Enfer Céleste
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# Qu'avec le Vent Céleste ricane l'Enfer ~
 
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 Entre Etoiles, et étoiles [PV petite boite maudite]

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April Starfish
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April Starfish


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MessageSujet: Entre Etoiles, et étoiles [PV petite boite maudite]   Entre Etoiles, et étoiles [PV petite boite maudite] I_icon_minitimeMer 19 Mai - 13:49

April avait observé le soleil se coucher lentement derrière les ruines du clans de l'Ouest, elle avait soupiré lentement en se disant que Chelsea Angel était un barbare sans style. Et puis elle avait songé à rentée. Elle était restée à l'observatoire tout l'après-midi, allongé sur le sol de la terrasse, et elle craignait que ses pairs ne finissent par s'inquiéter. Elle entama lentement la difficile procession du levé... pour finalement retourner s'écraser au sol. Foutaise. Ils ne s'inquiétaient jamais pour elle. La plupart la trouvait trop excentrique pour le clan des Étoiles, et combien avait refusé sa nomination au poste de chef de clan... Comme partout, le chef de clan divisait. Et Chelsea ? Divisait-il lui aussi ? Elle en doutait. Certainement avait-il tué tous ceux qui l'avaient contrarié. C'était ce qu'il faisait de mieux après tout. Elle rit. Seule, devant la nuit qui s'avançait, April riait. Elle aimait la quiétude de cet endroit. Bien sur, l'observatoire était constamment occupé, par des scientifiques, des chercheurs, des fous du travail. Mais April était dans sa bulle, là, sur la terrasse. Elle n'avait vraiment pas le courage de se lever. Tant pis, elle pouvait toujours passé la nuit ici. C'était la nuit que la vue était la plus belle d'ici. Elle étendit ses bras derrière sa tête et replongea son esprit dans les étoiles qui commençait à apparaitre peu à peu. Elle sourit.

Son esprit vagabondant au gré des étoiles, elle se fit la reflexion qu'à bien y réfléchir, à la grande distribution des noms, ils s'étaient peut-être planté quelque part. Eux, les guérisseurs, il n'avait pas grand chose d'étoile. Ils sauvait bien sur, mais les étoiles n'apparaissait-elle pas que là nuit, symbole de mort... Elle rit. Elle doutait que ce qui avait conçu les clans aient eu de telle préoccupation. Il ne devait certainement alors qu'être occupé à savoir qui dirigerait quoi ? Peut-être même qu'à l’origine cette distinction de clan des guérisseurs, clan des assassin, clan des commerçants... peut-être que qu'au départ, chacun avec ses guérisseurs, ses assassins, ses commerçants... Ou pas. Si cela avait été le cas, n'y aurait-il pas eu une certaine stabilité dans leur vie à tous ? Probablement même qu'il n'y aurait jamais eu d'affrontement inter-clan, et que la vie ici ne serait pas constamment occupé par la crainte d'une mort prochaine. La vie serait ennuyante, au final. Et puis les assassins n'aurait plus servit à rien. Dans un monde de paix, les assassins sont obsolète. Les barbares aussi. April rit. La vie n'aurait vraiment pas été amusante sans ces histoires d'affrontement. Elle se fit la reflexion qu'au final, elle préférait presque la vie telle qu'elle était, avec cette espèce d'adrénaline qui pulsait au fond de son ventre quasi tout le temps.

Il faisait nuit maintenant. Le noir complet, avec les étoiles comme seule lumière. Les astrologues auraient hurlé si la moindre source de lumière était venue perturber leur travail de nuit. Alors toutes les lumières étaient éteinte. Finalement, ça les arrangeait bien que le territoire de l'ouest soit inoccupé, ça leur faisait une zone d'ombre qui ne parasitait pas leur étude. Peut-être un jour irait-elle remercier l'autre barbare pour ce qu'il avait fait pour ses astrologues. Elle rit. Impossible. Elle ne pourrait jamais remercier un type pareil. Pas après tous les patients qu'il lui envoyait. Elle voyait bien ce qu'il leur faisait. Ce mec était un monstre, un barbare sanguinaire. Un gros c*n en somme. Elle n'irait jamais remercié un type pareil.

Sautant d'une étoile à l'autre, l'esprit d'April s'égara plus loin. Dans ses souvenirs, vers d'autre gros c*n. April se souvenait Roland. Son sourire, son affection, son amour. Son esprit défaillant, son alcool, sa perversion. Pouvait-on aimer et haïr quelqu'un en même temps. Certainement. C'était en tout cas ce qu'April ressentait à l'égard de Roland. Elle l'aimait parce qu'il avait pris soin d'elle, parce qu'il lui avait donné un but dans la vie, parce qui l'avait fait se sentir si bien. Elle le haïssait, parce qu'il avait détruit sa vie, parce qu'il l'avait fait souffrir, parce qu'il lui avait appris à abandonner. Roland était un paradoxe dans la vie. Elle avait encore essayer de le retrouver, pas plus tard que la semaine passé, allant errer dans les endroit où ils traînaient auparavant. Probablement savait-il qu'elle le cherchait. Il avait dû allé se cacher ailleurs. Peut-être même avait-il quitter les îlots. Elle devrait en parler avec Isidore. Peut-être l'avait-elle vu. Sans briser la neutralité de son clan, elle pourrait peut-être lui filer un coup de main pour le retrouver. Enfin... C'était sa quête. Elle n'était pas sure d'avoir envie d'impliquer des personnes extérieur à ça. Et puis... ce n'était pas vraiment comme si les chefs de clan était pote. Il était courtois, surtout avec celle qui les approvisionnait en nourriture, mais au final, c'était plus de la politesse que de la sympathie.

