise, jusque là convaincus que Drev n’était autre qu’un géant sanguinaire, un homme visage cruel plein de cicatrice et non cette jeune femme aux traits si fins ? Et pourtant, Drev, le fameux Exécuteur n’était autre que Katelyn Mstislav.
    Femme de gloire et de vengeance.
    Elle contempla quelques instants encore Faily, avec effectivement une expression emprunte de mépris dégoûté. Oui, elle la trouvait démesurément stupide, cette pauvre fille. Elle semblait prôner la sagesse, l’âme réincarnée de Cassandre devait faire d’elle une personne influente, elle aurait pu gagner sa vie plus facilement, aurait pu aller au-delà de la souffrance, quitte à en passer par la folie. A la place, elle ne trouvait qu’une femme détruite, faisant honte à la mort elle-même, et qui, à la place de sordides vérités se perdaient dans de vaines élucubrations.
    Décidément, la première bonne action de l’Exécuteur pour cet Enfer serait bien de mettre un terme à l’existence de cette ombre, de ce qui fut une femme.
    Ou au moins l’enfermer, si elle-même ne voulait pas se voir privée de sa liberté.

    Un sourire malsain effaça la contrariété des traits de Kate, lorsqu’elle persiffla :

      « Ne serait-ce pas toi, qui ferait mieux de tourner les talons ? De fuir, avant que je ne fasse de toi l’une de mes proies ? »


    Parce que, si Katelyn se délectait de la solitude, il était hors de question qu’elle se plie à la volonté d’une méprisable voleuse.
    Non, il était tout simplement hors de question qu’elle s’en aille, tout aussi improbable qu’elle reste à bavarder ici. Cela lui donnait la gerbe, juste encore plus envie de la tuer, de voir ses entrailles se répandre sur le sol crasseux et non pas quelques gouttes de sang s’échapper de sa gueule au même titre que les inepties.
    Katelyn continua à fixer celle qui serait sa victime, tout en vérifiant mentalement quelle seraient les parties de son corps qu’elle pouvait ou non bouger. De manière imperceptible, elle commença par actionner les muscles de ses épaules, avant de se rendre compte que l’une d’entre elle était déboitée. Bien, à ignorer la douleur, elle n’avait pas noté ce détail. Pas très malin. Quelques tendons et ligaments écrasés entravaient ses mouvements, sans pour autant la clouer au sol. Elle avait perdu de sa rapidité, de sa force, mais n’était pas une faiblarde créature. Tout autre qu’elle se serait trouvé cloué au sol sans autre forme de procès, convaincu que la mort le guettait. Ses genoux étaient en état, tout comme ses coudes. Tant mieux, puisque c’était de loin les articulations les plus difficiles à remettre en place.
    Et les plus douloureuses, aussi, mais cela n’entrait pas dans ses considérations.
    Elle souffla un grand coup, tira consciencieusement sur chacun de ses muscles, jugeant à la douleur qui s’emparait de ses membres quels étaient les dommages causés et, en quelques minutes, su parfaitement quels muscles bouger, quels mouvements elle pouvait exécuter sans trop en pâtir et quels seraient ceux à bannir, au risque de se trouver hors d’état de nuire. Enfin, elle jugea rapidement les capacités de son adversaire. Elle lui aurait donné du fil à retordre dans d’autres circonstances…
    Néanmoins, la quantité de sang qu’elle lui avait craché jusque là laissait Drev relativement convaincue que les blessures intérieures de son vis-à-vis l’affaiblirait.

    Bien entendu, si Faily décidait de fuir, il était peu probable que Drev parvienne à la rattraper.
    Seulement, elle désirait jouer, charcuter, notre tendre panthère.
    Joueras-tu, Faily ?
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Faily Muerte
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Faily Muerte


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MessageSujet: Re: « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]   « Montrez-vous ! » [Sujet Clos] I_icon_minitimeDim 25 Oct - 5:59

    « Ne serait-ce pas toi, qui ferait mieux de tourner les talons ? De fuir, avant que je ne fasse de toi l'une de mes proies ? »

    Trop tard, je suis déjà celle de quelqu'un d'autre.

    Ce fut la seule réflexion qui lui vint en tête. L'idée lui paraissait totalement absurde que cette chienne la pourchasse. Qu'avait-elle à faire d'une errante sans but précis à part, peut-être, assister à la fin du monde comme ce fut la fin pour elle dix ans auparavant ? Son existence s'était terminée, déjà. Voilà ce que cette grande gueule – le terme semblait vulgaire, mais c'est bien tout ce qu'elle inspirait chez Faily – ne semblait pas comprendre. Elle n'avait rien à perdre. Son corps lui importait peu; il était si laid à ses yeux, porteur de souvenirs renégats et lourds que peut-être défiguré, le simple fait de se regarder dans une glace ne serait-il plus un supplice. La laideur en soi n'avait rien de terrible. Elle vivait déjà dans l'ombre et n'aurait pas à s'accommoder des regards choqués des passants. De plus, ils ne seraient en rien comparable à ceux qu'ils lui aurait adressés si elle avait encore été cette petite fille de cinq ans agonisante dans la pénombre d'un logis puant. Il était clair que dans le sens pratico-pratique, se faire arracher un bras n'était pas la joie; le vol demandait un minimum de dextérité. Et elle n'avait pas envie de devoir s'adapter à un statut superflu de « personne aux habiletés réduites ». Avec lequel viendrait bien évidemment la pitié de la populace. Quelle bande de naïfs, ceux-là. Ils n'y comprenaient rien.

    Est-il simple de titiller un loup affamé ? Je vous répondrai par un oui franc et net. Est-il facile de susciter l'envie de tuer chez un meurtrier ? Non, pas nécessairement, je dirai. La plus part sont des génies proscrits. Est-il simple et facile d'assoiffer une louve meurtrière de sang ? Ce que l'augure avait fait sans trop vouloir y arriver. Réponse : trop facile et simple. Envoyez-la paître, c'est instantané. Faites-la parler, elle se tanne. Courrez, la chasse est un jeu qui se joue à deux. Qu'est-ce que Faily avait fait, au juste ? Se tromper sur son compte, j'imagine. On n'a pas droit à l'erreur avec ces gens-là. « Gens »... avec ces monstres-là. Elle songea bien tristement qu'elle s'était prise le pied dans un étau. Impossible de s'en sortir sans s'arracher un membre. Quelle poisse.
    La voleuse nota un léger mouvement des épaules de sa vis-à-vis. La voilà qui analysait ses chances de la chopper. Le petit lapin à la chevelure bleue n'irait pas bien loin; lui même était mal en point. Et dire que l'avoir croisée hier, aussi torturée qu'elle l'était en ce moment, Faily aurait pu l'assommer en abusant de ses dons de prédiction pour sa propre sécurité. Cette assassin tuera celui dont elle aura envie, excepté, peut-être, l'âme réincarnée de Cassandre. On la disait jadis forte – vivement la bibliothèque – et si elle possédait toujours cette force, la voleuse courberait volontiers l'échine. Cette partie d'elle-même lui faisait maintenant office d'instincts destructeurs, mais modérés, puisqu'ils semblaient avoir leur propre volonté.

    Elle s'apprêtait à lui sauter dessus, c'était l'évidence même. La seconde âme en Faily sembla hurlé de toutes ses forces, créant un écho qui fit vibrer chaque parcelle, même la plus infime, de son corps déjà meurtri. Un éclair de douleur la fit se crisper violemment et dans ses yeux se répercuta une haine et une froideur qui n'était pas sienne. C'était l'autre; Cassandre se réveillait. Comment était-ce possible ? La voleuse avait fait âme à part avec elle depuis le début; elle n'était pas en paix, ni avec l'oracle en elle ou bien sa propre personne. Et puis la renégate refusait de disparaître et devant l'indécision de Faily cria au loup pour qu'elle finisse par réaliser ce qui se passait. Ou, au moins, prenne conscience de la gravité de tout cela.
    La voleuse ne cria pas. Elle endura. L'habitude, peut-être, de souffrir en silence. Et la meurtrière en face d'elle ne semblait pas très disposée à l'aider.
    Soit. Cassandre se faisait violence et la colère montait en elle, incertaine et ralentie par la mélancolie quotidienne de Faily.