Tant pis. Roland courrait encore. Elle avait l'habitude de se débrouiller seule avec lui.

Passant une main dans ses cheveux bleus, les éparpillant un peu plus, elle soupira. Les astrologues s'agitait. Peut-être avait-il remarqué quelque chose d'inhabituelle, une nouvelle étoile, une météorite peut-être même. se serait bien sa veine tiens, qu'en ces temps de conflit, ils se prennent une météorite sur le coin de la g*eule.

April rit. Ça serait amusant.
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Pandore Anésidora
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MessageSujet: Re: Entre Etoiles, et étoiles [PV petite boite maudite]   Entre Etoiles, et étoiles [PV petite boite maudite] I_icon_minitimeMer 19 Mai - 17:45

    « Pan… Pandore ? Que fais-tu vilaine fille ? »

Prise en flagrant délit d’escalade de la fenêtre de sa chambre au centre de soin, agrippée au rebord extérieur d’une main, au volet de l’autre, un pied sur le radiateur et le second battant le vide, Pandore se dévissa le cou pour esquisser le plus ravissant sourire de monde à l’infirmière. Elle acheva de se hisser sur le rebord et, à quatre patte, regarda de l’autre côté. C’était le ravissant petit jardin qui entourait l’hôpital. Pandore s’assit en tailleur, se balança de droite à gauche en regardant la femme en blouse blanche, puis s’arrêta net, se penchant légèrement vers l’intérieur de la pièce. Sur le ton de la très haute confidence, elle chuchota :

    « Trésor fugitif… »

Et comme piquée par une abeille hargneuse, elle bondit au dehors -nous étions bien évidemment au rez-de-chaussé-, tomba sur les fesses, se releva puis parti en galopant vers un monde meilleur.

    « Fais attention de ne pas trop t’éloigner jeune fille, il se fait tard ! » brailla l’infirmière, habituée qu’elle était au petites fugues de la jolie folle.

Cette dernière la salua d’un éclat de rire cristallin et continua sa dansotante progression.

Arlequin dans sa boutique,
Sur les marches du palais !
Il enseigne la musique,
A tous ses petits valets !

Sitôt hors de vue de l’établissement, Pandore se mit à chanter, faisant carillonner haut dans le crépuscule gagnant les cieux infernaux sa voix si juste.

A monsieur PO,
à monsieur LI,
à monsieur CHI,
à monsieur NELLE…
A monsieur POLICHINELLE !

Elle esquissa une gracieuse volte un peu trop rapide qui la déséquilibra et elle manqua de tomber : un homme attendri par tant de joie de vivre lui empêcha la collision avec le sol, et elle le remercia d’un charmant baiser sur la joue avant de reprendre sa cavalcade.

Il vend des bouts de réglisse
Meilleurs que votre bâton,
Des bonshommes de pain d'épice
Moins bavards que vous, dit-on !
Pandore arrêta brusquement sa comptine, fixant le bout d’un pont entre deux îlots d’un air fasciné. Elle parut attendre que quelqu’un la rejoigne, puis dans une nouvelle ritournelle de notes rieuses, elle reprit sa chanson.

A monsieur PO,
à monsieur LI,
à monsieur CHI,
à monsieur NELLE…
A monsieur POLICHINELLE !

Ce qu’elle est heureuse… Fine s’est jointe à eux pour la chasse au trésor. Hiorlan les guide. Il dit que c’est là où les étoiles touchent la tour. Elle a hâte. Qu’est-ce que c’est le Trésor, cette fois ? Elle fait une volte, évite un papillon géant vert et mauve, saute par-dessus une rivière de grenadine puis salut de la main Macchabé, à qui il manque toujours quelques bouts de peau et un œil. Il a l’air en forme, lui aussi.

Il a des pralines grosses
Bien plus grosses que le poing !
Plus grosses que les deux bosses,
Qui sont dans votre pourpoint !

Le ciel cédait petit à petit ses éclatants rose et or pour le violet sombre. Pandore cabriolait toujours à travers le district Etoile, désireuse d’atteindre l’observatoire. Elle faisait néanmoins mains détours forts inutiles… Mais bon, ce n’était pas elle qui guidait la petite troupe qu’elle formait avec ses deux créatures préférées.

Il a de belles oranges
Pour les bons petits enfants !
Et de si beaux portraits d'anges
Qu'on dirait qu'ils sont vivants !

Elle enchaina quatre rondes qui firent tourner haut les volants de son adorable robe bleu tendre. Celle-ci avait de petites manches bouffantes, un décolleté carré, un ruban plus foncé lui ceignant la taille et une jupe ample qui descendait jusque ses genoux. Elle n’avait évidemment pas songé à prendre des chaussures avant de s’échapper… Si elle avait froid ? Pas encore.

La fillette arriva enfin devant l’observatoire et s’arrêta, bien en face de la porte d’entrée. Les astrologues se réunissaient : la nuit promettait d’être très claire. Pandore sourit et se tordit le cou pour regarder les étoiles… Elle adorait les étoiles. Elle les connaissait presque toutes par cœur d’ailleurs, depuis plus longtemps que sa naissance. Essayant de regarder un peu plus haut, elle chuta sur les fesses, une fois encore, et se mit à rire, dégageant de sa menotte terriblement blanche les longues boucles ivoires tombée devant sa frimousse de poupée. Elle se rétablit ensuite, puis entra sans plus de cérémonie dans l’observatoire. Au début, on ne la remarqua même pas.
Puis, elle monta dans les étages et entra dans une salle où un scientifique l’arrêta :

    « Vous ne pouvez pas venir ici jeune fille, c’est réservé. »


Pandore le regarda avec d’immenses yeux hagards, ce qui déstabilisa fortement l’homme. Elle lui sourit, puis reprit son exploration de la pièce. Un peu agacé, il lui emboita le pas en réitérant son avertissement et Pandore se mit à courir en rond dans l’espace. Ce faisant, elle reprit sa comptine, sautillant un peu en avant du bonhomme dont le rouge teintant les oreilles témoignait de sa violente envie de mettre la main sur l’insupportable gai luron :

Il ne bat jamais sa femme,
Ce n'est pas comme chez vous !
Comme vous il n'a pas l'âme,
Aussi dure que des cailloux !

Et elle rit, fit volte face et le chercheur faillit la percuter de plein fouet. Après quoi elle se catapulta tout bonnement hors de la salle, toujours en chantant.

Vous faites le diable à quatre,
Mais pour calmer vot' courroux !
Le diable viendra vous battre
Le diable est plus fort que vous !!

Pandore atteignit le toit et avança à pas de loup, comme si le moindre son sonnerait l’échec total de sa mission. Ses grelots tintaient toutefois à chacun de ses mouvements, mais n’allons donc pas briser sa scintillante illusion.
L’Etoile en passe de devenir un déplorable Nuage se figea subitement et tourna la tête vers une forme allongée au sol. Elle s’approcha, doucement… Ah, elle connaissait ce profil… Elle mit un doigt pensif sur ses lèvres et pencha la tête de côté.
Trouvé ! Son rire tintinnabula de plus belle.

Le diable viendra vous battre…

Elle s’accroupit en face d’April et déclamant l’ultime vers de sa comptine, elle pointa son indexe sur le front parsemé de mèches azurées du chef de clan :

Le diable est plus fort que vous !!

Elle ébaucha un superbe sourire enfantin.

    « C’est Grande Bleue ! Hein, Arlequin ? »
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April Starfish
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MessageSujet: Re: Entre Etoiles, et étoiles [PV petite boite maudite]   Entre Etoiles, et étoiles [PV petite boite maudite] I_icon_minitimeMer 19 Mai - 22:23

April rit. Elle avait finit par comprendre que l'agitation des astrologues n'était pas dû à l'arrivée prochaine d'une météorite, malheureusement, mais de l'adorable Étoile Pandore. Finalement, elle la préférait à une météorite. Elle n'était pas très discrète, tintinnabulant de ci de là au gré de ses clochettes, au gré de ses visions. Un esprit si géniale dans un corps si fragile. Un génie tourmenté. Pandore était probablement l'exact contraire d'April. Guérisseuse inné, humaine acquise. Pandore était exceptionnel. Bien sûr l'ancien chef l'avait prévenu, qu'avec Pandore, il ne fallait s'attendre à rien, à moins de réussir à la comprendre. Or, rare était ceux qui possédait ce don. Et puis, April n'avait pas besoin de ça. Pandore savait se rendre utile, même dans sa folie, et c'était suffisant.

Entendre les clochettes de Pandore rappela à April qu'elle avait oublié la sienne dans son bureau, dans l'un de ses tiroirs. Il fallait qu'elle pense à la remettre. Elle se sentait nue sans. Mais après sa douche, aujourd'hui, elle avait fuit les formalités sans penser à repasser au centre. Tant pis. Elle pouvait bien être nue, tant qu'il n'y avait que Pandore avec elle.