    « Tu ne me tueras pas, qui que tu soit. Et te tourner le dos reviendrait à mettre mon cou juste sous ta faux, je ne suis pas assez sotte pour m'y laisser prendre. »


    Faiblesse, lividité, pleutrerie, abattement, impotence... disparu. Sa voix avait changé. Très clairement changé. Elle ne proférait point menace et ne prévoyait pas victoire. Faire face reviendrait à survivre, voilà ce que lui dictait la voix langoureuse en elle, ne pas fléchir reviendrait peut-être à guérir. Peut-être. Cassandre, Faily, qui était-elle maintenant ? Qu'importait, elle brûlait de mal et d'une rage sourde s'apparentant dangereusement avec la détresse d'un animal traqué, ses pensées n'étaient plus calmes et sereines. La fusion des deux âmes se faisaient-elles possiblement à ce moment même. De cela résulterait un savoir immense... ou autre chose de bien plus monstrueux. Ou est-ce qu'elle délirait tout bonnement ? C'était la seule explication valable que la voleuse pouvait trouver pour son malaise.

    Elle leva les yeux sur l'Exécuteur. Clan Foudre. Créature de foire.

    « Katelyn Drev Mstislav, c'est cela ? »


    Elle ne demandait point réponse.
    Son ton neutre n'annonçait rien.

    Je jouerai, pas parce que j'y suis contrainte, mais parce qu'il est temps.


    Réincarnation : une âme morte en elle.
    Faily elle-même : Morte-née.
    La mort ? Compagne de toujours.

    Et cette fille/femme, cette Katelyn, une autre proche de la bonne vieille Grande Faucheuse.

    ...combat ?
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Katelyn Drev Mstislav
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MessageSujet: Re: « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]   « Montrez-vous ! » [Sujet Clos] I_icon_minitimeVen 30 Oct - 11:16

    Absolument.
    Katelyn Drev Mstislav.
    Votre bien-aimée Exécuteur.

    Drev fronça les sourcils, affichant une moue quelque peu contrariée. Peut-être le don de Faily servait à quelque chose, finalement. De temps en temps. Ou seulement dans les situations extrêmes ? Ou bien était-ce selon le bon vouloir de la Réincarnation ? L’instinct de survie peut-être ? Le Fléau commença à envisager le combat. Un vrai combat, s’entend, et non pas le minable affrontement qui pourrait avoir lieu ici. Avec un Exécuteur et une Cassandre au meilleur de leurs formes. Un combat où son adversaire pourrait anticiper la moindre de ses offensives… Mais ne pourrait pas rivaliser avec son adresse, sa force, son expérience et sa fureur.
    Un combat tellement plus passionnant.
    Plus excitant.

    Or, il est bien connu que, lorsqu’on possède la force, on rêve de trouver quelques proies résistantes. Un peu plus difficiles à attrapées, histoire de mettre un peu de piment dans le quotidien. Et évidemment, Kate n’échappait pas à la règle. La perspective d’un tel face à face la rendait fébrile, la démence gagnait du terrain, une éclat de folie irradiait ses prunelles fascinantes. Une créature de foire, hein ? Certainement… Une dangereuse créature, d’ailleurs, qu’il ne fallait pas sous-estimer. Et Faily ne devrait pas s’inquiéter de ne perdre qu’un membre. Car, une fois la bête libérée, une fois toute conscience perdue, il n’est pas dit qu’elle puisse retenir ses coups et sa haine, que l’envie de sang ne la perde pas.
    Mais la réelle bêtise de son interlocutrice n’était pas vraiment là, d’après l’Exécuteur. Non, pas du tout. En fait, il s’agissait plutôt de sa façon de raisonner. Elle se laissait aller à des conclusions hâtives, qu’elle soit portée par son don ou non. Cela faisait deux fois qu’elle proférait des paroles pour le moins dépourvues de sens aux yeux de Drev. Le faisait-elle exprès, ou s’égarait-elle ? Bien entendu, elle n’avait aucun moyen de le savoir… Cela n’en restait pas moins un fait. On aurait dit que Faily ne prenait pas le temps d’analyser chaque détail et se contentait de rétorquer avec une assurance qu’elle se targuait de posséder. Comme si elle était uniquement focalisée sur elle-même, sur sa propre douleur pour pouvoir distinguer les nuances du monde, ses miroitements.
    Cela lui coutera la vie, si elle ne changeait pas cela.
    Drev en était plus que convaincue.

    Seulement, ce ne serait pas de sa main.
    Du moins, pas pour le moment, n’est-ce pas, Drevy ?
    Un sourire mauvais se dessina sur les lèvres de cette dernière, emprunt d’un réel amusement, et, sans crier gare, un rire cristallin s’éleva dans les airs. Cristallin mais cruel, car si Drev possédait encore quelque chose qui aurait pu passer pour pur, il avait bien fallut qu’elle parvienne à le souiller. Pourtant, elle était réellement amusée par les vaines paroles de son vis-à-vis. Elle qui croyait qu’elle ferait face à un mur infranchissable de sagesse, à un flot continu de prédictions, elle se trouvait réellement dupée ! Preuve qu’une réincarnation demeurait humaine, alors que le Fléau qu’elle représentait passait bien au-delà.
    L’avantage, lorsque l’on était Drev, c’était que la folie pardonne tout.
    Elle servait d’excuse en toute circonstance, que ce soit pour le manque de logique ou une surestimation de ses propres capacités. Pouvait-on encore trouver la moindre part d’humanité en elle ? Pouvait-on trouver le moindre sentiment qui ressembla à quelque chose de bon ? D’agréable ? Elle n’était que la haine. Oui, la haine lui collait à la peau, lui seyait comme un gant. Elle faisait corps avec elle, elles se suffisaient mutuellement. Réceptacle de ce sentiment vicieux, Drev s’enorgueillait de quelques fioritures, éléments de son cru : colère, démence, cruauté, massacre. Des atouts indispensables pour compléter son caractère violent, son excès d’insanité, à en ébranler l’essence même de ces mots, de ces nombreux adjectifs qui pouvaient décrire tous ses mauvais penchants.
    Il était bien peu probable de voir la catharsis s’éprendre un jour du monstre.

      « Ce serait en effet dommage de gâcher une si belle proie. »


    Le dernier mot avait été soufflé d’un ton glacial, légèrement modelé par l’envie et l’impatience. Elle guetterait l’instant ou elle serait certaine que la voleuse se sentirait mieux, histoire de voir ce que cela pouvait réellement donner. Il n’en fallait pas moins qu’un obstacle pour convaincre Drev de se lancer dans un défi. Quoi qu’en l’occurrence il n’était pas certain que le défi en question convienne à la cible. Elle ne laissait pas beaucoup de choix à Faily : souffrir maintenant ou souffrir après. Oh, bien entendu la mort faisait partie de l’alternative… Néanmoins, cette bonne vieille amie n’avait pas vraiment l’air de la terrifier. Enfin, la jeune femme n’en était pas moins sur ses gardes, prête au combat, non ? L’Exécuteur le ressentait dans cette atmosphère vibrante, si agréable, cet instant de tension où l’on était persuadé que le combat était éminent. Un simple sentiment qui se révélait être une douceâtre mélopée à son sens… Tandis que la douleur, elle, devenait symphonie.

    En parlant de douleur…
    Drev lâcha plia les genoux et se laissa glisser au sol, dans la poussière. Une jambe pliée, rabattue contre sa poitrine, l’autre repliée au sol et le coude posé sur son genou, elle posa sa Faux à ses côtés. Encore une épreuve pour ses membres douloureux : l’idéal aurait été qu’elle s’allonge ou qu’au moins, elle étende ses jambes. Elle s’y refusait, pourtant. Cela serait montrer ses faiblesses, chose qu’elle ne tolérait pas. Puis, ce geste n’était aussi que pure provocation. Elle faisait comme si de rien n’était après avoir adopté une posture des plus agressives. Pire encore, elle faisait comme si la voleuse ne représentait aucun danger, alors que celle-ci avait clairement clamé qu’elle ne tournerait pas le dos à un adversaire, donc, implicitement, reconnu sa capacité à lui faire du mal.
    Katelyn n’était pas imprudente pour autant : elle conservait ses dagues dissimulées et était prête à en faire usage en cas de besoin. Elle gardait ses réflexes et chacun de ses muscles demeurait naturellement tendu, prêt à l’emploi, malgré la douleur que cela impliquait. Après tout, elle n’avait été entraînée que dans ce but. Plus habile, encore, elle parvenait à camoufler les sens de ses gestes, à ne pas tressaillir, à être maîtresse de son corps quand celui-ci pouvait trahir ses intentions. Au moins, les revers de son comportement, ces apparences versatiles aidaient au rôle, n'est-ce pas ?

    Tout un Art.
    Celui de la traitrise.
    La manipulation.
    Pour toujours mieux abattre sa Faux…
    Tôt ou tard.
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Faily Muerte
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MessageSujet: Re: « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]   « Montrez-vous ! » [Sujet Clos] I_icon_minitimeVen 13 Nov - 1:49

    Confusion. Embrouille. Malentendu. Trouble. Promiscuité.

    D'autres synonymes ?
    Attendez une seconde ! Là, Faily était dépassée. La crise qui montait en elle fut expulsée des miles plus loin, déjà agonisante dans les oubliettes, substituée par une interrogation qui prenait pour l'instant toute l'infinie largesse de ses pensées. Elle venait juste de se faire menacer par la pire des scélérates, et pas qu'en sous-entendus, l'intention de tuer avait été très clairement exprimée et là, tout d'un coup, plus rien ! « Ce serait en effet dommage de gâcher une si belle proie. » Qu'est-ce que cela sous-entendait, hein ? Incompréhensible ! La voleuse se heurtait à un mur, ou bien littéralement aux remparts d'une forteresse imprenable, et le lien ne se faisait pas dans son esprit. Qui ? Que ? Quoi ?

    Faily se racla la gorge avec agacement, considérant momentanément son mal comme un moindre dérangement et absorbée par son questionnement. Elle cracha encore et s'essuya la bouche d'un geste irrité. Cette satanée maladie commençait sérieusement à lui taper sur le système. Consciente de son expression dépassée et de ses yeux probablement courroucés par cette position, elle rabattit son capuchon sur sa tête pour dissimuler son regard contrarié. Et d'une certaine manière, se sentir plus sûre d'elle-même dans cette position où elle réalisait bien tristement que oui, elle était à sa merci, et que sa frêle personne faisait plutôt pitié à voir même si ce concept des choses la répugnait tout simplement. Malgré qu'à bien y penser, ce ne serait pas un morceau de tissu qui la protégerait d'une volée de coups de massue, mais bon. Juste pour la forme, question de se sentir solide, même superficiellement, principe idiot qui ne s'appliquait qu'à l'être humain. Créature contaminée, bien à son avis. Bref. Cela n'empêchait pas qu'elle n'y comprenait rien, à sa façon de penser, à cette Mstislav.
    Elle aurait mieux fait de paresser au lit comme toute personne normale, ce matin, comme fut son idée originale. Des rencontres comme celle-là, on s'en passe volontiers.

    Il suffit de lui jeter un œil pour sentir l'odeur pestilentielle qui l'entoure; elle brûle d'envie de me voir les membres disloqués et le cou rompu. Elle veut attirer autrui en entier dans ses ténèbres de martyr et les supplicier jusqu'à ce qu'ils craquent tous sous la pression. Cette Katelyn n'est pas du genre point « g ». Plus point « t », pour torture. Je n'ai pas besoin de ça. Pas du tout.

    Elle inclina la tête vers l'avant. Un battement de cœur au ralenti lui annonça une vision; elle lui ouvrit son attention, consciente de la courte durée de ses prémonitions dans ce genre de circonstances. Une vue aérienne sur une ruelle où deux personnes se tenaient. L'une prit un aspect menaçant, une position de fauve prêt à charger, sa longue lame scintillante malgré les teintes effacées de la vision. Quelques mots sortirent de la bouche de l'autre mais tout ce qu'elle fut en mesure d'entendre fut un bourdonnement étourdissant. L'évidence était là : ce qu'elle voyait, en ce moment même, c'était ce qui venait tout juste de se passer. La tueuse qui se préparait, elle qui se crispait légèrement, imperceptiblement, puis l'autre qui lâchait son venin. La vitesse n'avait été ni lente ni trop rapide, plutôt normale, même si c'était en sourdine et que le fourmillement ne cessait pas. Rarement elle revoyait le passé. Cela se produisait soit quand elle fait une erreur monumentale, il lui arrivait souvent de la revivre la nuit ou en état de somnolence, ou bien quand elle délirait, tout simplement, son don déjantait e lui montrait des scènes passées sans queue ni tête, comme par exemple pendant une crise. Cette fois-là, cependant, elle ne comprenait pas ce que la réincarnation tentait de lui nommer. Son œil observateur n'était pas en mesure d'attraper le petit détail qui lui permettrait sûrement de saisir l'idée. Ou bien peut-être était-elle simplement en train de friser la folie devineresse et que son augure pétait un câble. Inutile de dire qu'elle ne se connaissait pas vraiment en ce sens-là; et inutile de dire qu'elle n'en avait si peu envie.

    Faily leva un peu les yeux et vit l'air serein de l'Exécutrice. Sa confusion revint à la charge. Quoi ? Peut-on savoir pourquoi elle n'en faisait pas de la chair à pâté comme elle seule semblait être si bonne à le faire ? N'importe quoi. Voyons donc. Peut-être est-ce qu'elle faisait partie des gens qui ne savent pas ce qu'ils veulent. Ou bien un ordre supérieur l'empêchait de lui tronçonner la jugulaire et autres points vitaux de son corps malade. Et par supérieur, on sous-entendait un gros supérieur, car un petit bandit n'était certainement pas en mesure de contenir une hyène enragée en cage et si relativement docile. À moins qu'il y ait une raison solide à sa fidélité, mais disons que Faily en doutait largement. Son instinct – et Dieu sait qu'il est franchement fiable – lui disait un titre : grand manitou du Clan Foudre. Qui d'autre ? Elle ne le connaissait que de rumeurs et c'était bien suffisant. Il était à noter qu'il fallait avoir du chien et un brin de folie pour se rendre là. Un psychopathe, quoi. Dans le genre de Katelyn. En plus raisonnable.

    C'était bien beau la grande réflexion, mais ça ne réglait pas la question. Les ardeurs de la meurtrière étaient contenues par elle ne savait quoi et la voleuse ne jugeait pas nécessaire de fouiller le monde de son esprit prémonitoire pour l'apprendre. Elle posa simplement la question :

    « Alors, qu'est-ce que tu vas faire de moi, dans ce cas-là ? »


    Sa voix était neutre. Pas morte, ni meurtrie; sérieuse, disons. Ou bien désintéressée. Selon le point de vue. Faily n'avait pas sincèrement envie qu'elle fasse quelque chose d'elle, mais ce n'était pas non plus une question rhétorique. L'augure attendrait la réponse puis prendrait la poudre d'escampette pour ne plus jamais croiser le chemin de ce diable et se concocter une tisane pour calmer ses entrailles bouillonnantes.


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Leowin Graham
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MessageSujet: Re: « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]   « Montrez-vous ! » [Sujet Clos] I_icon_minitimeSam 14 Nov - 23:58

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    - Elle ne fera rien. Strictement rien.

    Il y avait cette jeune femme, drapée de noir, aux longs cheveux bleutés et à la mystique allure. Il y avait l’autre, aux cheveux d’ébène et à la Faux ensanglantée, Drev l’Exécuteur. Et il y avait Leowin.

    Te souviens-tu avoir parlé de « funeste éventualité », très chère Katelyn, lorsque l’idée que quelqu’un comme ce drogué à la caféine puisse venir te chercher a traversé ton esprit ? Si, tout juste. Une funeste éventualité. Une funeste éventualité vérifiée. Plus vraiment une éventualité, mais plutôt une réalité.