Se redressant à son tour, elle observa fixement la jeune fille auprès d'elle. Dans sa robe bleu, ses grands yeux fou plein de joie et de bonheur, elle avait l'air d'une enfant. Pandore était une enfant, une enfant qui récupérait la jeunesse qu'on lui avait volé. April savait tout de la petite réincarnation du clan. Et c'était son rôle de chef de tout savoir sur elle, et sur le clan. Pourtant une question occupait l'esprit de celle qu'on venait d’appeler Bleue : que faisait-elle donc là ? N'était-elle pas sensé être au centre, sous la bonne garde des infirmières ? Ce n'était pas une heure pour sortir. Pas pour une jeune fille de son âge en tout cas. April sourit. Pandore n'était pas si jeune. Jusqu'à quelle heure sortait-elle quand elle avait son âge ? Bien plus tard. Mais quand on voyait où ça l'avait mené. Elle ressentait comme un instinct maternelle à l'égard de l'adolescente. C'était ses réactions d'enfants, sûrement.

Elle soupira. Sûrement.


- Bonsoir Pandore... Comment vas-tu ?

Bien, évidemment. Pandore allait toujours bien. C'était le propre de la folie dans laquelle elle s'était emmurée : elle ne ressentait plus la peine. Tant mieux. Elle en avait suffisamment bavé.

*Le diable est plus fort que vous...*

La phrase que Pandore avait dîtes pour la réveiller revint soudainement à l'esprit d'April qui se mordit la lèvre. Quelle étrange phrase. Quelle étrange comptine. Quelle étrange enfant. Pourquoi parlait-elle du diable ? April faisait partie de ces personnes qui cherche un sens à toutes les paroles d'autrui, notamment lorsqu'il s'agissait de Pandore. Car ses comptines, ses paroles... elles avaient toujours un sens, qu'elle seule, le plus souvent, réussissait à décrypter. Mais sens il y avait. Et April se faisait une mission d'honneur à essayer de la comprendre. Elle y arrivait parfois. Rarement cependant. Mais elle essayait toujours. Mission d'honneur, vous dis-je.


- Tu t'es échappée du centre, Pandore... Pourquoi ? Qui t'a mené ici ? Tu voulais me voir ?

Aussi retourna-t-elle pendant quelques secondes la phrase, et plus précisément la comptine de Pandore avant de finalement lui demander des éclaircissements, tout simplement.

- Qui est le diable Pandore ?

Pandore répondrait certainement - Pandore répondait toujours - mais ce qu'elle répondrait ne serait-elle pas une énigme pour la non-initié face à elle ? April souffla brièvement. Elle aimait converser avec Pandore, cependant, ce n'était jamais bien simple de comprendre. Et le plus souvent, les exercices intellectuels que lui infligeait l'adolescente la laissait au finale plus épuisée qu'autre chose. Mais les fois où elle comprenait, c'était glorifiant. Et elle aimait cela. Au final, Pandore ne parlait que par code. Un code étrange et légèrement fantasmagorique, mais un code. Le code Pandore. April rit. Cela aurait fait un excellent titre de bouquin.

Se serait l'histoire d'une femme - Pandore - qui serait un génie, et qui du jour au lendemain, se verrait emprisonnée par un clan ennemi. Elle n'aurait alors pour communiquer avec ses complices qu'un code orale. Le code Pandore. Un code qu'au début de l'histoire, personne ne comprendrait. Mais un jour, une de ses amies, qui la connaitrait bien, finirait par voir un sens à ses paroles. Et alors...

April n'imagina pas la fin de l'histoire. Après tout, ce n'était pas son histoire. C'était l'histoire de Pandore. Un jour elle lui demanderait comme se terminait le conte. Un jour. Mais pour l'instant, son esprit était préoccupé par d'autre chose. A commencer par la signification du fameux diable. Elle aurait apprécié que Pandore lui chante l'intégralité de la comptine. Pourtant, elle ne le lui demanderait pas. Pandore lui expliquerait avec d'autre mot, et peut-être comprendrait-elle mieux. Peut-être... La vie auprès de l'adolescente était une succession de peut-être. Elle était l’élément le plus instable du clan. Mais elle était également leur botte secrète.

Tous les chefs savaient que chaque clan avait sa réincarnation. La chance d'April avec Pandore, s'était que personne ne se douterait que la leur soit une adolescente, folle de surcroit. C'était sa chance.

Enfin. April n'aimait pas penser ainsi de Pandore. Cela lui donnait l'impression de l'utiliser. Comme un objet. Hors les êtres humains n'était pas des objets, ils étaient bien trop complexe pour cela. A l'image du code de Pandore, il était complexe. Pas impénétrable, mais tortueux, et compliqué. Pandore, cette guérisseuse née, n'était en fait que la représentation même de l'âme humaine. Et April savait qu'avec un peu de travail, elle pourrait comprendre aussi bien le code Pandore qu'elle ne comprenait l'âme humaine.

Sauf celle de Nate. Lui, elle ne le comprendrait probablement jamais. Il était l'être humain le plus complexe qu'elle n'ait jamais rencontré. Probablement même plus complexe que Pandore et son code. C'était la faute de son âme. Elle était complètement tordue. Ou peut-être qu'il n'en avait pas au final. Ça expliquait pourquoi elle ne le comprenait pas.

April repensa un instant au geste de tendresse qu'il avait eu à son égard. Non. Nate avait une âme. Elle était cependant enfouit si profondément en lui qu'elle n'arrivait pas à la voir. Mais
c'était une raison pour persévérer justement.
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Pandore Anésidora
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Pandore Anésidora


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MessageSujet: Re: Entre Etoiles, et étoiles [PV petite boite maudite]   Entre Etoiles, et étoiles [PV petite boite maudite] I_icon_minitimeLun 24 Mai - 15:33

Pandore fredonnait encore tout bas sa chansonnette. Un « mmm » entêtant, une charmante voix enfantine, un murmure d’une gaieté étrange dans la nuit, une gaieté dérangeante. Une gaieté glaçante. Elle fixait April, lèvres pincées dans son gazouillement, attendant sagement la suite…

L’Etoile parmi les étoiles se redressa et Pandore la suivit du regard, le son persistant sur ses cordes vocales, vibrant, le genre qui vous reste dans la tête pendant les trois jours à suivre.
Starfish soupira d’un air mi-désabusée mi-attendri et le timbre anésidorien se dérailla un instant pour un éclat de rire adorablement argentin avant de reprendre. Pandore aimait bien l’Etoile en chef. Elle brillait fort. Pandore aimait tout le monde de toute façon… Mais April se fondait bien dans son décor avec ses mèches cobalts, ses mimiques et sa gentillesse à son égard. Oui, la petite réincarnation l’avait totalement intégré à son monde et s’en ravissait d’autant plus que Starfish était de celles « que tout le monde peut voir ».

    « Bonsoir Pandore... Comment vas-tu ? »

Pandore sourit, Hiorlan s’agite. Fine à côté repart dans son rire intraitable. C’est parce qu’ils ont trouvé le trésor fugitif, Fine est contente. Pandore ne s’attendait pas à ce trésor, mais il lui plait bien finalement. Elle le contemple en souriant. Grande Bleue, elle la connait déjà. Elle aime bien sa voix, son aura aussi. Il fait étrange à côté d’elle. Beau à l’atmosphère pluvieuse.

April se mordit la lèvre. La jeune aliénée pencha la tête sur le côté, puis s’arrachant brusquement à la contemplation de sa cheftaine, tourna la tête et se mit à fixer le vide avec entêtement. Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’elle ne ramène ses prunelles démesurées sur sa vis-à-vis.

Hiorlan est à l’arrêt, à l’affût. Pandore soupir et secoue la tête… Hiorlan est tellement impatient.

    « Tu t'es échappée du centre, Pandore... Pourquoi ? Qui t'a mené ici ? Tu voulais me voir ? »

Les mots arrivaient droit dans la tête de Pandore qui se recroquevilla et leva les yeux pour les voir entrer, résonner dans sa tête. Ca chatouillait. Elle s’ébroua, ce qui la fit tomber sur les fesses, et croisa ses gambettes en tailleur tout en fronçant le nez. Quant tous les mots furent entrés, elle broncha comme un chaton qui éternue et se balança au rythme de sa comptine de gauche à droite… De droite à gauche… Encore les mêmes notes qui enivraient son cerveau de jeune, de trop jeune génie…

    « Qui est le diable Pandore ? »

Elle s’arrêta net, cessa de chanter, le silence, l’immobilité totale, les yeux rivés sur April exprimant une folie attentive et euphorique.

Hiorlan est content, elle pose la bonne question, maintenant il rit avec Fine. Pandore voudrait rire avec eux, mais elle reste avec Grande Bleue. C’est à son tour maintenant.

La jolie blonde se leva, s’éloigna dans une gracieuse cabriole et tourna sur elle-même, la tête levée vers le ciel. Elle s’arrêta, fixa l’infinité de l’univers, puis sautilla se planter juste à côté d’April, tout près. Elle lui sourit, puis leva un doigt vers le ciel, se penchant vers son chef, histoire que celle-ci voit bien la même étoile qu’elle. Pandore pointait l’étoile Polaire.
Dans un chuchotement emprunt des accents de la plus douce des aliénations, elle confia, répétant une fois de plus sa comptine. Lentement, très lentement :

Vous faites le diable à quatre,
Mais pour calmer vot' courroux,
Le diable viendra vous battre,
Le diable est plus fort que vous.

Elle sourit et parut se concentrer, fixant le ciel, les sourcils froncés :

    « Le Point du Nord brille si fort qu’il aveugle les ombres. »

Petite Anésidora poussa ensuite un profond soupir, comme pour relâcher sa concentration, et grimaça en s’ébrouant de plus belle.

Elle en était à vouloir se remettre sur ses petons lorsque des bruits de pas retentirent sur le dallage de l’observatoire, proches des deux jeunes femmes. La fillette lâcha un « oh oh » amusé, sans se retourner.