    La nouvelle était remontée jusqu’aux oreilles du grand manitou du clan Foudre, soit Chelsea Angel en personne. C’était cette intrigante Keilana Haze, dirigeante du clan Nuage, qui était venue elle-même lui annoncer platement qu’il fallait envoyer quelqu’un récupérer l’Exécuteur dans le Centre. Nul besoin de chercher midi à quatorze heures pour comprendre qu’il y avait eu un problème, et que ce problème avait été tout bonnement réglé comme il se doit par la meurtrière décolorée. Cette chère et adorable Drev avait morflé, donc. Leowin n’était pas présent lorsque l’on apporta la nouvelle à Angel, ce fut un messager du clan qui vint le chercher dans le quartier et le trouva dans un bar, occupé à s’avaler une éternelle tasse de café serré. « Leo, le chef veut que tu ailles chercher l’Exécuteur et que tu la ramènes. », qu’il lui dit comme entrée. Et lorsque le jeune homme aux prunelles écarlates fut suffisamment renseigné, il se leva et quitta le bar, pour prendre la direction du quartier du clan Vent. Tout en laissant ses pensées aller et venir, comme d’habitude. Si Chelsea voulait que ce soit lui qui aille ramener le monstre au bercail, c’est qu’il y avait très certainement une raison. Et pendant que Leowin marchait, il se dit que c’était probablement pour que Drev se sente plus humiliée encore. Car si elle s’était faite tabassée par Haze, sa fierté devait être déjà bien malmenée, alors comment faire pour l’enfoncer encore un peu plus ? Et bien, il suffisait d’envoyer ce crétin de Leowin, tiens. Vu qu’elle, de son côté, elle ne pouvait l’encadrer, et que lui, du sien, il était un vrai emmerdeur. Ouais, c’était çà qui avait du pousser le chef à lui confié le travail, à lui et pas à quelqu’un d’autre. C’était plutôt bas, comme motif, mais bon. Leo n’étant pas du genre à se soucier de ce genre de choses, de la moralité et du reste, il n’y voyait aucun inconvénient. Et puis, il y avait voilà un petit moment qu’il n’avait pas eu le plaisir de la voir, Katelyn Drev Mstislav. Depuis la foi où il l’avait rencontrée dans un bar sordide, où il avait failli perdre la tête au sens premier et littéral du terme et où sa tasse de café du moment avait subi les foudres de la Faux à la place de sa gorge. Ah, et où il s’était retrouvé à payer l’Irish Cofee de la demoiselle en plus de sa propre boisson, aussi, accessoirement. Donc, voilà un moment tout à fait approprié pour se revoir, non ?

    Haze avait indiqué le lieu où elle avait « déposé » l’Exécuteur chéri du clan conquérant à Angel, et celui-ci avait transmis l’information au messager qui l’avait lui-même apportée à Leowin. Donc, ce dernier savait que la miss à la Faux se trouvait quelque part dans le quartier du Centre, dans une ruelle, entre les bâtiments numéros 146 et 147. Le jeune homme aux cheveux noirs savait donc parfaitement par où chercher, et ses pas le guidaient sans une once d’hésitation à travers les rues et les places bondées. Il y avait foule au marché, encore aujourd’hui. Leo traversa la place encombrée avec aisance, se frayant un chemin parmi les badauds, pour pénétrer dans une première ruelle et poursuivre son chemin. Suivant le dédale, les yeux levés vers les petites pancartes métalliques collées contre certains murs, Leowin continua d’avancer, de sa démarche nonchalante mais assurée habituelle, arrivant en vue d’immeubles aux briques rouges. Alors que ses iris rouges comme le sang se posaient sur la pancarte qui indiquait l’immeuble numéro 146, une voix féminine lui parvint, forte et proche, vers sa gauche.

    - Alors, qu'est-ce que tu vas faire de moi, dans ce cas-là ?

    Une petite ruelle, une étroite ruelle entre les deux bâtiments. La fameuse ruelle. Leowin s’avança tranquillement, et n’attendit pas que les deux jeunes femmes présentes le remarque pour lancer à voix haute que Drev « ne ferait rien, strictement rien ». Il posa d’abord les yeux sur la personne la plus proche, une silhouette drapée de noir et aux longs cheveux à l’étrange couleur azurée. Il la jaugea un court instant du regard, sans animosité ni crainte, tout juste avec amabilité ou poli intérêt, et la dépassa de quelques pas pour s’arrêter et se poster entre les deux personnes qui se faisaient face. Il vit ensuite que Drev était agenouillée, un genoux replié contre sa poitrine, un coude appuyé dessus et sa fameuse Faux à portée de main. Posture tout en provocation, adorable. Mais ce n’était pas le moment de se prendre la tête avec quelqu’un d’autre alors qu’elle venait de se faire lamentablement battre par un adversaire une ou deux heures plus tôt, non ? Mais bon, Leo supposait qu’on ne referait jamais Drev. Se tournant légèrement vers la jeune femme aux longs cheveux bleutés qu’il ne connaissait pas, Leowin afficha un de ses sourires affables dont il avait le secret, l’air détendu et naturel au possible, comme s’ils étaient tous trois en train de discuter joyeusement autour d’une tasse de thé et non de se trouver dans une ruelle sordide du quartier central de la ville.

    - Bonjour, très chère. Je me nomme Leowin, et je suis simplement venu chercher cette adorable enfant que vous voyez là pour la ramener à la maison, vu qu‘elle a fait une grosse bêtise. Si elle vous a importunée, je m’en excuse pour elle.

    Comment, si Leo le faisait exprès de se comporter et d’user de termes pour énerver ou agacer volontairement Drev ? Ah mais c’était dans sa nature, voilà tout. Et ce qui était sûr, c’est que Chelsea Angel avait bien choisi sa personne pour humilier encore un peu plus le cher Exécuteur. M’enfin, quoique l’on puisse dire, Leowin s’acquitterait de sa tâche, c’était certain. Mais il ne se priverait pas pour dire ce qu’il pensait, comme toujours, ou de présenter les choses à sa manière. Evidemment.
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Katelyn Drev Mstislav
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MessageSujet: Re: « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]   « Montrez-vous ! » [Sujet Clos] I_icon_minitimeMer 18 Nov - 21:11


    Pardon ?
    Serait-ce là notre funeste éventualité qui se réalise ?

    Drev, décidemment, n’avait pas de chance.
    Bien fait pour elle, vous me direz. Elle n’avait pas qu’à massacrer quelques innocentes victimes, qu’à se repaître de cris d’agonie. Il fallait bien que, d’une manière ou d’une autre, la Justice ce fasse sur l’Enfer Céleste. Il semblerait que ce soit le divin Hasard qui se soit faufilé là. A moins, bien sûr, qu’il ne s’agisse de cette chienne de Haze. Plus que probable, même. La rage de Drevy revint au grand galop, insatiable et sauvage, dévastatrice. Elle mettait déjà la Nuage à la tête de sa liste noire, aux côtés du feu Keith et suivie de près par Chelsea –oui, même lui passait après cette pute- et Leowin.
    Et pourtant !
    Les cieux savent combien Kate avait horreur de l’arrogant et suicidaire, l’insupportable clébard qui lui collait aux basques et qu’elle n’avait pas le droit de tuer. Déjà, à partir du moment où elle n’avait pas le droit de vie ou de mort sur un individu, ce dernier s’attirait forcément les foudres cruelles de notre exterminatrice en chef. Alors, rien que de sentir vibrer dans l’air l’arrogance du cabot éveillait en elle les pulsions violentes les plus sanglantes.
    Gare à toi, mon petit Leowin…

    Si ce dernier n’était pas intervenu, Drev aurait répondu une chose très simple.
    « Je te tuerai. »
    Sombre promesse, sincère et glaciale. Elle se portait vers le futur, bien évidemment. Et ce n’était certainement pas à la réincarnation de Cassandre que l’on apprenait ce genre de choses. En d’autres termes, elle lui conseillait juste de déguerpir sans demander son reste, de filer pour se tapir dans un coin. Alors, un jour, Drev l’aurait débusquée. Somme toute, il s’agissait là d’une promesse de mort, de fin. Un jeu de cache-cache aussi plaisant que palpitant, pour le chasseur s’entend. La proie se contentait de survivre le plus longtemps possible pour rendre l’échange intéressant. Rien de bien compliqué, quand on peut entrevoir le futur, non ?
    A la place de doux frissons d’excitation, Drev était en proie d’une fureur sans nom. Comment pouvait-on intervenir de la sorte ? Comment pouvait-on seulement l’empêcher d’en faire à son bon vouloir ? Comment pouvait-on l’interrompre alors qu’elle allait prononcer quelques doucereuses menaces, annonçant le flux d’hémoglobine, les hémorragies, les fractures, la douleur !

    Drev se redressa de toute sa hauteur, sans rien montrer de sa surprise.
    Elle souleva sa lourde Faux, sans aucun effort apparent.
    Prit sa décision.
    Un pas.
    Deux.

    Leo n’avait pas été très malin de se tenir entre les deux femmes. Car après tout, à cause de cela, il tournait le dos à l’un des individus les plus dangereux du Céleste Enfer. Pire : Katelyn Drev Mstislav se trouvait de loin être la plus instable. La plus meurtrière.
    Déjà, la lame se trouvait sous la gorge de Leowyn, coupant net la conversation.