    « Revoila le « vous » bâtonnet, Aaaarlequin ! »

La miniature d'Hippocrate lança un regard perlé d’une malice pure dénué de mesquinerie derrière son épaule, observant un homme de petite taille, tout ébouriffé, qui remontait ses lunettes sur son nez.
Elle fit carillonner son hilarité enchanteresse et s’adressant au vide à côté d’elle, elle chuchota d’un air complice :

    « Arlequin ! Y a-t-il une toute petite hydre à côté de Pandore aussi ? »

Les pas claquèrent et une voix grave résonna :

    « Te voila, toi ! Je vais t’apprendre à me faire courir ! Dehors, petite demoiselle ! »

L’homme que Pandore avait dérangé dans son bureau un peu plus tôt semblait franchement courroucé. Elle avait dû interrompre une étude passionnante… Alors qu’il allait lui empoigner le bras, elle bondit en avant, à quatre pattes, fit volte-face maladroitement et se rangea à côté d’April. Contemplant le scientifique outré d’un air interdit, elle finit par éclater d’un rire argentin devant une tête si sérieuse et montrant de l’indexe l’objet de sa gausserie, inlassablement, reprit sa chanson sur un ton toutefois bien plus léger et guilleret :

Vous faites le diable à quatre,
Mais pour calmer vot' courroux !

La façon dont elle la répétait cette fois-ci n’avait rien à voir avec la précédente. Elle trouvait d’ailleurs follement amusant de pouvoir appliquer sa chansonnette deux fois dans la même soirée.

Le diable viendra vous battre,
Le diable est plus fort que... vous ?

Se tournant vers April, elle lui adressa un regard interrogateur, cligna des yeux et attendit de voir…
Clairement : devrait-elle reprendre sa course à travers l’observatoire pour échapper au scientifique irrité, ou April l’aiderait-elle ?
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April Starfish
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MessageSujet: Re: Entre Etoiles, et étoiles [PV petite boite maudite]   Entre Etoiles, et étoiles [PV petite boite maudite] I_icon_minitimeMer 26 Mai - 22:39

- Le Point du Nord brille si fort qu’il aveugle les ombres.

April fronça vaguement les sourcils, incertaine à la réponse de l'adolescente. C'était le problème avec les codes pas encore tout à fait compris : il fallait parfois des heures pour comprendre une simple phrase. Et là, il fallait avouer que la réponse de Pandore semblait n'avoir aucun rapport avec le sujet. Qu'était le Point du Nord ? La Grande Ours. Oui, ça semblait évident. Mais quel était le rapport entre la Grande Ours et le Diable ? Y avait-il un rapport, d'ailleurs ? Pandore n'était-elle pas encore une fois partie dans une toute autre direction de pensée ? Ce ne serait pas la première fois, et certainement pas la dernière. Elle avait tendance à passer du coq à l'âne. Cela faisait aussi parti de la complexité de ses codes : elle allait au plus important, comme un télégramme, oubliant parfois que ses interlocuteurs n'avaient pas sa vitesse de reflexion, et que par conséquent, ils n'étaient pas nécessairement capable de la suivre dans les méandres de son intellect.

Le Point du Nord brille si fort qu’il aveugle les ombres.

Et pourtant, plus April retournait l'innocente phrase dans sa tête, et plus elle avait l'impression qu'elle passait à coté de quelque chose, de quelque chose de gros, d'évident. Et elle n'arrivait pas à trouver quoi. Le Diable. Le Point du Nord. Le regard d'April était perdu dans le lointain des îlots couvert de nuit qui s'étallait devant elle, sans la moindre conscience du soupir de Pandore, sans la moindre conscience de ses actes. April était loin. Le diable. Le Point du Nord. Loin April. Loin des bruits de pas qui résonnait sur le dallage. Loin de la soudaine agitation de Pandore. Perdue dans ses pensées. Le diable. Le point du nord... Les ombres. April écarquilla soudainement les yeux. Qui étaient les Ombres ? Et si...


- Te voila, toi ! Je vais t’apprendre à me faire courir ! Dehors, petite demoiselle !

April sursauta à la voix inconnue qui retentit soudainement. Si près d'elle. Trop près d'elle. Elle se tourna vers le scientifique à l'air ronchon et le regarda un instant sans comprendre de quoi il parlait. Puis, comprenant qu'il s'adressait à Pandore, se fit la reflexion qu'elle était assez futé pour s'en sortir seule, et qu'elle, pouvait se reconcentrer sur son les liens qu'il existait entre le Diable, le Point du Nord, et les Ombres. Retournant dans sa contemplation des îlots qui s'étendait sous ses pieds, elle se concentra sur la dernière idée qui avait germée dans son esprit. Qui étaient les Ombres ?

...