      « Continue à déblatérer tes conneries une seconde de plus, Graham, et ton sourire arrogant devra se contenter du publics des Enfers. »


    Avez-vous noté cela ?
    Oui, elle ne l’a ni nommé « cabot », ni « clébard », pas même « clebs » ou un tout gentil « chien ». Eh, même l’adorable « toutou » n’était pas d’actualité ! Ce qui, après réflexion, était très, très mauvais signe. Cela voulait dire qu’elle le considérait comme un individu à exécuter. Elle n’en avait strictement rien à foutre que Chelsea l’ait envoyé. D’ailleurs, elle se demandait déjà ce qu’elle pourrait envisager comme représailles afin de lui faire payer un tel affront.
    Affront qui pouvait très vite devenir l’humiliation du siècle.
    Katelyn commençait à envisager une bien triste réalité. Elle n’était pas au meilleur de sa forme. Leowyn demeurait un bon soldat. Par conséquent, il n’aurait aucun mal à esquiver sa lame, aucun mal à déjouer ses vils tours, pas plus qu’il aurait de difficulté à la maîtriser. Enfin, n’abusons pas tout de même. Il y en aurait des difficultés, il pourrait bien perdre un bras (ou sa langue, par pitié, sa langue !) dans la bataille.
    Faily lui était complètement sortie de la tête. Seul demeurait la crainte soudaine et perfide, d’être vaincue. La défaite ce que l’on pouvait appeler une phobie, chez Drev. Une instigatrice de terreur, capable de lui retourner les entrailles. Néanmoins, la folie régnait en maître sur l’esprit retord de notre Exécuteur. Alors, si certains réagissaient de manière sensée à leur peur, en se laissant aller à l’abandon, à la fuite, à la résignation, ou que sais-je encore, Drevy n’en devenait que plus violente et téméraire.

    Les amis, cela pourrait bien s’appeler du bluff.
    Mais en fait, c’est pire que cela, car, après tout, Katelyn Drev Mstislav n’en devenait que plus dangereuse.

    Elle supporta le poids de son propre corps sans broncher, celui de son arme sans même sourciller, bien que cela créait des tensions supplémentaires sur ses articulations malmenées. Passant une fois de plus outre la souffrance, il ne s’agissait plus ici de se débarrasser d’un parasite de réincarnation sans avoir à le tuer. Là, il fallait montrer sa supériorité, même lorsque l’on ne la possédait plus, même quand chaque membre de votre corps criait grâce, quand le point de rupture se précipitait de manière inéluctable, la faiblesse fondant sur sa proie.
    Acerbe, elle poursuivit donc :

      « Que ce soit bien clair : si j’épargne la devineresse de mes deux, je n’aurais aucun scrupule pour un esclave de Chelsea qui se laisse embobiner au même titre que son maître par les dires d’une putain d’espionne. C’est quoi ton problème, Graham ? Toi aussi, tu veux la baiser, Haze ? »


    Uh ?
    Si la vulgarité sied aux dames ?
    Ciel, non !

    Mais avouez tout de même que des insanités proférées par notre Drevy nationale n’en étaient que plus redoutables encore. Les paroles prenaient une telle ampleur ! Elle ne détruisait en rien sa beauté, n’ajoutait que de la provocation infâme et un féroce aperçu de la violence dont elle pouvait faire preuve. Crachés, insultes et sous entendus se répercutaient sur les murs de la ruelle silencieuse. Le brouhaha lointain de l’activité humaine ne semblait plus que l’écho d’un rêve oublié.
    Pouvait-on croire qu’il y avait là-dessous un plan sensé ?
    Drevy aurait pu, par exemple, souhaiter amadouer ce cher Leo. Ben quoi ? N’éprouverait-il pas un soupçon de culpabilité ? Il la pourrait tout de même dans ses derniers retranchements, la petite et innocente Kate. La voilà qui, en plus de devoir dissimuler sa faiblesse, se retrouvait à l’insulter, tant sa honte était insurmontable ! Hm. Vous y croyez, vous ?

    Quoi qu’il en soit, elle le menaçait tout de même de sa Faux.
    Détail à ne pas omettre…
    N’est-ce pas ?
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Faily Muerte
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MessageSujet: Re: « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]   « Montrez-vous ! » [Sujet Clos] I_icon_minitimeVen 20 Nov - 3:24

    « Bonjour, très chère. Je me nomme Leowin, et je suis simplement venue chercher cette adorable enfant que vous voyez là pour la ramener à la maison, vu qu'elle a fait une grosse bêtise. Si elle vous a importunée, je m'en excuse pour elle. »

    Faily aperçut, du coin de l'œil, un jeune homme aux traits délicieusement sereins et au regard cerise (Encore plus exquis, me direz-vous. Ça donne presque faim.). Eh bien, voilà la raison de la pulsion qu'elle a eut précédemment : bien-sûr que non, Katelyn ne la tuerait pas, puisque quelqu'un interviendrait. Et dire qu'elle l'avait perçu, elle n'avait simplement pas interprété son pressentiment de la bonne manière.
    Dès le premier coup d'œil – enfin, relatif, dès que ce Leowin ait terminé sa petite entrée – elle l'apprécia. Peut-être parce que dans sa persifleuse politesse se cachait une petite vilenie qui lui rappelait l'aspect espiègle d'Einos – même si, au premier plan, son âme en entier abhorre cet individu jusqu'au plus profond des enfers – qui l'avait fascinée du tout début. Chose peu probable; il semblait différent, sa propre personne, loin de partager la moindre caractéristique évidente avec qui que se soit. Son aura d'arrogance voilée n'était pas facteur d'inquiétude aux yeux de la voleuse – il semblait vouloir, pardonnez l'expression, faire chier l'Exécuteur ici présent. Et pas qu'un peu, bien qu'elle le comprenne et le soutienne inconsciemment dans ses démarches. Faily ne croyait pas au hasard; il avait été écrit qu'elle ne mourrait pas, et dans un enchevêtrement de circonstances, elle avait croisée un chien enragé estropié, à son sombre avantage, et de l'autre côté de l'Enfer Céleste, l'espèce de demi-dieu politique qui avait en sa possession ce Cerbère à une tête avait envoyé une personne savoureusement coquine – ce terme lui soutira un faible sourire en coin en plus de celui provoqué par l'interruption des plus gentlemans – en mesure de la ramener sans trop de dommages collatéraux. Elle avait horreur de se l'avouer, mais le destin était bien fait. Pour l'avoir entre-aperçut, oui, elle le trouvait rudement bien organisé. Elle aurait dû en profiter pour s'éclipser, mais comme son démon s'était assoupie pour, elle l'imaginait, se réveiller plus tard, eh bien, autant rester encore un petit moment. Cassandre clamait qu'il n'y aurait aucun mal : le prédateur avait changé de cible, bien malheureusement pour lui.

    Elle vit, derrière le jeune – plus jeune qu'elle, à l'évidence – garçon, la cinglée se remettre sur ses pieds à l'aide de sa faux, les yeux étincelant de fureur. Pas envers elle, dieu merci. Non, plutôt envers l'arrivant, et l'oracle n'eut pas une pincée d'inquiétude à son sujet. On ne l'aurait pas choisi s'il n'avait pas su se défendre. À travers l'œil éclairé de Faily, le geste de Drev parut davantage comme la réaction d'un animal à la fierté écorchée ou qui cherche à faire face malgré les quatre pattes en moins. La pillarde pencha la tête sur le côté. Tout compte fait, l'analyser en la considérant comme animale serait le meilleur choix à faire. N'agissait-elle pas comme tel ?

    « Continue à déblatérer tes conneries une seconde de plus, Graham, et ton sourire arrogant devra se contenter du public des Enfers. »

    Elle plaça la faux sous son cou. Ah, ce serait plutôt consternant que cette pourriture fasse rouler la tête de l'un des premiers humains à l'avoir fait sourire depuis ses années d'ombre pilleuse. Son aura bouillonnant de vie – et d'une couleur brun-café à la provenance indéfinissable – ne semblait pas au bout du rouleau, loin de là, et son corps avait des déplacements agiles et assurés qui devaient être encore plus voyant en pleine action.

    « Que ce soit bien clair : si j'épargne la devineresse de mes deux, »


    Faily grimaça. Comme si elle lui faisait une faveur... elle n'avait pas été du tout partie pour lui arracher la tête, ainsi assise parterre, disons.