April écarquilla de nouveau les yeux, mais cette fois ce ne fut pas sous l'impulsion d'une idée géniale. April avait oublié. Surprise par le scientifique, son idée s'était enfuit avant d'avoir été totalement concrétisée dans son esprit. Elle serra des dents. Tout ça à cause de ce maudit scientifique qui l'avait coupé dans sa géniale reflexion. Lui jetant un regard courroucé, elle remarqua alors que Pandore avait repris sa chanson. Pretant une attention toute particulière à l'adolescente, elle remarqua qu'elle chantait en pointant du doigt l'astronome. April sourit. Elle avait compris cette fois. Comme la première fois, elle était le "vous" prononcé. Le diable, c'était l'homme face à elles. Celui qui regardait la folle Pandore avec ce regard si courroucé. Pandore lui demandait si elle allait l'aider. Tout simplement.

Évidemment. Et pour plusieurs raisons en plus de cela. La première étant qu'elle aimait la compagnie de l'adolescente. La seconde était qu'elle avait commencé un décodé un code, et que cette histoire d'Ombres l'intriguait. Et cela menait sur la troisième raison. Ce crétin d'astronome l'avait coupé dans son déchiffrage. Elle lui en voulait. Et rien que pour cela, elle allait se faire un plaisir de l'envoyer compter les nuages aux bords des îlots.


- Je peux savoir ce que vous êtes en train de faire ? demanda April d'une voix glaciale.

L'autre en face eut au moins la descence de paraître gêné.


- Excusez moi miss April, mais cette gamine a réussit à entrer on ne sait comment. Il y a un moment qu'elle met le bazar dans l'observatoire. Mais ne vous inquiétez pas, on la sort de là tout de suite.

April le fixa un instant avec toute la froideur de l'enfer terrestre.

- Et qu'est-ce qui vous fait penser que j'ai envie qu'elle parte. Cette gamine, comme vous l'appelez me divertie grandement, qui plus est, elle est... mon amie. Alors si vous vouliez bien vous excuser auprès d'elle et retourné à votre travail. Sauf erreur de ma part, vous n'êtes pas payé pour faire la sécurité mais bien pour vos recherche en Astronomie, n'est-ce pas professeur...

Le type blêmit. April garda un visage intraitable. Il acquiesça, s'inclina vaguement devant Pandore en lui dispensant de rapide excuse, et quitta la terrasse. Alors seulement, la jeune femme se tourna vers la petite réincarnation et lui sourit. Elle ne jouait pas souvent les chefs ainsi, mais si c'était pour préserver la petite Pandore, elle était prête à tout. De toute manière, elle n'avait jamais apprécié ces vieux barbant d'astronome.

- Alors c'était lui le diable ? demanda April doucement.

Non. Ça ne pouvait pas être si simple. C'aurait été trop beau. Il était le diable de la deuxième partie de la comptine. Mais le diable de la première partie, qui était-ce ? Était-ce... April fronça des sourcils et interrogea de nouveau l'adolescente.


- Dit moi Pandore, le diable est-il le chef des Ombres ?

April avait l'impression d'avancer. Elle avait aussi l'impression qu'elle ne saurait pas le fin mot de cette histoire. April avait beaucoup d'impression. La tête pleine d'idée, d'imagination. De supposition. Si le Diable était le chef des Ombres, alors qui étaient les Ombres ?
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Pandore Anésidora
# Réincarnation

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MessageSujet: Re: Entre Etoiles, et étoiles [PV petite boite maudite]   Entre Etoiles, et étoiles [PV petite boite maudite] I_icon_minitimeMer 23 Juin - 22:32

April était absorbée dans ses pensées, fixant sans les voir les quelques fins nuages s’étiolant dans le ciel d’encre piquée d’Etoiles. Une vue si paisible... Pandore aimait beaucoup ces points scintillant dans le ciel… Pandore aime tout ce qui scintille de toute façon. Mais ces toute petites lumières si brillantes, elle les trouvait extraordinairement belle ! Si timides qu’on ne pouvait bien les voir qu’en regardant de côté… Qu’en les épiant à la dérobée. Voyant April perdue dans cette contemplation, la jeune folle, à genoux, se mit sur ses petons et s’apprêtait à regarder le ciel entre ses gambettes tendues quand elle avisa son problème toujours présent qui la regardait d’un air contrit. Ah… Elle l’avait déjà oublié celui-là. En l’espace de quelques secondes ? Oui tout à fait ! Pandore, quoi.

Toujours est-il qu’elle lança un regard ennuyé à son chef apparemment trop concentré pour lui venir en aide. Elle allait pousser un soupir sur le ton d’un « c’est repartit ! » jovial et optimiste quand elle décela le changement de mimique de la Bleutée : elle souriait. Un sourire entre la complicité et la mère, un sourire chaleureux un rien taquin. Pandore aimait beaucoup ce sourire. Car il était « vrai ». Les infirmiers du centre aussi lui souriaient, mais leurs sourires n’atteignaient pas Pandore. C’était des sourires « indulgents » ou « d’adultes », des gens qui ne voulaient pas entrer dans le Petit Monde de Pandore. Qui se contentaient de le regarder de loin. April jouait le jeu, et Pandore adorait cela.
    « Je peux savoir ce que vous êtes en train de faire ?»
    « L’océan floconne… » murmura Pandore sur le ton de la confidence à un confident anonyme et mimant un frisson.