    « …je n'aurais aucun scrupule pour un esclave de Chelsea qui se laisse embobiner au même titre que son maître par les dires d'une putain d'espionne. C'est quoi, ton problème, Graham ? Toi aussi, tu veux la baiser, Haze ? »

    Allons ! Allons ! Allons ! Les gros mots... on saute tout de suite aux conclusions. Peut-être était-elle jalouse. De la manière qu'elle crachait cela, c'était comme si cette putain d'espionne l'avait mise dans cet état. Enfin, c'est ce que son intuition lui dictait. L'Exécuteur était alors furax d'avoir trouvé chaussure à son pieds ? Comprenable, elle devait avoir un orgueil aussi démesuré que sa pauvre démence. Haze... Haze ? N'avait-elle pas entendu ce nom dans des ragots du Clan des Nuages ? Haze. À son vague souvenir, elle était une haute placée. Peut-être la chef, qui sait. Dans ce cas-là, il était normal que l'autre s'est fait donné une raclée. Et pas qu'une petite, à son humble avis. Bref, tout cela pour dire que Katelyn Drev Mstislav n'aimait pas la défaite et aimait encore moins que l'on rit d'elle. Noté. À l'avenir, Faily serait d'une politesse sans faille et éviterait de la vaincre. Uhm, attendez, cela porte à confusion...

    Trêve de plaisanteries, je m'égare... c'est si rare.

    Elle se secoua et posa ses yeux céruléens sur ceux aux framboises du jeune homme en attendant de voir sa réaction. Un léger, infime sourire étira ses minces lèvres ivoire et un scintillement raviva ses prunelles mortes pour un bref instant. Oui, c'était un peu immoral, mais ça l'amusait, un brin... un minuscule brin... et on fait avec ce que l'on a.
    Faily baissa un peu la tête et sentit son don lui dicter de ne pas trop se perdre dans sa tête et de rester attentive. Elle garda tout de même le regard soudé sur celui de Leowin.

    « Ça va aller, elle ne me porte pas dans son cœur, moi non plus. »


    Vivement le sarcasme. Cette situation la ranimait, d'une parcelle, ce qui lui suffit pour murmurer ces quelques mots à l'adresse du présent menacé. C'est sûr que pour une politesse impeccable, il y avait encore du travaille à faire... mais à son sens, elle mourrait avant lui; alors pourquoi s'en empêcher ?

    Elle était curieuse de voir la suite, et n'était pas la seule.
    Cassandre bouillonnait...
    De quoi ?

    Elle seule sait !
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Leowin Graham
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MessageSujet: Re: « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]   « Montrez-vous ! » [Sujet Clos] I_icon_minitimeJeu 26 Nov - 22:53

    Leowin n’était pas idiot. C’est juste qu’il était inconscient, et ce certainement plus que la moyenne du commun des mortels. D’ordinaire, ou dans une situation qu’il aurait jugé un tant soit peu sérieuse et vitale, il ne se serait jamais posé de la sorte entre deux personnes, tournant le dos à l’une d’entre elle. Mais là, c’était Drev. Ce qui était sûrement pire, dans la mesure où tourner le dos sciemment à l’Exécuteur plutôt qu’à un autre était probablement le signe d’une volonté de mourir certaine. D’un côté, Leowin Graham était suicidaire, cela finirait par se savoir dans tout l’Enfer Céleste. Il avait sa manière de penser, sa manière de voir les choses et sa manière d’agir, voyez-vous, et on ne le referait certainement jamais. Grand bien lui fasse, après tout. Mais bref, comme il n’était pas si idiot qu’il prenait plaisir à faire paraître, le jeune homme ne fut guère étonné de sentir l’acier froid de la Faux de l’Exécuteur effleurer la peau de sa gorge. Aucune expression de stupeur ou de crainte ne vint troubler l’air serein de son visage, ce qui assurait que mine de rien, ce type n’était pas un membre du clan Foudre et combattant pour rien, tout de même. Seules ses prunelles rougeoyantes effectuèrent un mouvement, se posant un instant sur un point quelconque situé sur le sol, comme si elles pouvaient y trouver là une ombre ou une image, à défaut de pouvoir voir le commanditaire en lui-même. Décidément, il allait finir par voir en ce genre de gestes des preuves d’affection de la part de la jeune femme.

    - Continue à déblatérer tes conneries une seconde de plus, Graham, et ton sourire arrogant devra se contenter du publics des Enfers.

    Oh les menaces… Encore et toujours des menaces.

    Quoique, c’était gentil venant de sa part. Elle aurait pu tout aussi bien le décapiter sur le champ sans aucun avertissement au préalable, après tout. Enfin, de la gentillesse… C’était surtout une histoire d’ordre, hein. « Ne tue pas ce crétin de Graham, c’est un Foudre malgré tout ». Leowin imaginait de là les paroles de leur chef. Le jour où ce dernier déciderait de lever l’ordre, d’ailleurs, notre suicidaire aux yeux écarlates aurait du soucis à se faire. Il en était bien conscient. Bah… Pourquoi s’embêter avec ce genre de pensées, hein ? S’il devait crever, il crèverait. Tout simplement. Et puis pour le moment, il avait un soucis plus urgent à régler. Qui se caractérisait par la Faux stationnée sous sa gorge, notamment. Parce que se « contenter du public des Enfers », ce n’était pas assez pour lui, voyons. M’enfin, l’idée d’avoir un public même après la mort était toujours une pensée rassurante, c’était déjà çà. Mais à vrai dire, suite à ces paroles, une seule pensée vint véritablement troubler l’esprit caféiné de Leowin. Depuis quand est-ce que Drev l’appelait « Graham » ? D’ordinaire, il avait tout juste droit à « clébard », « sale clebs » ou « cabot » ; d’affectueuses appellations pleines de mépris. Se voir appelé par son nom de famille de la part de cette chère et adorable Drevy-chérie, c’était surprenant. Déroutant, appréciable. Mais pas forcément de bonne augure, à dire vrai.

    De nouveau, l’Exécuteur reprit la parole. A ses paroles, Leowin fit mine de lever les yeux au ciel. Mais enfin, il n’était pas l’esclave ou le toutou de Chelsea, quand allait-elle se sortir l’idée de la tête ? Certes, il obéissait généralement aux ordres, mais il avait tout de même son amour propre. Le « devineresse de mes deux » devait très certainement désigner la jeune femme à la chevelure d’azur, qui se tenait debout plus quelques mètres plus loin. Qu’avait-elle fait pour s’attirer les foudres de Drev ? A tous les coups, elle n’avait dû faire que passer. M’enfin, passons. Aux derniers mots de la douce, Leo haussa un sourcil. Comment ? S’il voulait baiser Haze ? Ah, mais quelle idée. Il avait pu déjà l’apercevoir, et certes, elle était ravissante, mais est-ce qu’il avait une tête à sauter sur tout ce qui bougeait ? Un instant, très court, Leowin se posa sérieusement la question, avec une angoisse propre aux esprits dérangés dont les pensées divergeaient sans cesse. Mais non, ce devait juste être Drev qui se défoulait sur lui avec des mots, avant d’en finir avec sa lame… Il ne devait pas avoir la tête d’un prédateur sexuel, tout de même. Pas lui. Non ? Un instant, le jeune homme distrait se demanda si cela valait le coup de demander avec un grand sourire à Drev si elle était jalouse. Mais en vue de la situation… Hum, peut-être qu’il vaudrait mieux que le glas ne sonne pas tout de suite. A la prise de parole de la femme à la chevelure ondoyante, Leowin esquissa un sourire à son tour, comme s’ils partageaient une plaisanterie sur le compte de cette charmante Katelyn. Ce qui ne plairait certainement pas à la concernée, d’ailleurs. Donc il était peut-être temps de… se sortir de là.

    Drev revenait d’un combat qui l’avait violemment opposée au chef du clan Nuage, et duquel elle était sortie vaincue. Aussi, pour le moment, elle n’était pas vraiment en pleine possession de ses moyens. Leowin s’en doutait. Aussi agit-il rapidement, avec une finesse et une efficacité que l’on ne lui trouvait pas toujours, sortant l’épée écarlate du fourreau qu’il portait toujours avec discrétion d‘un geste, avec une rapidité fulgurante. Deux secondes plus tard, sa lame rencontrait celle de la Faux de sa collègue de clan, dans un agréable tintement d’acier, se glissant entre elle et sa gorge menacée. Il ne cherchait en aucune façon un combat quelconque avec l’Exécuteur, non. Ce que Leo voulait, c’était se dégager de là. Et accessoirement, remplir la mission foireuse qu’on lui avait confié, soit ramener madame au bercail du clan Foudre. Usant de la force de ses bras, Leo repoussa la Faux fascinante d’un geste brusque à l’aide de sa propre lame, suffisamment pour qu’avec rapidité et souplesse, il puisse se placer hors de sa portée. Juste quelques pas plus loin, à vrai dire. Une fois là, il se posta avec désinvolture, l’épée toujours à la main, à une place qui lui permettait de voir aussi bien la mystérieuse femme vêtue de noir que Drev. Mieux. Il dirigea alors son regard vers cette dernière, un sourire dont il avait le secret s’étirant sur ses lèvres, agaçant et purement Leowinien. C’est qu’il n’avait pas encore répondu à la question de la tendre demoiselle, voyez-vous.

    - Oh, non… Je préfère coucher avec les psychopathes en puissance, voyons.

    Cela susurré sur le ton de la théâtrale évidence, le sourire aux lèvres, bien évidemment. Une réponse typique de notre énergumène suicidaire, somme toute. C’était à se demander le nombre de conneries qui pouvaient traverser son esprit tordu, à celui-là. Parce que s’il ne devait coucher qu’avec les psychopathes de la ville, il serait assez mal tout de même. Quoique, vu le caractère indéniablement suicidaire de sa personne… On pouvait toujours se demander. Mais non. Parce que s’il devait coucher avec quelqu’un comme Chelsea Angel ou l'Exécuteur en personne, il serait mal-barré, et pas qu’un peu. Et si ce crétin de Leowin semblait certes être attiré par les pires personnages du Céleste Enfer, il n’empêche que sa réponse n’était pas à prendre au sérieux. Ou du moins je l’espère. On va laisser le doute planer. Mais passons. Le jeune homme, suite à cela, toujours de cette manière désinvolte et décontractée qui le caractérisait, fit mine de jeter un coup d’œil inutile au ciel qui se découpait au-dessus de leur tête, tout en prenant la parole de nouveau.

    - Dis-moi, très chère, nous rentrons enfin ? A moins que tu ne désires t’entretenir encore un instant avec ta nouvelle et charmante amie ici présente ? Je ne voudrais surtout pas m‘imposer.

    Léger clin d’œil à l’adresse de la mystique inconnue, et de nouveau, ce sourire. S’il s’amusait ?

    Ah, mais toujours.
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Katelyn Drev Mstislav
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MessageSujet: Re: « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]   « Montrez-vous ! » [Sujet Clos] I_icon_minitimeSam 5 Déc - 16:49

    Orgueil.

    Divinement blessé pour le coup, vous pouvez me croire.
    Drevy-chérie n’avait qu’une envie à ce moment précis, c’est de charcuter ce beau monde, et pour cause ! Voilà qu’on l’humiliait, qu’on la traînait dans la poussière, dans boue, sans égard pour son égo gigantesque. Il fallait que ces misérables qui ne feraient nullement le poids contre elle d’ordinaire, qu’ils se permettent de la ridiculiser de la sorte ! Vraiment, elle aurait dû décapiter ce cher Graham dans ce café, plutôt que de se contenter de la tasse.
    Jamais par le passé elle n’avait autant souhaité voir une tête aussi arrogante soit-elle séparée du buste de son propriétaire dans un flot délicieux d’hémoglobine.

    Furax.
    Deux secondes. Deux malheureuses secondes, entre le moment où Graham dégaina et celui où sa lame rencontra la faux. Deux secondes, qui auraient du amplement suffire pour faucher d’un mouvement de bras le cabot. Passer de vie à trépas en une fraction de seconde, c’était ce à quoi devaient s’attendre ceux qui défiaient l’Exécuteur. Sauf quand le corps de ce dernier refusait d’obéir à ses sollicitations, visiblement trop violentes.
    Drev l’était vraiment, plus que jamais. Et Graham se jouait d’elle, devant des témoins qui plus est. Ainsi diminuée, elle n’était même pas capable de le tuer. Il lui faudrait reporter ses tendres intentions à plus tard. Du moins, avait-elle pensé dans un premier temps. Néanmoins, c’était avant que les ignominies de ce sale clébard atteigne ses chastes oreilles.
    Des psychopathes en puissances ?
    La première question que se posa l’Exécuteur, fut des plus surprenantes. Etait-elle une psychopathe ? Evidemment, d’un point de vue extérieur, il est fort aisé de répondre. Mais pour une jeune femme magnifique telle que Katelyn Mstislav, conditionnée au meurtre, pour qui la morale était une chose complètement inexistante, pour qui le désir de donner la mort était la chose la plus naturelle du monde, c’était une question un peu plus délicate. Elle visualisait sans problème aucun ce qu’était un psychopathe et, la pauvre chose, dut comparer chacune des caractéristiques à ses propres traits et actions.
    Cela lui prit quelques minutes, tout de même. C’était un exercice d’envergure, de psychologie très poussé, vous comprenez. Il faudrait même dire qu’il était assez étonnant de la voir agir de la sorte et prendre le temps de se livrer à ces réflexions sur elle-même, alors qu’elle baignait toujours dans sa folle fureur.
    Sacrée Drev.

    Résultat des courses ?
    Elle était une psychopathe, elle l’admettait volontiers. Et après ? La deuxième question qu’il lui fallait se poser à présent concernait le psychopathe mentionné par Leowin. S’agissait-il d’elle ? Elle aurait pu se plonger à nouveau dans une consciencieuse analyse, se basant sur faits et hypothèses. Ce serait tout de même la surestimer que d’attendre une telle persévérance de sa part. Sans compter le facteur patience, qui avait depuis un moment atteint ses limites. A vrai dire, elle s’en foutait qu’il pût s’agir d’elle ou non : le simple fait de le sous entendre méritait la peine capitale.
    Seulement, elle le savait, elle n’était pas en état. Impossible d’apprendre à Leowin ce qu’il en coûtait de s’en prendre à l’Exécuteur, de froisser son divin orgueil.
    Après tout, Mstislav signifiait bien la loi de la vengeance.
    Un plat qui se mange froid ?
    Kate changerait cela.

    Elle jeta un regard plein de mépris à Leowin, avant de rétorquer, acerbe :

      « Je rentre si je veux, quand je veux, et surtout seule. Je n’ai pas besoin d’un cabot pour chaperon. »


    Elle s’avança, trainant sa faux derrière elle si bien que le bruit strident de l’acier contre le pavé devenait difficilement supportable. Elle avança ainsi jusqu’à son clébard de service, avant de susurrer, de sorte que seul lui pouvait l’entendre :

      « Tu as le droit de me suivre sagement, si tu te sens capable de fermer ta grande gueule. A moins que tu fasses entrer les voyantes dans ta catégorie de psychopathes. »


    Et sur ces mots, elle poursuivit sa route, passant devant Faily sans même lui adresser un regard. Le but de ses messes basses ? Malheureusement, rien de bon pour Leowin. S’il y voyait un quelconque sous entendu, il se fourvoyait complètement quant aux intentions de Katelyn. Elle n’avait aucunement l’intention de réaliser les fantasmes de ce masochiste de cabot, si ce n’était pour lui trancher la gorge au moment où il s’y attendait le moins. Une idée plutôt intéressante.
    Bref, si elle lui avait implicitement ordonné de la suivre, c’était pour qu’elle puisse l’envoyer chez Chelsea transmettre un message des plus charmants. Enfin, made-in-Drevy, quoi. Quelque chose d’assez grinçant et menaçant, de quoi lui conseiller avec tact de ne plus jamais laisser cette pétasse de Haze en faire qu’à sa tête. Après tout, n’avait-il pas les Nuages pour subordonnés ? Pourquoi ne prenait-il pas possession du territoire de l’Est, alors ? Au moins, elle pourrait se balader comme elle le voulait. Le pire, c’était qu’il n’y avait que peu de personnes sur le Céleste Enfer en mesure d’affronter l’Exécuteur tout en ayant une chance de s’en sortir vivant. Et une poignée d’entre elles seulement pouvaient espérer obtenir la victoire.
    Il avait fallut qu’elle tombât sur l’une de ses exceptions.

    De rage, elle se mordit la lèvre inférieure et ramena d’un mouvement brusque sa faux sur son épaule déjà meurtrie. La colère irradiait de la jeune femme, comme une aura dévastatrice. Elle était un démon, encore prisonnier de sa condition humaine. Mais bientôt, elle pourrait enfin se libérer. Et alliant violence à la prudence, elle serait désormais encore plus redoutable. Cela ne faisait que peu de temps qu’elle était sortie de son sombre cachot, elle avait eu le droit à l’erreur.
    Tant qu’à faire, elle s’attèlerait très bientôt au mystère des réincarnations. Ainsi, elle pourra enfin savoir sous quelles conditions tuer Faily. Un combat, ça se joue à fond, n’est-ce pas ? Et qui sait ? Peut être qu’elle obtiendrait un pouvoir plus grand ? Tuer plus ? Jouir d’une domination et d’une liberté complète ?

    Oh oh…
    Du devrais faire attention mon petit Graham.
    Car après les menaces vient l’action.