Elle n’en releva pas moins vivement la tête, agitant ses souples boucles blondes, pour scruter attentivement le visage de l’importun.
    « Excusez moi miss April, mais cette gamine a réussit à entrer on ne sait comment. Il y a un moment qu'elle met le bazar dans l'observatoire. Mais ne vous inquiétez pas, on la sort de là tout de suite. »

Pandore fit carillonner son beau rire enfantin, pas offusquée pour deux sous. Elle trouvait très amusante la mimique de son vis-à-vis, surtout depuis qu’il avait vu Grande Bleue.

« Babie avait les mains jointes, muette d’avoir tant crié et gémi.
" Au fond de l’eau ! se disait-elle, il est tout au fond, comme sous le glacier ! " »


Pandore soufflait ces mots sans même se rendre compte de toute l’insolence dont elle faisait preuve à l’égard du pauvre scientifique qui avait juste voulut faire son travail. Elle disait simplement ce à quoi lui faisait penser la situation, à savoir qu’April savait être glaciale, comme pouvait l’être la Vierge de Glace d’Andersen, conte duquel lui venait la phrase.
April répliqua encore, un accent rancunier dans la voix. Pandore s'accrocha beaucoup aux mots de la jeune femme : ils parlaient d'elle, un peu. Ils parlaient si joliment d'elle !

Le Génie croisa sagement ses mains derrière son dos et se mit à tanguer, montant sur la pointe des pieds, puis retombant souplement sur ses talons, puis remontant sur sa pointe des pieds… Non elle ne tenait pas en place. Jamais. Elle affichait le sourire typique de l’élève sage et docile, naïf et attachant, fixant l’astronome de ses immenses yeux remplis de trop de choses. Elle l’aimait beaucoup lui aussi, il était très divertissant ! Elle adorait son air ronchon, sa voix bougonne et sa tendance nerveuse. Elle aimait bien aussi la couture sur sa veste, rafistolage à n’en pas douter d’une déchirure du tissus. Elle l’aimait beaucoup cette couture… Toute bête, fil gris, une dizaine de points à tout casser… Mais elle lui trouvait beaucoup de charme. Etait-ce lui qui l’avait faite ? Avec ses mains rugueuses et ses gros doigts ? Ou sa femme ? Oui décidemment… Pandore aurait bien aimé en savoir plus. L’amour du détail ? Si vous le dites.

Toujours est-il que l’homme ne demanda pas son reste et s’excusant vaguement, il repartit d’une démarche pesante. Pandore lui frôla le bras, comme ça, puis le laissa partir. Elle retourna ensuite à April et lui donna mieux qu’un sourire : un long regard doré à l’amour trop vaste. Puis, dans une jolie cabriole, elle s’approcha lestement d’April et lui planta un baiser sur la joue.

« Les Diamants et les Pistoles,
Peuvent beaucoup sur les Esprits,
Cependant les douces paroles
Ont encor plus de force, et sont d’un plus grand prix ! »


Perrault cette fois-ci lui venait en aide pour remercier Mlle Starfish qui avait dit de si charmants mots aux oreilles de Pandore pour renvoyer le scientifique.

L’aliénée allait repartir dans une danse guillerette et éthérée quand elle s’arrêta subitement et fronça légèrement les sourcils. Avant cela… Bleutée avait dit quelque chose… Chose rare, Pandore essaya de se concentrer pour s’en souvenir. C’était important. Oui, c’était quelque chose d’important à quoi Pandore devait répondre.

Le « chef des ombres » ? Le chef des Ombres ? Qu’est-ce que ça signifie ? Grande Bleue dit des choses étranges… Hiorlan n’est pas là pour aider Pandore. Ah, là-bas : Le Cousu quitte le toit-qui-touche-la-nuit. Pandore regarde la raie de lumière filtrer pas la porte se rétrécir… Fascinée… Puis secoue la tête. Ne pas quitter le fil ! De quoi parle Grande Bleue… ? De quoi… Si… C’est important. Important ? Qu’est ce que ça veut dire, après tout ? C’est laid. C’est très laid. Pandore n’aime pas Important, il lui déplait. Quelque chose pourtant la rattache aux ombres, Important ne la lâche pas, c’est pourquoi elle ne l’aime pas… Pandore voudrait jouer, mais elle doit essayer de retrouver le Fil… Sinon Hiorlan la grondera. Elle sourit malicieusement rien qu’à cette idée, son esprit dérive déjà vers la scène qu’il lui fera si… Le Fil ! Elle doit le retrouver, sinon Important continuera de l’ennuyer. Oh et puis…

    « Boîte ! »

Finit-elle par déclarer avec conviction. Tel le papillon batifolant d’une fleur à l’autre, Pandore avait changé de sphère d’idée…

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