    Spoiler:
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Faily Muerte
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MessageSujet: Re: « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]   « Montrez-vous ! » [Sujet Clos] I_icon_minitimeVen 11 Déc - 2:10

    « Dis-moi, très chère, nous rentrons enfin ? À moins que tu ne désires encore un instant avec ta nouvelle et charmante amie ici présente ? Je ne voudrais surtout pas m'imposer. »

    Amie. Pour le peu que Faily connaissait de l'amitié, elle n'était pas très certaine que le fait de rêver de presser la dépouille inerte d'autrui entre ses doigts soit vraiment un signe concret d'affection. Ah, sarcasme... le jeune Leowin semblait bien s'amuser. Dieu lui avait octroyé une langue de vipère, ce qui, retourné contre la détraquée, l'enchantait. Il lui fit un clin d'œil. Ces mots ne lui avait pas procuré le léger fourmillement d'excitation que ses précédents dires avaient provoqués. Faily n'avait pas d'amis... elle ne s'en formalisait pas, elle n'en avait pas besoin, et ce n'était pas question d'orgueil, seulement, sa carapace ténébreuse devait être hors de portée de toute la bonne volonté du monde. Ce n'était pas un problème à retourné dans sa tête; le lien avec la présente situation était simplement que cette Mstislav était l'une des personnes dont la voleuse pouvait lire, griffonné sur le coin de l'une des lourdes pages du destin, le nom, à travers les autres bourreaux potentiels. Son instinct ne mentait jamais, et selon comment tout cela se terminerait, la calligraphie noircirait pour peut-être devenir permanente. Pour l'instant, cette vision était instable.

    Drev jeta un regard dédaigneux vers le jeune homme.

    « Je rentre si je veux, quand je veux, et surtout seule. Je n'ai pas besoin d'un cabot pour chaperon. »


    Selon Faily, cette réflexion l'enfonçait encore plus. Maintenant, voilà qu'elle ripostait comme une enfant gâtée qui refuse de céder aux ordres insistants de ses parents. Leowin était bien loin d'être son père, à l'évidence, mais diable que ces jérémiades étaient puériles ! Même si pour rien au monde elle n'aurait eut le culot de l'en punir, l'oracle pouvait quand même bien penser que quelqu'un devrait le faire. Les lacérations faites par le fouet, ça cicatrise. Mais pas le souvenir. De son sombre avis, la tueuse ne méritait pas moins.
    Parlant du loup, elle s'approcha de son opposant et lui murmura quelques mots à l'oreille qui échappèrent à la portée de Faily. Elle était en mesure de farfouiller avec son don pour s'en informer, mais préféra s'en abstenir. Voyez pourquoi.

    Katelyn se traîna alors plus loin, passant tout près de la sombre encapuchonnée à la chevelure bleue sans lui adressé la moindre attention – restait à savoir si elle en fut soulagée – et continua son chemin. La voleuse sentait bien son aura bouillonner, d'une manière menaçante et d'une patience violente qui voulait clairement dire que le moment venu, des têtes rouleraient. Un bruit strident la fit comprendre qu'elle avait lourdement ramené sa faux sur son épaule, puis on n'entendit que ses pas d'estropiée trop fière pour se l'avouer.

    Faily resta immobile, les yeux fixés sur l'endroit exact où elle vit les pieds traînants de la mortelle demoiselle, le souffle calme et profond.

    Prudence. La prochaine fois, je serai plus prudente. Ça ne m'en aurait pas coûté la vie, mais des blessures, même au fond du gouffre, c'est encore douloureux.


    Elle releva les yeux sur le garçon aux yeux cerises. Qu'avait-elle bien pu lui dire dans l'oreille, hein ? Sûrement rien de provocant, car elle put s'en aller sans qu'il ne lui coure après, du moins, jusqu'à maintenant. Seule chose qui importait, au bout du compte, c'est que elle, elle n'avait rien à lui dire et aucun compte à lui rendre. Faily était cependant convaincue de le revoir, mais pour l'instant, l'envie harassante de prendre la poudre d'escampette serait probablement plus forte que tout le reste.
    La voleuse rabattit son capuchon bien devant ses yeux et courut droit devant, sa cape derrière grande ouverte sur son corps élancé et maigre. En passant près de Leowin, elle pencha légèrement le menton vers lui et murmura à travers le vent :

    « See ya... »


    À la prochaine.


    Puis ses pas s'éloignèrent dans le lointain, ses sens à l'affût d'intrus, en direction de sa cachette.
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Leowin Graham
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Leowin Graham


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MessageSujet: Re: « Montrez-vous ! » [Sujet Clos]   « Montrez-vous ! » [Sujet Clos] I_icon_minitimeDim 20 Déc - 20:44

    - Je rentre si je veux, quand je veux, et surtout seule. Je n'ai pas besoin d'un cabot pour chaperon.

    La réaction de Drevy ne se fit certes pas attendre.

    Au regard plein de mépris ne fut rendu qu’un sourire léger de la part de Leowin, sourire narquois et charmant à la foi, sourire dont il avait la parfaite maîtrise. Qu’elle était chou, ainsi. N’est-ce pas ? Répartie jugée puérile dans un coin embrumé du cerveau caféiné mais appréciée tout de même pour ce qu’elle était, léger sourire. Puis c’était tout. Sourire qu’il perdit rapidement, d’ailleurs, lorsque le crissement strident de la Faux traînée contre les pavés du sol lui vrilla les tympans, douloureusement. Ce qu’il pouvait détester ce genre de bruit. Leo perdit sa grimace furtive lorsque la demoiselle aux cheveux de jais s’arrêta près de lui, pour lui susurrer quelques mots doux à l’oreille. Pardon, des mots doux ? Hum, certes. Question de point de vue.

    - Tu as le droit de me suivre sagement, si tu te sens capable de fermer ta grande gueule. A moins que tu fasses entrer les voyantes dans ta catégorie de psychopathes.

    Et déjà, elle repartait.

    Leo prit le temps de peser le pour et le contre, même s’il savait très bien qu’il allait choisir de la suivre, ne serait-ce parce qu’on lui avait demandé de la ramener au bercail. S’il se sentait capable de fermer sa grande gueule ? Ah mais c’était presque aussi dur que de lui demander de passer une journée sans toucher à une seule goutte de café, tiens. Autrement dit, mission impossible. Quoique, il était parfaitement capable de se taire, quand la situation l’exigeait et qu’il le voulait bien. Quand il le voulait bien. Un fin sourire, fugace, se dessina de nouveau sur ses lèvres, à la dernière phrase de l’Exécuteur. Il n’allait pas lui répondre, n’allait certainement pas ne serait-ce que songer à une réponse, non. C’est juste que ce genre de répartie l’amusait. Les joutes verbales étaient Bonheur, dans un esprit caféiné comme le sien. Elles étaient Vie. Et c’était ainsi, c’était tout. Ainsi, la femme a la mystique allure était voyante ? Intéressant, vous me direz. Leowin posa ses yeux sur elle un instant, juste avant qu’un nouveau crissement ne le fasse grimacer derechef. Quelle délicatesse, ma douce Drevy-chérie. Charmante. Vraiment charmante.

    La femme dont Leowin ne connaissait pas le nom rabattit soudain son capuchon jusque devant ses yeux, avant de s’élancer en avant. Avec sa cape noire qui virevoltait autour d’elle, l’effet était prenant, le style, saisissant. Joli. « See ya... » De nouveau, un sourire léger. Oui, c’était cela, exactement cela.

    A la prochaine.

    Une nouvelle fois, Leo leva ses iris couleur cerise vers le ciel, restant encore un instant planté dans cette ruelle. Un court instant. Il baissa rapidement la tête, poussa un imperceptible soupir las. Il rangea l’épée à la lame écarlate dans son fourreau d’un geste désintéressé, puis sa main s’en alla fouiller d’un air distrait dans une des poches, afin d’en sortir un paquet de cigarettes solitaire et déjà entamé. Briquet actionné, clope au bec, première bouffée de fumée. Qui s’envola vers le ciel, s’estompant dans l’air. Et puis là, seulement là, le jeune homme se mit en marche, sur les pas de l’Exécuteur du clan de la Foudre. Le sourire habituel flottant aux lèvres, les doigts revenant toujours à la cigarette glissée entre elles.

    Avançant.
    Comme toujours.

    Et mine de rien, il ne l'avait pas ouverte, sur le coup, sa grande gueule.

    [ Post bien minable pour boucler un sujet, vous m'excuserez =.=' ]

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